Les défis d’IBK au Mali: il faut «ne tenir compte que du seul intérêt du Mali» selon Amadou Alpha Sissoko

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Election présidentielle au Mali, (Reuters)
Election présidentielle au Mali, (Reuters)

Les attentes des Maliens sont nombreuses vis-à-vis de leur futur président élu le 11 août 2013 avec 77,61% des voix contre 22,39% à son adversaire Soumaïla Cissé. De nombreux défis attendent Ibrahim Boubacar Keïta. Parmi eux, la réconciliation du pays. L’analyse d’Amadou Alpha Sissoko, le secrétaire général du CREM, le Cercle de réflexion et d’échange Mali den koura.

 

Tout en mettant l’accent sur la refonte de l’Etat, Amadou Alpha Sissoko, secrétaire général du CREM-Mali den koura, estime nécessaire de donner un «bon signal aux Maliens». Et ce signal passe par la désignation « d’hommes et de femmes d’éthique et de compétence ».

 

« Le nouveau président doit s’efforcer de refonder l’Etat. Il y a eu ces derniers moments dans ce pays, une crise de confiance manifeste entre les gouvernants et les gouvernés. A ce titre là, les premiers signaux doivent indiquer clairement la rupture, le changement. Et en cela, je pense que la formation du nouveau gouvernement va être un bon indicateur. Il s’agira certainement de ne pas donner de prime à la participation aux élections, puisque nous avons vu qu’au deuxième tour, une frange importante de ceux qui s’étaient portés candidats se sont reportés sur lui (IBK, NDLR), certainement avec des arrières-pensées politiques.

 

Nous, nous estimons de notre côté, qu’il faut des hommes et des femmes d’éthique et de compétence. Peu importe la chapelle qu’il soit politique, de la société civile, des organisations de femmes, de jeunes ; le critère de base doit être l’éthique, la probité morale, pour donner un bon signal aux maliens ».

 

« Le Nord dans toute sa diversité »

 

Amadou Alpha Sissoko revient sur la situation dans le Nord, et prône un « dialogue inclusif et national ».

 

« La situation du Nord s’impose. Ce qui se passe pour l’instant, c’est qu’on ne gère que la partie militaire. C’est deux armées qui, par gouvernement ou par représentants interposés, négocient. Ce n’est pas ça le problème du Nord. La question du Nord va au-delà. C’est un problème de développement, c’est un problème d’administration.

Qu’est-ce qu’il faut faire ? Faut-il décentraliser ? Jusqu’à quel seuil ? Comment faire pour que l’Etat soit un peu présent sur cette partie du territoire, qu’il y ait les hôpitaux, les écoles, les services publics tout court ? Il faut un dialogue inclusif et national, en ne tenant compte que du seul intérêt du Mali.

 

Il faut mettre autour de la table toutes les composantes de la société explique Amadou Alpha Sissoko. «Les autres qui ont peut-être des visées stratégiques, ou des problèmes intérieurs ayant un lien avec Kidal, qu’ils les défendent, mais qu’ils nous laissent gérer nos problèmes. On doit mettre autour de la table, la société civile du Nord, la société civile du Sud, les représentants militaires du Nord, les représentants civils du Nord, les communautés, les politiques, la chefferie traditionnelle : le Nord dans toute sa diversité ».

 

Par RFI

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