L’impérieuse nécessité de communiquer rapidement les résultats

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Cours_constitutionnelleLe scrutin présidentiel du 28 juillet dernier a véritablement marqué la volonté des Maliens de tout bord de tourner définitivement la page de la crise politico-sécuritaire et institutionnelle qui a secoué le pays durant une année. De l’avis de tous, ce scrutin s’est déroulé dans la plus grande transparence malgré quelques imperfections qui peuvent être corrigées en vue du second tour prévu le 11 août prochain. L’une des choses qui aura retenu l’attention c’est surtout au niveau de la proclamation des résultats provisoires du premier tour. Même si à ce niveau les autorités du pays continuent de s’adosser à la loi électorale N°2011-085 du 30 décembre 2011 et la loi N°2013-017 du 21 mai 2013, il semble que celle-ci soit plutôt une source de querelles fratricides.

Déjà à quelques heures de la fermeture des différents bureaux de vote, une radio de la place qui avait déployé ses correspondants dans plusieurs centres communiquait les chiffres au fur et à mesure qu’ils tombaient. Cette démarche était similaire à celle observée au Sénégal lors de la présidentielle 2012 où les résultats de chaque bureau de vote étaient communiqués par les médias. Ce qui avait permis de connaitre très tôt le vainqueur de ce scrutin et d’éviter les tensions qui pouvaient survenir entre les partisans des différents candidats. Par contre, au Mali on s’attendait à ce que ce scrutin marque un tournant surtout sur le plan de la proclamation rapide des résultats dans la mesure où il pouvait atténuer les crises postélectorales. Hélas, cela n’a pas été le cas favorisant ainsi la guerre des chiffres dans laquelle chaque camp revendiquait la victoire.

Cette situation a été envenimée par la sortie quelque peu ratée du ministre de l’administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, le mardi 30 juin dernier soit deux jours après la tenue du scrutin. Ainsi, au lieu de donner les résultats provisoires comme attendu, le ministre Sinko s’est prêté à des commentaires confortant la thèse des partisans d’IBK selon laquelle leur candidat était largement en tête après seulement le dépouillement d’un tiers des bulletins de vote. Et le ministre d’enfoncer le clou en indiquant que si une telle tendance se confirmait, un second tour ne serait pas nécessaire sans avancer de chiffres. Ces propos ont été condamnés par les partisans du candidat Soumaïla Cissé, crédité d’être le principal challenger.

Sans doute dans le reflexe de corriger ce qui semblait être une “erreur de communication “, le ministère de l’administration territoriale a retardé la proclamation des résultats provisoires accentuant davantage le malaise. Le colonel Sinko Coulibaly, en refusant de communiquer les résultats plus tôt que prévu disait vouloir se conformer à la loi électorale citée plus haut qui stipule que le ministre a un délai de 5 jour suivant la date du scrutin pour proclamer les résultats provisoires. C’est d’ailleurs là où le bas blesse dans la mesure où l’on sait que la nature à horreur du vide. En l’absence des résultats issus du décompte de l’administration, chacun y allait de son propre chef donnant des chiffres en sa faveur. Finalement, il a fallu une seconde intervention du ministre Sinko le vendredi dernier pour rectifier le tir en donnant des chiffres contraires à ce qu’il avait laissé croire dans sa première sortie et confortant la thèse d’un second tour.

Dans cette nouvelle sortie, le ministre a juste donné l’information et s’est gardé de tout commentaire permettant ainsi de baisser la tension qui commençait à monter d’un cran. Pourtant, cette situation pouvait être évitée si les résultats avaient été proclamés un peu plus tôt en associant notamment la presse dans les opérations de dépouillement. Il est clair que dans une certaine mesure, les ripostes lancées par les partisans de Soumaïla Cissé et d’autres candidats malheureux contre la sortie du ministre ont contraint ce dernier à revoir sa copie.

Massiré DIOP

 

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1 commentaire

  1. Le duel IBK SOUMI, Y’a-t-il d’autre alternative ?
    E n faisant une analyse objective entre les deux candidats finalistes, qui incarne réellement le changement, ou qui fera le bonheur des maliens ?
    A mon humble avis, ni l’un ni l’autre. Je dirai que les maliens ont cédé à la facilité. Comme ils en ont l’habitude, ils croient automatiquement à ce qu’on leur dit, ou donne sans une analyse objective. La meilleure manière d’y procédé, est l’histoire.
    Pour rappel, IBK et Suomi sont tous deux des produits du système qui a échoué depuis l’avènement de la démocratie. Pendant les 20 années passées, IBK a été Premier ministre pendant six ans sous Alpha, et Président de l’Assemblée Nationale durant le premier mandat d’ATT (2002-2007). L’histoire retiendra que c’est sous sa présidence que le salaire des députés a augmenté de 70%, c’est encore sous sa présidence que l’Assemblée Nationale a consommé plus d’eau minérale en une année (plus d’un milliards). Les députés de RPM ont voté toutes les lois qui ont eu a passé à l’AN, y compris le fameux code de famille en 2009. Pendant que les bandits armés MNLA et ses complices massacraient les militaires maliens à Aguel Hoc, le RPM avait son représentant au gouvernement, il dit avoir pleuré, si réellement il aimait le Mali au tant, il aurait demandé à son ministre de se retirer du gouvernement, au moins pour protester. Jusqu’au coup d’état de mars 2012, IBK n’à jamais assumer ses prises de position. Il s’est conté dénoncer les dérives et continuer à bénéficier les largesses de tous les gouvernements qui se sont succédés. Pour enfin venir nous dire que je vous avais prévenu, le rôle d’un parti politique, n’est pas de dénoncer mais d’agir. C’est aux journalistes de dénoncer à l’opinion publique et les politiques de poser des actes concrets. Tel n’a pas été le cas chez IBK. C’est pourquoi je dis souvent à mes amis, Hamidou DIARRA dit DRAGON méritait plus le poste de Président de la république du mali pour avoir décrié la gestion d’ATT.
    Quand au candidat Soumi, sa plus haute fonction dans les gouvernements d’Alpha, est le poste de ministre. On lui reproche avoir conduit la CMDT à la faille. Durant les deux mandats d’ATT, il n’a pas personnellement occupé un poste dans le gouvernement. Il était le Président de l’UEMOA. Puisqu’il avait ses représentants dans les différents gouvernements d’ATT, tout comme IBK. Alors ils sont tous comptable de la gestion calamiteuse d’ATT ou ils ne le sont pas.
    Les maliens avaient bel et le choix, car ils s’étaient 27 candidats, il y avait parmi eux des gens qui incarnaient le changement, pourquoi avons-nous pas choisi l’un. Une foi de plus, l’argent a prit dessus. Donc nous ne sommes pas prêt à changer, à renoncer à nos vielles habitues qui sont : la facilité, la corruption, la paresse intellectuelle.
    Que plus jamais personne ne vienne pleurnicher au lendemain du 2eme tour pour dire qu’on s’est trompé de choix. Je souhaite qu’une chose un sursaut des maliens, une prise de conscience des maliens, une vigilance des maliens, car rien n’est perdu encore. Ceux qui pensent qu’il n’ya qu’une seule issue à faire, choisir entre les deux supposés candidats finalistes. Je dirai non, il y’a une autre option à faire tout en accomplissant son devoir civique, le vote blanc, ce qui est différent de bulletin nul. C’est une façon de dire que tous les deux candidats sont les mêmes, d’après mes amis fulani « ina goto baba goto ».
    Mohamed Mama TRAORE
    Doctorant en civilisations Américaines
    Membre du Réseau Africain pour la Promotion de l’Ethique (RAPE)

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