Les Maliens expatriés «fiers» de leur démocratie

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Une citoyenne malienne à Abidjan, le 11 août 2013. AFP
Une citoyenne malienne à Abidjan, le 11 août 2013.
AFP

L’élection présidentielle dont le deuxième tour s’est déroulé le dimanche 11 août et au terme de laquelle la victoire la victoire est acquise à Ibrahim Boubacar Keïta – bien que les résultats officiels n’aient pas été annoncés à ce jour – a été très suivie par la communauté malienne installée à l’Etranger. Pendant toute la durée des élections, des débats et des discussions ont eu lieu. Ce qui en ressort, c’est surtout la satisfaction de voir s’installer, au Mali, la démocratie. Ils attendent maintenant le changement et le retour à la stabilité dans le nord du pays.

 

En France, où vivent environ 200 000 Maliens, les élections maliennes ont été très suivies par la diaspora. On imagine leur angoisse et celle de leurs proches lorsque le nord du Mali était aux mains des jihadistes. Aujourd’hui, ils se disent « fiers ». Leur démocratie – disent-ils – est exemplaire pour un pays qui sort à peine d’un conflit armé.

 

« Nous sommes contents. Tous les Maliens qui sont en France, en Angleterre, en Allemagne, en Amérique… Tout le monde est content », se réjouit cet homme, du foyer Bara, à Montreuil, près de Paris, au micro de RFI. « Nous sommes très contents parce que tout s’est bien passé. Il n’y a eu aucun problème. Nous espérons maintenant que cela changera beaucoup les choses, comme, par exemple, régler le problème du nord du Mali. »

 

C’est sur le nord que se focalisent maintenant les inquiétudes. L’armée française a largement contribué à libérer la région de l’occupation islamiste. Fort de cette nouvelle élection, l’Etat malien pourra-t-il maintenir la paix sans l’aide de la France ? Un vieux Malien, qui tient un stand de boissons dans le foyer Bara qui tient un stand de boissons, intervient : « Je veux que les Français restent toujours là-bas. Pourquoi quitter ? S’ils partent, c’est la bagarre, là bas ».

 

Soulagement chez les Maliens de Côte d’Ivoire

 

La Côte d’Ivoire est le pays qui abrite la plus forte communauté malienne à l’extérieur du pays. Là-bas aussi, les électeurs expatriés ont poussé un « ouf » de soulagement.

 

Pour ceux qui ont voté pour Ibrahim Boubacar Keïta, c’est la fête mais aussi chez les électeurs de Soumaïla Cissé, qui a reconnu sa défaite et félicité son adversaire avant même la proclamation des résultats.

 

Ce geste posé par le candidat malheureux, « c’est un exemple de démocratie », estime Bakau Sylla, très heureux pour la victoire d’IBK, son candidat, et il félicite à son tour Soumaïla Cissé pour son « fair-play ».

 

De son côté, Issiaka Touré avoue sa déception face à la défaite de son candidat, mais il ajoute qu’il n’a pas d’amertume, estimant qu’il était difficile de remonter un écart de 20 points. Il salue, néanmoins, le comportement de Soumaïla Cissé, son champion.

 

Pour Issiaka Touré, cette élection présidentielle malienne – dont on attend encore les résultats – « n’était pas parfaite », mais il fallait que « chaque candidat accepte les résultats, parce que c’est le Mali qui gagne », souligne cet électeur qui avoue sa fierté. Selon lui, le geste que Soumaïla Cissé vient de poser est une « leçon de démocratie » pour l’Afrique.

 

Tout en reconnaissant la défaite du candidat arrivé au deuxième tour, l’ancien président de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, originaire du nord du Mali, a déploré une campagne électorale nauséabonde qui, parfois, « est descendue dans les bas fonds de l’ethnisme ».

 

Les Maliens de Côte d’Ivoire ont aussi eu leur lot de cette dérive là, notamment entre les deux tours. Selon un responsable de la Communauté malienne, lorsqu’il s’est agit de report de voix, des phrases comme « le pouvoir n’ira plus au nord » ont été entendues.

 

Par RFI

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