Louis Michel, chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne / « Des annonces intempestives et partielles des résultats sont de nature à créer des problèmes »

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Me Louis Michel a tenu une conference de presse au sujet du déroulement des élections du 28 juillet 2013.
Me Louis Michel a tenu une conference de presse au sujet du déroulement des élections du 28 juillet 2013.

Depuis le dimanche soir, la tension a monté d’un cran, quand les partisans d’Ibrahim Boubacar Kéita ont proclamé la victoire du candidat après la diffusion des résultats de certains bureaux de vote du district de Bamako et de l’intérieur du pays. Proclamant la victoire d’Ibrahim Boubacar Kéita au premier tour, des militants ont manifesté dans les rues, criant victoire au ‘’Takokelen’’. « Je pense qu’il n’est pas bon pour le calme et la sérénité de la période postélectorale et de la gestion des résultats, que l’on livre des résultats partiels qui donnent une perception qui ne correspondrait pas évidemment aux résultats réels. Il y a un risque de dévoiement de la perception avec tout le reste que cela comporte ». Il a lancé un appel à tous les candidats pour qu’ils exercent « un devoir de réserve, de prudence et de respect vis-à-vis des électeurs », a indiqué Louis Michel en conférence de presse mardi 30 juillet. « Il est de mon devoir moral de lancer un appel au aux partis politiques, aux journalistes et à tout le monde, pour que tous les décideurs respectent la sérénité adoptée par les citoyens. Des annonces intempestives et partielles des résultats sont de nature à créer des problèmes », selon Louis Michel.

De leur côté, les candidats du FDR, constatant que ces résultats peuvent influer sur l’opinion, ont réagi pour dénoncer la proclamation prématurée de toute victoire, un rôle qu’ils ne reconnaissent qu’aux institutions habilités pour ce faire. Ils ont soutenu cependant qu’un second tour est indispensable. Ils ne sont donc pas prêts à accepter cette présumée victoire d’IBK. Dans le marigot politique malien, la tension monte de part et d’autre. Les quatre candidat du FDR, à savoir, Soumaïla Cissé, ancien président de la Commission de l’UEMOA, Modibo Sidibé ancien Premier ministre, Dramane Dembélé, candidat de l’Adema-Pasj et Jeamille Bittar, ancien président de la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali, puis président du Conseil économique, social et culturel du Mali, font désormais cause commune.

Mais précisent-ils, il ne s’agi d’un front anti-IBK, mais d’un front anti-putsch qui s’est battu pour le retour à l’ordre constitutionnel, après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Les acteurs du FDR se rappellent que le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) a été membre du FDR avant d’abandonner ses camarades anti-putsch. Compte tenue de la préoccupation actuelle, qui implique aussi bien la presse, que les partisans, les candidats et les militants, le chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE), l’ancien Commissaire Louis Michel les a rappelés à l’ordre, lors de la conférence de presse de la MOE UE de ce mardi 30 juillet. Louis Michel a lancé un appel pressant aux candidats : « Je pense qu’il n’est pas bon pour le calme et la sérénité de la période postélectorale et de la gestion des résultats, que l’on livre des résultats partiels qui donnent une perception qui ne correspondrait pas évidemment aux résultats réels. Il y a un risque de dévoiement de la perception avec tout le reste que cela comporte ».

Il a lancé un appel à tous les candidats pour qu’ils exercent « un devoir de réserve, de prudence et de respect vis-à-vis des électeurs ». Il y a des procédures, des institutions et des processus qui sont prévus pour annoncer des résultats. Cette croisade ne doit pas être substituée à ces procédures. « Nous allons attendre pour ce qui nous concerne l’annonce des résultats par la voie officielle », a déclaré Louis Michel, en insistant sur la nécessité de respecter la procédure normale et de laisser les institutions jouer normalement. Louis Michel a trouvé dommage de voir dans la presse malienne des résultats partiels. « Lâcher partiellement des informations pour donner une image qui, quelque part ne correspond pas nécessairement à la vérité des résultats, c’est jouer avec le feu, c’est un délire, c’est des supporters. Il faut laisser la procédure se développer et se dérouler normalement. Si on ne reste pas strictement dans la légalité des procédures, alors on a un problème », a-t-il assené.

 

Louis Michel recadre sa mission : « il est de mon devoir moral de lancer un appel au aux partis politiques, aux journalistes et à tout le monde, pour que tous les décideurs respectent la sérénité adoptée par les citoyens. Des annonces intempestives et partielles des résultats sont de nature à créer des problèmes ».

 

B. Daou

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4 COMMENTAIRES

  1. Attention Louis Michel, en Europe et aux USA, les resultats se donnent même avant la fin du vote. En plus des tendances et cela ne pose pb nulle part. Votre immission n’est pas appréciale et vous devrez vous mettre au dessus de la mêlée que d’intervenir tout le temps. Vous avez les finances, c’est vrai mais nous ne savions pas que vous êtes l’expert en communication electorale. Vous êtes mieux apprécié sans des avis sans intérêt. Il faudrait plutôt encourager le Mali dans cette transparence electorale et non donner un point de vue inutile. Bravo au jeune Ministre qui devait recadrer la classe politique qui elle même diffisait des fausses informations aussi mensongères. Demandez l’avis des votants dans n’importe quelle ville ou village, ou même les observateurs. Merci au Ministre Sinko Coulibaly d’avoir calmé les ardeurs du clan que le peuple a rejeté par la voix des urnes. Il était temps. Sans la fraude et le vol, Cissé et consorts ne valent rien.

    • En tant que malien d’origine mais actuellement de nationalité nigérienne , je vous dis non mon cher et très malheureusement un ministre est mal placé pour communiquer même des résultats définitifs à plus forte raison des partiels , sinon à quoi sert la CENI?La CENI aussi à son tour doit donner uniquement les résultats , quant à la validation c’est la cour constitutionnelle qui s’en charge et se prononce si y’a deuxième tour ou pas.Chaque institution a un rôle bien défini et le ministre le sait plus que toi et moi.En tout cas c’est comme ça que les choses se passent au Niger. j’espère bien que mali et Niger les textes sont les mêmes. Merci je vous dis que moi je suis neutre . le plus important pour moi c’est la stabilité de notre sous région .

  2. “”….que l’on livre des résultats partiels qui donnent une perception qui ne correspondrait pas évidemment aux résultats réels. “””

    Est ce difficile a comprendre pour certains ????

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