Envoyer des administrateurs civils à Kidal, sans que la région ne soit sécurisée par l’armée, serait la grosse bévue du siècle à ne pas commettre par les autorités de la Transition… Au vrai des mots, tout pays qui se veut démocratique, doit se dire et comprendre qu’il n’y a pas mieux qu’un pouvoir légal. Dans le cas spécifique du Mali, le souhait est d’organiser des élections : présidentielle et législatives sur toute l’étendue du territoire national, mais vu les conditions de crises auxquelles notre pays est confrontées depuis de longs mois, et aussi avec cette position indépendantiste prise par certains individus de la région de Kidal, il serait imprudent d’envoyer en prélude à ces élections démocratiques, des civils (administrateurs) dans des zones où les populations vivent dans une insécurité totale, et où sévie, la loi de celui qui a le doigt sur la gâchette est et reste le plus fort de la jungle.
Les plus hautes autorités de Bamako devraient faire énormément très attention, surtout dans la gestion du cas particulier de la région de Kidal. Pour l’envoi du personnel administratif à Kidal, il n’y a pas lieu de se précipiter. Car la présence de tout personnel administrateur à Kidal serait trop risquée pour le Mali. Les autorités de la Transition doivent faire attention pour plusieurs raisons, elles devraient chercher à savoir sur quoi se basent les rebelles indépendantistes du MNLA et quels sont les moyens militaires qu’ils disposent, d’autant plus des informations non confirmées font état que les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad seraient en train de se procurer de toute sorte d’armes en vue de préparer une riposte à une quelconque attaque de leurs positions par l’armée malienne.
Le fait de mûrir cette idée, d’envoyer l’administration à Kidal, pour disent-elles préparer l’organisation de l’élection présidentielle, les autorités de la Transition risqueraient de favoriser une probable nouvelle prise d’otages par les rebelles du MNLA, qui n’ont besoin ou qui n’attendent que des erreurs de ce genre, pour mieux revendiquer et mieux défendre leurs causes. En tout cas, les plus hautes autorités devraient bannir toute idée relative à l’envoi de l’administration dans la région de Kidal sans qu’il y ait au préalable la présence (en première position) des forces de sécurité dans cette partie de récalcitrants et d’individus mal intentionnés.
Les autorités de la transition accepteront-elles d’envoyer de nouveaux otages aux mains des rebelles du MNLA à Kidal ?
Bien sûr que non ; la faute une fois commise serait impardonnable. Car tout gouvernement qui commettra l’erreur d’envoyer des administrateurs civils à Kidal, sans aucune garantie de sécurité, serait un jour interpellé devant la justice. Nous n’avions point d’offrir l’opportunité aux membres du MNLA de se procurer de nouveaux otages, pour ensuite s’en servir comme boucliers et nous obliger ensuite, à leur accorder ce qu’ils cherchent depuis les premières heures de l’accession de notre pays à l’indépendance à savoir à défaut d’obtenir une indépendance de l’Azawad, se voir accorder un statut de région autonome.
Non, nous ne croyons en aucun moment que les autorités de la transition, qui ont à cœur d’organiser les élections générales : présidentielle et législatives sur toute l’étendue du territoire national y compris la région séparatiste de Kidal, puissent commettre cette grosse erreur, envoyant des administrateurs dans cette partie du territoire où il n’existe aucun respect des droits de l’homme.
Dans ces conditions, il revient au Prof Dioncounda Traoré, Président de la Transition et à son Gouvernement, de faire extrêmement attention dans la gestion de cas très délicat de la région de Kidal. Bien que constituant un vrai casse-tête pour les autorités du Mali, nous devrions faire en sorte que les rebelles du MNLA, qui ne veulent pas lever le voile sur les soutiens dont ils bénéficient dans l’ombre, acceptent au moins de déposer les armes. Ce que l’on ne peut pas accepter, est de faire semblant de négocier avec Bamako et profiter du temps pour mieux s’armer.
Dans ce feuilleton de Kidal et du MNLA, c’est la position de la France qui reste très floue et ambigüe pour les maliens. En faite la position prise par la France, constitue un vrai point d’interrogation pour le citoyen lambda du Mali. Sinon comment peut-on comprendre, que les régions occupées par les djihadistes soient reconquises par l’armée française, l’armée malienne et d’autres armées africaines (venues aider notre chère patrie à se libérer des mains de terroristes, islamistes radicaux et autres djihadistes) et que le cas de Kidal soit une exception, qui reste incomprise par la majorité des populations maliennes.
Crise au Nord Mali : Gestion du cas Kidal, à quoi joue la France ?
La France, fait-elle un double jeu, ou a-t-elle un autre plan pour aider les autorités maliennes à occuper le terrain à Kidal sans que cela ne soit par le versement de sang humain ? En tout cas, vu la position de non négociation adoptée par le MNLA, qui continu à réclamer en toute occasion l’Azawad et qui semble placé comme condition principale son projet relatif à l’octroi d’autonomie à la région de Kidal, des analystes de crises sociopolitiques seraient en majorité très sceptiques quant à une adhésion du MNLA aux propositions de paix et réconciliation soulevées par les autorités de Bamako.
Dans ces conditions, face au refus catégorique des membres des rebelles du MNLA de déposer les armes, l’Etat malien pourrait se voir dans l’obligation d’agir autrement et personne ne doute, qu’il bénéficiera le soutien total du reste des populations nationales maliennes à ses côtés.
Il faudra vouer que de nos jours, il est et demeure inconcevable, que des individus mal intentionnés fassent frein à la sauvegarde de l’intégrité territoriale de notre chère patrie. Toute nation qui se souveraine, responsable, respectueuse, unie et unifiée, n’à point besoin de faire la guerre. Le fait de soutenir à chaque instant et en chaque occasion qui leur est offerte (par des complices sévissant dans l’ombre), sur des antennes de radios et de télévisions internationales, le mot Azawad, les autorités de Bamako devraient comprendre que le MNLA, le MIA et leurs alliés semblent avoir déjà planifié leur stratégie, tout en se frayant la voie à suivre en cas d’échec de négociations de paix.
Et ce qui semble inquiétant dans tout çà, est que l’autonomie tant réclamée pourrait leur être offerte sans que les autorités en place à Bamako ne puissent imposer un quelconque refus. Car, ces gens-là, sembleraient bénéficier des soutiens « sous marins très coriaces et bien soutenus ».
Le mot peut paraître très vexant, mais nous devrions comprendre cette triste réalité, que notre pays risquerait tôt ou tard de perdre la région de Kidal. Dans les conditions actuelles et vu les tournures de la situation, il est clair que le MNLA semble prendre sa décision et n’entend pas renoncer à son projet d’indépendance à défaut de laquelle, un statut d’autonomie, pour assurer son auto gestion. Nul besoin de faire un sondage, les choses semblent s’éclaircir de plus en plus et nombreux seraient des maliens à garder encore en mémoire, les massacres sauvages perpétrés et commis par les rebelles du MNLA, sur des militaires, des familles de militaires et des civiles à Tessalit, Aguelhok, Ménaka, entre autres villes, villages et hameaux du nord Mali durant les premières semaines qui ont suivi le déclenchement de la rébellion.
Zhao Ahmed Amadou Bamba
LE MALI est une et indivisible
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