Présidentielle au Mali: fin d’une morne campagne avant le 2e tour

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Bamako (AFP) – La campagne pour le second tour de la présidentielle de dimanche au Mali entre Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé s’achève vendredi, un scrutin à l’issue duquel l’un de ces deux hommes aura à redresser un pays sorti exsangue de 18 mois de crise politico-militaire.

Des partisans d'Ibrahim Boubacar Keïta. Pierre René-Worms / RFI
Des partisans d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Pierre René-Worms / RFI

Hormis quelques réunions publiques, cette campagne pour le second tour a été terne et peu animée. Les deux candidats ont dû officiellement attendre la publication définitive des résultats du premier tour du 28 juillet par la Cour constitutionnelle, qui n’est intervenue que mercredi.

 

Mais le lendemain de cette publication, jeudi, a coïncidé avec l’Aïd el-Fitr, la fête de fin du ramadan (période de jeûne et de recueillement musulman d’un mois), et aucune activité politique ne s’est tenue à Bamako. Les rues étaient désertées par ses habitants, restés chez eux en famille.

 

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), ancien Premier ministre et cacique de la vie politique malienne de 68 ans, et Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances de 63 ans, ont annulé des meetings prévus vendredi à Bamako, leur préférant de petits rassemblements, des animations et des caravanes sillonnant les rues.

 

IBK a refusé de participer à un débat télévisé que lui avait proposé son adversaire, ses proches estimant que ce n’était pas nécessaire et qu’il préférait aller à “la rencontre des électeurs”.

 

Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé en tête du premier tour avec 39,7% des voix, suivi de Soumaïla Cissé (19,7%) et ils ont multiplié, depuis, les négociations pour obtenir les ralliements des 25 autres candidats éliminés.

 

Le camp d’IBK affirme avoir obtenu le ralliement de 22 candidats et Soumaïla Cissé celui d’un autre ex-Premier ministre, Modibo Sidibé, arrivé quatrième avec près de 5% des voix, ainsi que celui de Tiébilé Dramé, artisan d’un accord entre le régime de transition à Bamako et des groupes armés touareg, qui s’était retiré du scrutin en dénonçant la mauvaise préparation de l’élection.

 

Sur le papier, IBK apparaît donc largement favori, mais le camp de Soumaïla Cissé compte sur une partie de près de 400.000 bulletins déclarés nuls au premier tour et sur une mobilisation des abstentionnistes pour remonter son handicap apparent.

 

En dépit de craintes d’attentats de la part de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui avaient occupé tout le nord du Mali pendant neuf mois en 2012 avant d’en être chassés par une intervention armée internationale initiée par la France, le premier tour s’était déroulé dans le calme et sans incidents majeurs.

 

Des dysfonctionnements ont été constatés – cartes d’électeurs non remises, listes électorales non affichées à l’extérieur des bureaux, achat de votes, nombre anormalement élevé de bulletins nuls, bourrage d’urnes – sans remettre en cause les résultats, selon les observateurs nationaux et internationaux et la Cour constitutionnelle.

 

Tourner la page

 

Ce premier tour avait fortement mobilisé les Maliens, avec un taux de participation de 48,9% jamais égalé pour ce type de scrutin, signe de leur volonté de tourner la page d’un an et demi de tourmente.

Cette sombre période de l’histoire du Mali a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, suivie le 22 mars 2012 par un coup d’Etat ayant renversé le président élu Amadou Toumani Touré, puis de la prise de contrôle du Nord par des groupes criminels et des jihadistes qui ont laminé et humilié l’armée, commis de nombreuses exactions avant d’être chassés en 2013 par l’intervention militaire de la France aux côtés d’armées africaines.

 

Ce conflit a entraîné un exode massif de populations – environ 500.000 réfugiés et déplacés internes -, plongé le pays dans la récession, accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d’un côté assimilés aux rebelles et aux jihadistes, Noirs majoritaires de l’autre.

 

Quel qu’il soit, le nouveau président aura l’immense mission de redresser le pays, de lui redonner confiance et d’entamer le processus de réconciliation, en particulier avec la minorité Touareg qui vit essentiellement dans le Nord, où elle se sent marginalisée et dont une frange rêve d’indépendance ou au moins d’autonomie.

 

Le nouveau chef de l’Etat pourra compter sur le soutien de la communauté internationale qui, lors d’une conférence de donateurs en mai, a promis de débourser plus de trois milliards d’euros pour permettre au Mali de se relever.

 

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1 commentaire

  1. Les Maliens n auront que leur yeux a pleurer le lendemain du scrutin du 11 aout. Ils s apprêtent a élire le pire président depuis l avènement de notre indépendance en la personne d IBK.

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