Impair fâcheux lors de la prestation de serment du nouveau président : IBK a omis de “…respecter et faire respecter la Constitution et la loi”

10

Le professeur de Droit public et de sciences politiques à l’Université de Bamako, Mamadou Samaké, par ailleurs membre du directoire de l’observatoire des droits humains et de la paix, estime dans une lettre adressée au président de la cour suprême du Mali, cette omission suffisamment grave pour être corrigée. Autrement dit, le président IBK doit prêter de nouveau serment, devant la juridiction suprême, comme en leur temps Barack Obama aux Etats Unis et Mathieu Kérékou au Benin l’avaient fait, quand il a été établi qu’ils avaient commis une erreur, en lisant le texte de leur prestation de serment.

 

IBKDans sa prestation de serment, IBK a dit textuellement : ” Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute civilité le régime républicain.De remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine”.

 

 

Dans son courrier adressé au président de la Cour suprême en date du 8 septembre 2013, le Pr Mamadou Samaké écrit ceci : La Constitution dispose en son article 21 que ” le fondement de tout pouvoir en République du Mali réside dans la Constitution “. Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a, au cours de l’audience solennelle du 4 septembre 2013, omis le bout de phrase du serment ” Respecter et faire respecter la Constitution et la Loi “.

 

 

Conformément aux dispositions de l’article 26 de la Constitution, qui stipule que ”  la souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce directement par referendum ou à travers ses représentants, je viens requérir qu’il vous plaise de prendre les dispositions idoines pour corriger cette erreur matérielle préjudiciable à la formule sacrée du serment “.

 

 

Ce serment est inséré dans l’article 37 de la Constitution et est libellé comme suit : “ Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute civilité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi. De remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine “.

 

 

Aux dires du Pr de droit public et de sciences politiques, le président IBK a le choix entre deux possibilités pour se sortir de cette maldonne juridique.

 

 

La première est  d’organiser très rapidement une nouvelle cérémonie de prestation de serment qui se déroulerait en petit comité au Palais présidentiel entre lui et le président de la Cour suprême. C’est la formule qu’on choisit le président américain Barack Obama en 2008. Et le président béninois Mathieu Kérékou en 2001, lorsqu’il a été établi qu’ils avaient commis des erreurs dans leur prestation de serment. Pour ce qui concerne Kérékou, il devait dire : ”  Au  nom de Dieu et des mannes de nos ancêtres “. On ne sait pour quelle raison il a omis de dire ” et  les mannes de nos ancêtres “.

La deuxième possibilité pour IBK est d’attendre la cérémonie d’investiture annoncée pour le 19 septembre en présence de plusieurs chefs d’Etat et personnalités mondiales de haut rang pour prêter serment de nouveau. En espérant que, cette fois-ci, le texte sera dit et bien dit.

Nouveau gouvernement et législatives

Le RPM s’arroge les ministères à fort potentiel électoral

On peut se demander pourquoi le Rassemblement pour le Mali (RPM) ne s’est pas accaparé des ministères de souveraineté mais a plutôt jeté son dévolu sur les départements comme le développement rural, l’environnement et l’assainissement, l’Emploi et la formation professionnelle, les Maliens de l’extérieur, la Promotion de la femme, la jeunesse et les sports ? L’approche des élections législatives y est pour quelque chose.

ertains analystes politiques appellent “départements de masse “ceux à travers lesquels les ministres sont plus en contact avec les masses populaires, l’électorat. L’expérience a montré que c’est à ces portefeuilles que la plupart des ministres ont le loisir de faire le plus souvent d’une pierre deux coups : mission de l’Etat et opération de charme électorale à travers la mobilisation et la redynamisation des différentes sections du parti.

