Mon choix : Moussa Mara

Préavis

Je ne connais personnellement aucun candidat bien qu’il puisse exister des liens indirects, nous sommes au Mali Apres tout.  Mon opinion est façonnée principalement par le programme d’un candidat, mais aussi des articles de presse et autres documents sur le net.  Du matériel public équilibre par l opinion/perception de mes compatriotes ainsi que ma propre lecture de la scène politique de ces deux dernières décennies.  J’estime que mon éloignement relatif du moulin à rumeurs de Bamako plutôt comme un avantage pour jauger objectivement la qualité/validité d’un candidat, et de ce fait, ma petite contribution à ce laboratoire d’idées qu’est ce forum. Après maintes réflexions, j’ai décidé de soutenir la candidature de Moussa Mara.

 

 

 

RAISONS

1. 1.     Principalement la rigueur, la transparence de l’approche, la méthode participative et surtout la profondeur de sa maitrise de nos enjeux qu’on découvre a travers les documents qu’il rend publics.  En bref, son respect pour notre intelligence et notre capacité en tant que Maliens de prendre des décisions en commun.

 

2.  Une ambition et une audace pour son pays démontrées par des idées et des propositions constructives  tout en restant balancées/équilibrées sur  tout les secteurs de notre pays, prouvant une fois de plus une capacité d’écoute et du respect de notre diversité et nos expériences.

 3.  L’expérience d’élu, de maire d’une commune qui a la réputation d’être parmi les mieux gérées de Bamako.

 

 

4. Une réputation d’intégrité qui ressort des conversations de « grins ».  Mêmes certaines de mes relations au Marché de Bamako attestent du fait que Mara mets un mur entre les affaires personnelles et sa fonction publique, ils l’attestent avec un peu de rancœur mêlée à de l’admiration, un bon signe au Mali.

 

 

5. Sa capacité à malmener la vieille garde de façon légale et légitime.  Nous avons aussi besoin de la culture de l opposition saine et constructive, de la mobilisation de l’électorat autour de ses objectifs et à concrétiser cela dans les bureaux de vote, ainsi qu’à se plier aux décisions de la Justice même quand elles vont contre l’intérêt personnel.  Cela démontre un respect du jeu démocratique et d une maturité exemplaire

 

 

6.  Un désir de rupture.  Le plus grand problème dans cette élection présidentielle est la connivence de la plupart des acteurs avec les régimes précédents, d’AOK à ATT.  Qu’ils soient jeunes ou vieux, beaucoup de Maliens ont participé activement à la désintégration de l’Etat Malien, chacun a ses excuses, et c’est à l’avantage injuste de Mara d’avoir été peut être trop jeune ou encore d’avoir les ressources financières indépendantes pour être au dessus des tentations  mais les choix individuels doivent avoir des conséquences, cela fait partie de la culture de l’équité et de la justice que nous aimerons voir s installer au Mali.  Quelques soient les circonstances personnelles, on ne peut pas tenir contre un candidat le fait d’avoir fait le bon choix que des millions de ses concitoyens désœuvrés font aussi tous les jours.  Mara, dans sa démarche, ses choix et sa rigueur, représente au minimum un début de rupture nécessaire avec ce que nous connaissons.

 

 

 7.  La capacité de sortir des sentiers battus.  La visite aux soldats dirigés par Gamou au Niger alors que les refugiés de tout bord se sentaient abandonnés par l’Etat est quelque chose qui m’est resté en mémoire.

 

 

MES RESERVES

Je ne partage évidemment pas complètement la plateforme politique du candidat, surtout sur les attributs présidentiels, mais son approche générale de nos problèmes dénote une capacité à écouter et à changer.  Les Maliens ont besoin de respect et je pense que Mara l’a démontré.

 

 

MON PROGNOSTIC

IBK semble jouir d une popularité à Bamako et a le support des mouvements islamistes mais Bamako n’est pas le Mali et les islamistes n’ont pas encore prouvé leur capacité à mobiliser au delà des problèmes de mariage/famille ou essentiellement religieux, je pense que les Maliens sont plus sophistiqués et indépendants en matière politique qu’on puisse croire, surtout les jeunes.  Un autre fait est qu’on sous-estime la capacité d’organisation et de mobilisation de l’URD de Soumaila Cissé et de l’ADEMA, surtout dans les régions qui sont moins sensibles aux arguments d IBK.  A moins d un tsunami électoral en faveur d’IBK, le vote risque d’être suffisamment divisé pour permettre à Moussa Mara d’atteindre le second tour avec l’aide des jeunes.  S’il atteint le second tour, la présidence est à la sienne.

 

 

LES AUTRES CANDIDATS

Tiébilé Dramé était celui qui semblait comprendre le mieux la profondeur du changement institutionnel dont le Mali a besoin.  Avec Mara, son approche était parmi les plus ouvertes et les plus participatives/constructives du monde politique, sa décision de se retirer de la course laisse une fosse qualitative dans les choix à faire.  Soumana Sako invite à des assises nationales mais son absence prolongé dans le monde public ou en tout cas son peu de profil dans les débats publics, surtout quand ca n’allait pas sont des opportunités manquées malheureuses pour mieux se faire connaitre aux nouvelles générations, 20 ans, c’est long.  Oumar Mariko et le SADI ont l’authenticité du manteau politique de l’opposition mais le manque de communication ou l’absence d’approche à long terme le font apparaitre comme plus radical et moins sérieux qu’en réalité.  C’est souvent les reproches que j ai entendu dans les « grins » bien que la majorité s’accordait à dire que Mariko est intègre et serait implacable contre la corruption.  Comme Abdoulaye Keita et  d’autres l’ont mentionné sur ce réseau, une différente approche serait plus que bénéfique pour ce parti qui a une véritable vocation nationaliste qui nous séduit tous à différent degré.

Souleymane SOUKOUNA

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