Le centre international de conférences de Bamako a accueilli de nombreuses personnalités, hier, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République du Mali, M. Ibrahim Boubacar Kéita. Parmi ces personnalités l’on notait la présence du Premier ministre sortant Django Cissoko, les membres du Gouvernement, l’ancien président de la République du Mali le général Moussa Traoré, les anciens Premiers ministres, les candidats malheureux à la présidentielle de 2013, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU Abdoulaye Bathily, le représentant de l’Ua, le général Pierre Buyoya.
Avant cette cérémonie du Cicb, Ibrahim Boubacar Kéïta s’est rendu au palais de Koulouba où il a eu un entretien en tête-à-tête avec le président par intérim Dioncounda Traoré, au cours d’une cérémonie à huis clos dite de passation de pouvoir. C’était aux environs de 9 heures de la matinée.
C’est vers 10 heures que IBK est arrivé au Cicb pour la prestation de serment.
Dans un réquisitoire poignant, le Procureur général de la Cour suprême, Mahamado Bouaré, a attiré l’attention du nouveau président de la République qu’il dispose certes des clés du navire Mali, mais que le pilotage de ce navire sera difficile car l’embarcation est chargée d’événements douloureux et de nombreuses et urgentes attentes de vos compatriotes. Il a souhaité que ce mandat permette de restaurer la dignité et l’honneur du Mali, de lutter contre la corruption et de mettre fin à la gestion patrimoniale de l’Etat et aux arrestations extrajudiciaires. “Vous ne serez plus le chef d’un parti politique, ni d’un groupement de partis. Vous serez désormais le président de tous les Maliens. Méfiez-vous des rats du palais”, a-t-il conseillé à Ibrahim Boubacar Kéita.
A la suite du Procureur général Bouaré, le président élu a a été invité à prononcer la formule consacrée par la Constitution : “Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et de l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine”.
UNE OMISSION DANS LE PRONONCÉ DU SERMENT
Cette formule consacrée ci-haut citée n’est pas complète. Sous le coup de l’émotion, le président élu a omis de dire: “de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi”. En fait la formule complète est : Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et de l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine”.
Malgré cette omission, la Cour suprême a accepté le serment de Ibrahim Boubacar Kéïta et l’a renvoyé à l’exercice de ses fonctions de président de la République.
Ainsi, Ibrahim Boubacar Kéita a été décore de la “Dignité de Croix de l’ordre national du Mali”, puis il reçut les insignes du pouvoir des mains du grand chancelier des Ordres nationaux.
Installé dans ses fonctions de président de la République par la Cour Suprême, Ibrahim Boubacar Kéita a prononcé son discours d’investiture.
Il a d’abord rendu un hommage appuyé au président par intérim Dioncounda Traoré et se dit prêt à “rassembler toutes les énergies. Je m’attacherai à rétablir l’autorité de l’Etat. Je veillerai à la bonne gestion des deniers publics”.
M. Keita a affirmé qu’il va “mettre fin à l’impunité”, faire en sorte que l’ensemble des “Maliens soient égaux devant la loi” et que “nul n’est au- dessus de la loi”. Il a promis à ses compatriotes que “la confiance qu’ils ont placée en lui ne sera pas galvaudée”.
Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a salué la présence du président Moussa Traoré à la cérémonie d’investiture. “L’ancien président, le général Moussa Traoré, est un grand républicain, sa présence ne surprend guere”, a-t-il dit.
Après cette cérémonie de prestation de serment, cap fut mis sur le Monument de l’Indépendance par le nouveau chef de l’Etat du Mali pour un dépôt de gerbe de fleurs, en la mémoire des martyrs de l’indépendance.
C’est là où l’investiture du Chef de l’État a pris fin, dans un mini bain de foule.
El Hadj Sinaly DIARRA