En effet, on peut se demander comment le RPM, le parti du président de la République, n’a pas cru devoir s’attribuer les ministères de souveraineté comme les Affaires étrangères , la Défense, l’Economie et les Finances confiés respectivement à des alliés et amis d’IBK que sont Zahabi Ould Sidi Mohamed, Soumeylou Boubèye Maïga et Mme Bouaré Fily Sissoko. Au lieu de jeter son dévolu sur ces portefeuilles de grande visibilité, le RPM a plutôt préféré mettre dans sa gibecière les départements à la tête desquels tout sera entrepris pour redonner un nouveau souffle au parti. Il s’agit des ministères du développement rural à travers lequel le “revenant” Bokary Tréta va s’atteler rapidement à réchauffer ses contacts au niveau du monde paysan.

 

 

En effet, en mobilisant par exemple les ressources humaines nécessaires dans la zone Office du Niger, où des changements de tête son attendus, le ministre secrétaire général du RPM va certainement renforcer la présence du parti dans toute la région de Ségou.

 

 

De même, le fort potentiel agricole de la région de Sikasso (le Kénédougou) sera fortement mis en branle pour donner un nouveau dynamisme au parti du tisserand. Ceci dans la mesure où IBK et les premiers responsables du RPM ne se doutent pas que les alliés d’aujourd’hui peuvent demain retourner leur veste en quittant éventuellement la majorité présidentielle. L’hypothèse d’une compétition entre la CODEM du jeune député de la localité Housséini Amion Guindo dit Poulo et le RPM n’est pas à exclure dans la région de Sikasso. Puisque, malgré l’alliance entre le parti de la quenouille et celui du tisserand, Poulo voudra conserver sa marge de manœuvre en se donnant un groupe parlementaire consistant.

 

 

Par ailleurs, la ministre de la Promotion de la femme, Mme Sangaré Oumou Bah, ne se privera pas de convaincre les femmes pour la cause du parti du tisserand. Cette vice-présidente du RPM mettra à profit sa présence à la tête du ministère de la promotion féminine, de la famille et de l’enfant pour doper les chances de son parti dans la perspective des prochaines législatives. Ce sera sûrement la même stratégie de remobilisation des troupes avec le jeune Mahamane Baby. Le nouveau ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle non moins ancien président de la jeunesse RPM, grâce aux privilèges que lui confère la politique de l’emploi, cherchera à donner une nouvelle vitalité à un parti, qui semblait sombrer dans la léthargie.

 

 

Comme on le voit, le parti du tisserand compte tirer le plus grand profit de l’élection de son charismatique leader, Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du pays. Même si le chef de l’Etat a nommé à la primature un technocrate de grande réputation pour préparer les élections législatives, le parti d’IBK ne se privera pas de stratégie pour rafler la mise lors de ces élections. Y parviendra-t-il, au moment où l’opposition URD-FARE-PARENA-PDES ne cesse de fourbir les armes ? Wait and see.

Clarisse NJIKAM

Commentaires via Facebook :

10 COMMENTAIRES

  1. Comment ce détail a-t-il échappé à tous les membres de la Cour? Le serment se lit fidèlement et celui qui le prête jure. Je ne suis pas savant dans le domaine mais je trouve normal que le Président reprenne sa prestation de serment s’il n’a pas lu intégralement le texte.
    Concernant M. Kérékou il a volontairement omis les mânes et non les mannes des ancêtres: parce dit-on, il se disait pur chrétien.
    Ce n’est pas bien de commencer la violation des textes par le serment.

  2. 3 eme partie ((oumar))

    J’ose croire que je me trompe.
    Vive le Mali !
    Le Mali doit aller puiser avec l’ensemble de ses filles et fils dans les valeurs incarnées dans sa devise : un peuple, un but, une foi.
    Bimandi

  3. Suite ((Oumar))

    Son comportement n’est pas celui d’un rassembleur. Les Maliens le constateront très bientôt lors des discussions avec le groupe MNLA. Son manque d’intelligence le conduira à signer un accord injuste, et non bénéfique et de capitulation aux dépens des Maliens. Or s’il consulte son prédécesseur et autres personnes ressources habitués à déjouer les mille et une tours, le Mali sortira moins affaibli. Je prédis que son comportement de mégalomane fera que les dirigeants du monde le laisseront tomber comme un fruit pourri. Puis s’en suivra la désillusion des Maliens. C’est ridicule de montrer qu’on est honnête quand on entoure l’origine de sa richesse de mystères.
    J’ai du respect pour les Maliens meurtris dans leur chair et leurs cœurs. Mais que faire quand on croit plus au verbe qu’à l’acte et au comportement de ces concitoyens.
    Son discours d’investiture est celui d’un pseudo littéraire qui griffonne. Ce n’est pas digne du Mali. C’est même révoltant.
    J’ose croire que je

