Le Chef de la mission d’observation du Comité Interparlementaire de l’UEMOA, le Burkinabé Mélégué Traoré, a livré à la presse, mardi dernier au Grand hôtel, le rapport de la mission d’observation que l’organisation parlementaire sous régionale a effectué lors du second tour de la présidentielle, le 11 août dernier. Il était entouré de ses collègues ayant participé à l’observation.
D’emblée, il a reconnu le caractère inédit de ce scrutin: «il y a moins d’un mois, à la veille de la campagne pour le scrutin présidentiel, dont le 1er tour était prévu pour le 28 juillet, rien, ou presque, ne pouvait laisser présager ce à quoi nous assistons actuellement: une élection au caractère inédit au Mali ‑ à tout point de vue. Et pourtant!».
Les observateurs de l’UEMOA ont été déployés un peu partout au Mali, notamment dans les villes de Bamako, Kayes, Ségou, Sikasso, Koutiala et Tombouctou. Sur le terrain, le Chef de la mission a expliqué que les observateurs ont constaté une mobilisation relativement forte par endroit. Car, a-t-il souligné, alors que dans certaines zones, comme Bamako, la mobilisation a souvent été massive et enthousiaste, comme au 1er tour, ailleurs, les bureaux ont parfois été peu fréquentés.
Entre les deux tours, Mélégué Traoré a relevé les incontestables efforts qui ont été faits par l’administration et la CENI pour parfaire l’organisation sur le terrain. «On en a vu les effets. Car s’il y a encore eu des électeurs à la recherche de leur bureau de vote, dans l’ensemble les opérations se sont bien déroulées, les citoyens repérant avec plus de facilité le lieu où ils devaient exercer leur droit à choisir le Président de le République. Je ne reviendrai pas sur la bonne tenue incontestable de l’organisation des bureaux de vote. Mais il ne serait pas lucide de passer sous silence la question des délégués des candidats. Leur jeunesse a été remarquée ‑ même si elle n’est pas en soi un critère de qualité», a-t-il déclaré.
En revanche, pour Mélégué Traoré, le choix de ces délégués ne paraît pas avoir toujours été heureux. Il a relevé que leur niveau était, dans certains cas, trop bas pour qu’ils puissent exercer un contrôle vigilant sur le déroulement du scrutin. «Comment en effet, contrôler un P.V. si l’on ne sait ni lire, ni écrire?», s’est il interrogé.
Le Chef de la mission a, au passage, rapporté une histoire insolite de Tombouctou. En effet, il a été surpris de voir un fou voter dans la Cité des 333 Saints. C’est dire que la mobilisation pour cette élection était à son comble!
Youssouf Diallo