Les déconvenues de l’ex-président Amadou Toumani Touré ne seront rien face à celles qui attendent Ibrahim Boubacar Keïta à l’issue d’un éventuel sacre.
Disons-le toute de suite : le candidat Ibrahim Boubacar Keïta est en passe de réaliser un véritable exploit. Même s’il est encore trop tôt de se prononcer sur la suite des événements, le score déjà réalisé à l’issue du premier tour du scrutin présidentiel milite largement à la faveur d’un triomphe. Enfin… L’avenir nous édifiera.
En attendant, ses militants et sympathisants peuvent savourer leur bonheur, un bonheur, hélas, qui risque d’être court. Certainement plus court que celui des inconditionnels de l’ex-président Amadou Toumani Touré aujourd’hui contraint à l’exil. En clair, les similitudes entre l’élection du président déchu et celui en voie de l’être ne manquent pas. Du moins, si ce dernier était confirmé avec une majorité confortable comme les premières tendances le démontrent à suffisance. S’il est vrai que les mêmes causes produisent les mêmes effets, alors…
L’on connait aujourd’hui le principal tort du président sortant Amadou Toumani Touré: c’est bien sa sempiternelle démarche conciliatrice et cette volonté manifeste à vouloir être avec tout le monde et contre personne et à ne vouloir faire du mal à personne.
ET en fin de compte, plus personne, ou presque n’était avec lui. On le sait : le peuple reste toujours versatile. Mais peut-on véritablement parler de tort ?
C’est plutôt la dynamique à l’issue de son sacre, d’abord en 2002 puis en 2007, qui est à l’origine profonde de sa méthode de gouvernance, c’est-à-dire le consensus, le dialogue, la tolérance, enfin, toutes ces vertus dont un chef d’Etat doit bien se passer pour gouverner avec efficacité. Souvenez-vous : en 2002, il fit le consensus autour de lui. Le parti majoritaire au pouvoir se fissura pour ses beaux yeux ; l’opposition (le collectif des partis politiques e l’opposition – COPPO) jadis, intraitable, se comporta comme un agneau pour en avoir profondément après l’Adéma ; La société civile, y compris les religieux et même les athées succombèrent à son charme; mêmes les indécis se décidèrent enfin pour la première fois. Et lui, promit le consensus, un gouvernement d’ouverture et d’union. Il fut élu. Il tint parole mais largement en déca de ses promesses de campagne.
En 2005, même scénario, voire pire. Il n’eut presque pas de candidature opposée susceptible de l’inquiéter. Il était avec tout le monde et… Tout le monde, ou presque marcha avec lui, mais beaucoup plus par souci de gratifications et de récompenses bien méritées que par conviction politique réelle. Commencèrent dès lors les allégeances, la course aux portefeuilles ministériels et autres postes de responsabilité, les courbettes à donner des maux de dos, des scènes de flagornerie et d’adulation à outrance… Et de son côté, le «bon et l’aimable» président élu tentait encore et toujours de satisfaire ses sujets à son corps défendant. Il le leur devrait bien. Après tout, n’ont-ils pas contribué à son sacre dès le premier tour ? Et lui, ne le leur avait-il pas promis cela ? En somme, le piège venait de refermer sur le « bon et l’aimable » président.
Le candidat IBK se trouve aujourd’hui dans la même dynamique que son prédécesseur. Comme en 2002, la majorité des acteurs en ont profondément contre le système en place. Comme en 2002, il apparaît aux yeux de ses compatriotes comme l’homme providentiel susceptible de mettre terme à plusieurs années de dérives, d’humiliation et de déshonneur. Et la campagne électorale aidant, le candidat s’est lui-même présenté comme la SOLUTION FINALE. Et comme ATT en 2002 et plus tard en 2007, il a pris beaucoup trop d’engagements et faits d’ultimes promesses à la quasi-totalité des groupes de soutien souvent antagonistes. Des promesses souvent anticonstitutionnelles et au delà des compétences et attributions réelle d’un président de la République. C’est le cas par exemple des accords avec le groupe religieux SABATI 2012 dont l’une des revendications, voire des conditionnalités acceptées par le candidat, est l’introduction de certaines dispositions islamiques dans le mode de gouvernance. Le respect d’un tel principe suppose de facto la remise en cause de la laïcité de la République. Difficile de tenir pareilles promesses. Et bonjour les dégâts !
Aussi, la majorité des compatriotes attendent du candidat IBK, s’il était élu, qu’il rompt toutes négociations à propos de Kidal, et qu’il résolve sans délai la question touarègue. En somme, ils le prennent au mot. Il a lui même, signifié, qu’«un Etat responsable et sérieux ne négocie pas avec des bandits et des terroristes». Mais pour un Etat qui ne maîtrise plus son propre destin et désormais assujetti à des accords contraignants, l’on voit mal comment l’homme providentiel parviendra à évacuer cette équation d’un revers de main. Là aussi, il faudra s’attendre à la désillusion.
A tout cela, il faudra ajouter les revendications catégorielles et socioprofessionnelles. Souvenez-vous de la plateforme de l’UNTM en suspens depuis 2009; de ces mouvements de grèves en instance au sein de la quasi-totalité des corporations et même dans certains compartiments des forces armées et de sécurité… En somme, en vue de résoudre ces questions, le président élu sera bien contraint de prendre des mesures très impopulaires (vous avez dit austérité budgétaire ?), compter sur l’aide extérieure, donc se soumettre à des conditionnalités très souvent désobligeantes, ou se défaire de ses promesses électorales. Ce qui constitue le moindre mal. La désillusion sera, dans tous les cas de figure, au rendez-vous.