  4. . Je constate que le préambule de son discours foule le principe de la séparation des rôles et des pouvoirs de la République du Mali. Il ne vient pas en créateur du pays mais en continuateur. On ne lit rien de cela dans son discours. Il pense qu’il est investi d’un pouvoir que je ne saurai qualifier.
    Il devait se rendre à l’évidence que ce n’est pas lui qui a organisé les élections mais l’état du Mali. La cérémonie d’investiture est une démonstration de la présence de l’état et de ses institutions. Rien de tout cela ne transparaît dans son message.
    Le Mali est un pays infiltré et gangréné par des musulmans de tout acabit. Leurs comportement et les agissements a facilité la faillite de l’état.
    Certes, si ce nouveau président a bénéficié de cette situation pour se trouver là où il est. Il ne doit pas confondre sa cours au pays.
    Ce pays doit faire une démarcation nette entre l’état et la religion. Le ministère des ” cultes” doit disparaître.
    Son comportement n’est pas celui d’un rasse

  5. Cela ne m’etonne guere puisque même la cour suprême et la cour constitutinnelle non pas la même façon de porter les couleurs natinale sur leur épaule. Quelle contradiction entre les juridictions? A quand nos responasables vont fouilller dans les armoiries pour corriger cet handicap?

  6. It is not the good time to mention this type of mistake.And most of all;if what is said is true-real-it need to
    be justified by any proof.As far as I know;it had never-ever-been written or any how; put in any journal or
    newspaper that Obama did the same in 2008.It is always something bad intentionally told without any
    proof to convince people in such circmtances.If the motto of this article is to just destroy what is already done,I believe that the goal is not a noble one and mainly fair….All the best! To everybody who gently understood…

  7. Zahabi , le prétentieux conquérant mais également fuyard de la bataille de Bamaba que le pouvoir a placé au bureau des Nations Unies à Haiti .
    Il n`est pas entré dans le syteme des Nations Unies sur la base du mérite mais par la manipulation politique d`Alpha Omar Konaré.
    Monsieur Zahabi , rendez au peuple ce que vous avez amassé comme argent en son nom.

  8. Si ce qui est dit dans l’article du journal est vrai; il y a un problème qu’il faut effectivement résoudre. Je suis tout de même étonné un peu car le jour de l’investiture, Monsieur SAMAKE était invité par l’ORTM en temps que spécialiste de la chose et la prestation a été suivie en directe (en studio). Je n’ai pas souvenance que la question ait été soulevée ce jour-là sinon il allait y avoir une discussion autour de cela avec son collègue (DIALLO, CHOUAIDOU, MACALOU et les deux journalistes de l’ORTM). Pour le rappel, ils étaient deux (02) professeurs constitutionnaliste (Lui et DIALLO) sur le plateua à suivre et commenter l’évènement pour les téléspectateurs et non initiés. Il aurait été séant de relever cette erreur sur l’heure! Cela aurait eu le mérite de clarifier la situation dès le départ!

    • Monsieur Baba,
      Non , les questions de cette nature ne se pose pas brutalement sur le plateau.
      Certes que durant la formation , on vous apprend qu`il vaut mieux réagir sur le vif aux erreurs lors des débats mais ce n`est pas le cas.
      Vous tenez à dire que Mr Samaké devrait soulever le problëme pendant la prestation de serment , cela démontre que vous n`avez pas une formation solide en matiëre de droit constitutionnel.
      En voulant démontrer que vous êtes un bon journaliste, vous exposez vore ignorance criarde.
      Ne vous lancez pas dans des domaines que vous connaissez mal.

Comments are closed.