Leader du MNLA-SUD : Ousmane Ag Rhissa, ministre Paraître environnemental

Avec zéro soutien à l’opération électorale de la Codem en commune IV portant sur la destruction d’un îlot d’ordures qui dérange la quiétude de nos morts, Ousmane Ag Rhissa, s’empresse d’organiser le 20 juillet un atelier sur l’environnement à Kangaba. Aux populations de la capitale du Mandé, il promet, nous dit-on, la célébration annuelle de cette journée. Cinq jours plus tôt, il avait reçu des assurances sur la victoire de son président IBK de la part du colonel Takokélé, Moussa Sinko Coulibaly. Que fera alors Rhissa de Gangabéra, son village natal dans le cercle de Gao, si la victoire de son parti se confirmait ?

Rien, nous dit-on, car Rhissa a déjà sacrifié les siens pour IBK. Rhissa qui court plus que le ballon, était un des promoteurs de la campagne Takokélé d’IBK, sans respect pour les autres candidats. L’homme qui conduisait la campagne portant sur l’environnement de son parti, aura été rarement perçu dans son cabinet ces derniers mois. Toujours sur le terrain pour se faire voir, pour appeler à voter IBK. Rhissa est proche de ce dernier en tant que membre du bureau politique du Rpm, mais, il n’a aucune retenue dans ses actions. Paraître pour être vu, tel est le crédo de Rhissa. Plus leader du Mnla-sud que Rhissa, tu meurs ! Sauf que le ministre Paraître environnemental n’a jamais effectué une sortie au Nord du Mali, sa zone d’origine, au motif que dans cette partie, il n’y a aucun défi environnemental à relever.

Rhissa ne changera pas dans sa philosophie. Sacrifier les siens pour son ambition. Bouger est bon pour l’environnement. Ousmane Ag Rhissa, ministre de l’Assainissement et de l’Environnement l’a compris. Imaginatif, plein d’idées et débordant d’énergie, le voici sur tous les chantiers de l’environnement. Sauf au Nord Mali. L’homme est à son deuxième poste ministériel durant cette transition. Il a été ministre de l’Artisanat et du Tourisme dans le 2ème gouvernement de CMD et ministre de l’Assainissement et de l’Environnement avec Diango Cissoko.

Né le 3 janvier 1958 à Gangabéra, dans le cercle de Gao, Touareg bon teint, il doit son poste à son ethnie, car son parti l’a proposé pour jouer à l’équilibre. Mais, Rhissa n’a rien oublié de ses notions de l’école primaire de Kidal, avant d’intégrer la faculté du Paraître pour ne rien faire. Se faire voir, sans apporter de solution. Un crédo qui lui va bien et qu’il est en train d’appliquer à l’environnement avec un plus au profit de son parti le Rpm. Aucun ministre de la transition n’a bougé comme Ousmane Ag Rhissa. Il est toujours en mission ou en visite de terrain. On a l’impression que Rhissa se moque des Maliens. Aussi, se contente-t-il uniquement de venir recenser les problèmes des populations, toujours avec une équipe de reportage TV.

Spécialiste du paraître, Rhissa, quand il était au tourisme, a organisé une soirée autour d’un seul discours, avec comme participants les membres de son cabinet et l’équipe de l’Ortm qui faisait la retransmission en direct de cet évènement. Ousmane Ag Rhissa obtient un diplôme d’ingénieur des Sciences appliquées, spécialité Agriculture et Génie rural à l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée de Katibougou. Il aime bouger. Tourner sur lui-même à Bamako et dans certaines capitales régionales. Mais, il n’arrive jamais à Mopti. Les éléphants de Gourma peuvent mourir de leur belle mort. Rhissa n’a pas de temps.

Sauf, si ces animaux prennent la direction de Bamako ou viennent élire domicile au Zoo de Bamako. Et même à Bamako, l’environnement ne dérange pas Rhissa. Que les tas d’ordure se transforment et montent au ciel, ce n’est pas son problème ! Une seule préoccupation, l’organisation de la Quinzaine d’enrichissement au nom de l’environnement. Et pourtant Ousmane Ag Rhissa a un profil qui correspond à son département. Il a occupé différentes fonctions : chef de section développement communautaire à la direction du projet Odik à Nioro du Sahel de 1986 à 1989 ; chef de la division développement participatif de 1989 à 1991 ; président de la Commission de suivi du pacte national de 1992 à 1993 ; conseiller technique au ministère de Développement rural et de l’Environnement de 1994 à 1997 ; consultant national à la représentation de la Fao au Mali de 1998 à 1999 ; chargé de mission au ministère de l’Environnement de 1999 à 2000 ; conseiller en développement auprès du représentant régional de la Fondation Stromme (Norvège) basée au Mali, pour l’Afrique de l’Ouest en 2001 ; coordinateur du Centre régional d’information, de formation et d’animation (Crifa) de 2002 à 20041. Après avoir été consultant au Groupe environnement, développement et aménagement de territoire (Gedat) de 2004 à 2010, il est nommé chef de cabinet du ministère de l’Agriculture. Le 20 août 2012, Ousmane Ag Rhissa est nommé ministre de l’Artisanat et du Tourisme dans le deuxième gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Le 15 décembre 2012, il est nommé ministre de l’Environnement et de l’Assainissement dans le gouvernement Diango Sissoko. Ousmane Ag Rhissa est membre du bureau politique du Rassemblement pour le Mali (Rpm).

Eh oui, c’est pour cela qu’il est rare au bureau. Son combat n’est pas d’expliquer aux populations ou cultivateurs pourquoi la pluie connaît des retards, les effets de changements climatiques ou l’organisation de notre environnement. Eh non, Rhissa contribue à détruire l’environnement en tant que responsable des affichages d’IBK à Bamako. Son bureau transformé en officine d’affichage IBK, ne désemplit guère. Ne parler surtout pas de questions d’environnement à Rhissa, cela l’énerve. Ce n’est pas lui en tout cas qui amorcera une dynamique pour relever les défis environnementaux en cette période. Non, le défi à lui, c’est paraître. C’est ce qu’il a appris à l’école.

Békaye DEMBELE

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