Enfin, le candidat élu, comme son prédécesseur, sera confronté à l’équation du «recasement» de ses militants et sympathisants, c’est-à-dire, de tout ce beau monde attendant un renvoi de l’ascenseur pour service rendu. Les premières frustrations viendraient certainement de ce côté. C’est bien là que commencèrent les premiers déboires du président déchu. Connaissez-vous l’histoire des œufs et de l’omelette ? Si non, essayez donc de faire la seconde.
Bref, si le candidat IBK était plébiscité comme son prédécesseur en 2007, il doit s’attendre à subir le syndrome que nous dénommons ici «ATT».
B.S. Diarra
Analyse très pertinente. Je suis pour IBK sans forcement mesurer les tenants et aboutissants de son programme c’est vrai. cependant je pense que le Mali est à un carrefour de son histoire où on a besoin d’un homme de la trempe de IBK pour régler le problème du Nord (qui perdure depuis les indépendances), retrouver un honneur et une dignité sur la scène internationale, relancer l’économie, restaurer l’équilibre social… les tâches sont nombreuses, titanesques même mais ce leader suscite un fol espoir.J’espère qu’ils ne nous decevra pas.
VIVE LE MALI, VIVE LES MALIENS.
Je suis d’accord avec vous que l’analyse et pertinente, seulement comparaison n’est pas raison car les maliens doivent comprendre qu’il faut découdre à jamais avec les pratiques anciennes qui ont gangréné le pays et que cette situation exceptionnelle que nous venons de traverser ne permet plus les nominations bidon et répétitives( à chaque conseil de ministre)pour faire plaisir et qui sont ni opportunes, ni réalistes, ni responsables. En effet un président est nommé par une majorité de voix qui est composée de personnes à la hauteur, comme des idiots , des vauriens, des délinquants et comme de très bons citoyens. C’est alors au président de savoir s’y prendre; car nous sommes tous des maliens et il faut l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut.
Analyse assez pertinente sur bien des points. A l’exception près que les modes d’élection (ATT et IBK) dans la forme ne sont pas du tout les mêmes. Pour preuve, à tous les scrutin qui ont mené ATT à Koulouba, le peuple a de tout temps été spolié de sa victoire.
IBK n’étant pas mon candidat, je lui reconnais pourtant cette belle victoire parce que le peuple malien a cette envie folle de changer d’air. Changer pour espérer un avenir meilleur que l’on suppose que le charisme de IBK apportera. Un avenir meilleur qui commencera avant toute autre décision par la restauration de l’autorité de l’État. C’est le souci majeur de tous les maliens.
Là où je suis d’avis avec vous sans être sectariste, c’est de se demander si IBK se délaissera de son côté assez conciliant pour ne maintenir que le strict intérêt du Mali en tout temps et tout lieu? L’avenir nous dira, car cela n’ira pas sans casser des œufs.
Une gouvernance implique toujours des consensus et des alliances Si le déchu ATT n’a peut être pas pu faire la part des choses ( limite à ne pas franchir, certaines choses ne se négocient pas telle que l’intégrité de notre territoire national) nous espérons qu’IBK saura faire cette part. Tant qu’il ya la vie, il y a de l’espoir et c’est cet espoir qui a mobilisé autant d’électeurs ce 28 Juillet 2013.Et IBK symbolise cet espoir, nous espérons bien qu’il changera la donne. Vive un Mali Uni et Fort!!!!!!!
Je n’ai rien compris de cet article .
ATT = ATT
IBk Will be IbK
Les alliances avec les prétendus bons musulmans viendront confirmer votre analyse je n en doute pas une seule seconde.le Mali est une république laïque et le pouvoir ne doit ni ne peut faire le jeu de ses associations de midi au détriment des autres composantes de la société .IBK ne pourra rien changer aux donnes actuelles,car notre destin se trouve dans la main d’autrui dans la main du blanc. Il a berné les uns et les autres pour des fins politiciennes un point c’est tout. Quand ton armée est incapable de te défendre avec des officiers un peu partout dans l’administration des généraux de bureau celui qui viendra le faire sera maître de ton destin. Et celui de notre Maliba en est ainsi.
Avec ton raisonnement à deux balles, quel amateurisme !
votre article merite “salut”vous avez très parlé Mr le journaliste,un ppliticien a l’africain surtout au Mali n’es jamais laisser a lui meme prce que c’est le pire dans la plupart des cas. ils vont tous prendre les ordres en occident aprè leur election.donc chose promise chose oubliee ils ne pourron pas tenir la plupart des promesse. a IBK de savoir que les intension d’un peuple sont toujour imprevisible ” TèKèRè MIFORA KI LAYèLè O KéLé BI Y LADJIGUI”
La victoire de IBK est un message fort et une alerte aux hommes politiques maliens de la part de son peuple, qui voit tout attent tout mais reste le seul souverain de sa destinée.
le meilleur article que j’ai lu sur mali vous avez mérité votre diplôme, passant je suis pas partisan de IBK ou ATT
je suis avec Z comme Zorro pour le mali au leu du fouet comme Zorro il aurait besoin d’un gourdin genre pempele<>
Bien dit mon frere plus rien ne sera comme avant.
et meme si ils propose un dexieme tour ou dixieme tour nous irons voter IBK IBK IBK.
nous etions berner par les politiens de chiens Soumis et alier.
Mr le journaliste,comment peux-tu juger quelqu’un ou augurer de son avenir alors qu’il n’est pas encore en fonction ? OISEAU DE MAUVAISE AUGURE QUE TU ES,IBK REUSSIRA LA OU ATT A ECHOUE. INCHALLAH. le peuple a adresser un message aux politiciens maliens;plus rien ne sera comme avant
On verra bien! comme tu dis inchallah!
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