Les principaux partis politiques maliens ont approuvé mardi le calendrier adopté la veille en Conseil des ministres pour l’organisation d’une élection présidentielle dont le premier tour a été fixé le 28 juillet et un éventuel second tour le 11 août.
« Il faut une transition courte, il faut un président élu pour affronter les défis et c’était une bonne chose que de rendre publique la date de la présidentielle », a déclaré Amadou Diré, de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma, principal parti) dont est issu Dioncounda Traoré, président intérimaire.
Nouhoun Kéita, un des dirigeants de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), parti proche de la junte qui avait renversé le 22 mars 2012 le président Amadou Toumani Touré, a souligné que « le gouvernement affirme qu’il peut tenir les élections le 28 juillet ». « Nous allons voir, nous nous apprêtons à aller aux élections », a-t-il ajouté.
Le Congrès d’initiative démocratique (CNID) qui n’avait pas pris position pour ou contre le coup d’Etat, mais qui avait estimé nécessaire un report du scrutin, s’est finalement rangé à la décision de l’organiser en juillet. « La date du 28 juillet 2013 ne nous pose pas de problème. Nous voulons des élections transparentes, c’est l’essentiel », a déclaré un de ses responsables, Aba Touré.
Abdoulaye Touré, sociologue malien, a estimé que ce consensus s’explique par le fait qu’il « faut sortir de cette situation » de pouvoir transitoire. « Il faut un pouvoir légitime au Mali, il faut isoler davantage les militaires, et le seul moyen, c’est d’organiser les élections ».
Dioncounda Traoré a été désigné président intérimaire à la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a précipité la chute du nord du Mali aux mains des jihadistes, en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire franco-africaine lancée en janvier.
Une quinzaine de candidats à la présidentielle se sont d’ores et déjà déclarés, dont les principaux poids-lourds de la classe politique malienne, parmi lesquels les anciens Premiers ministres Ibrahim Boubacar Keita et Modibo Sidibé.
Le scrutin doit avoir lieu sur tout le territoire, y compris Kidal, ville du nord-est du Mali contrôlée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui refuse jusqu’à maintenant la présence de l’armée et de l’administration maliennes.
Des négociations ont en ce moment lieu à Ouagadougou en vue de trouver un accord pour la tenue du scrutin dans la région de Kidal.