Les dérives du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR) durant la transition ont abouti à une fulgurante ascension d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) qui est resté presque neutre pendant les tumultes politico-sécuritaires ayant secoué notre pays de mars 2012 à mai 2013. Ce qui a permis à IBK d’obtenir 77,62% au second tour de la présidentielle du 11 août 2013, selon les résultats provisoires officiels, contre 22, 39% pour son poursuivant Soumaïla Cissé. Mais la tâche ne sera pas facile pour le nouveau président de la République dans la mesure où les attentes des Maliens sont immenses. Lire notre analyse.
Dans le lot des grands défis qui attendent IBK, figurent la remise sur pied d’un pays malade depuis deux décennies et la question épineuse du nord Mali. IBK a même ébauché ce sujet spécifique lors de son passage à Kidal pendant la campagne présidentielle. Cette occasion fut peut être pour lui de voir s’il est possible de renouer le dialogue avec les chefs des communautés. Pour ce faire, connaissant ces régions pour y avoir antérieurement rendu beaucoup de services, il aurait usé de ses relations personnelles.
Si la fermeté du tout nouveau chef d’Etat sonne sur toutes les lèvres, comme un atout, la situation sur le terrain est par contre très compliquée. Le prétendu Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui se positionne comme le principal groupe armé et bénéficiant d’une protection internationale, se fige désormais sur sa position séparatiste. Ces rebelles touaregs ont saboté tout le processus de désarmement et de cantonnement. Pire, ils multiplient provocations et autres actions anarchiques dans la région de Kidal.
En conséquence, les quelques centaines de militaires Maliens et les communautés non touaregs se confinent dans la méfiance malgré la présence des forces internationales. Ce qui rend encore difficile la tâche c’est que les campagnes mensongères des chefs rebelles dans les médias occidentaux depuis le début des attaques armées de 2012 ont donné une dimension ethnique à ce problème du nord. Pendant ce temps, la classe politique qui a toujours su gruger le peuple s’entredéchire encore pour ses intérêts inassouvis. Dans cette atmosphère d’amalgame, d’autres organisations à connotation ethnique ont vu le jour comme le Mouvement arabe de l’Azawad, la Coalition des jeunes patriotes du nord et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad créé par Ag Intalah. Du coup, la réconciliation nationale annoncée comme inclusive sera difficile à obtenir.
IBK doit donc trouver les moyens pour rassembler toutes les communautés autour d’un idéal multiethnique pacificateur. Cela passe aussi par la culture du patriotisme qui a connu des enterrements depuis les années 90. Sur le plan sécuritaire, les Maliens ne veulent plus revivre l’humiliation de l’année dernière. IBK a le lourd travail de renforcer l’unité et l’intégrité territoriales en dotant l’armée de moyens techniques et logistiques pour que les frontières soient à l’abri d’éventuels agresseurs ou terroristes. Les citoyens terrorisés par le banditisme et la criminalité aspirent à la quiétude absolue.
Concernant l’autorité de l’Etat, la légitimité populaire d’IBK lui permet de mettre sur place et sans difficulté ses stratégies pour gérer le Mali qui a besoin d’un nettoyage à tous les niveaux visant la mise en place des institutions solides pour un Etat fort et responsable. Car les séquelles de l’ancien système pourri ne vont pas disparaitre dans l’immédiat, comme le souhaite la majorité de Maliens. Seul un long combat pourra venir à bout de la corruption et de l’impunité qui ont mis le pays à mal. Il faut aussi améliorer les conditions de vie de façon générale.
Rappelons que l’homme de Sébénicoro a été plébiscité par le bas peuple parce qu’il incarne certaines vertus. Vu l’empressement du nombre élevé de chômeurs des frustrations vont-elles se faire sentir ? Sur un autre plan, la gestion de l’éducation sera une épreuve qui fera couler de grosses goûtes de sueur. Le désengorgement de l’université est également attendu durant la première année du quinquennat d’IBK. S’ajoutent les différentes crises sociales, institutionnelles et économiques liées à la corruption et à l’instrumentalisation politiques qui ont pollué le milieu éducatif. Après les reformes vaines, par quelle baguette magique l’école malienne peut-elle se relever?
Il y a d’autres défis à relever dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’hydraulique, des mines, de la restauration des valeurs sociétales et tant d’autres. Dans sa gestion du pouvoir, IBK, risque d’avoir des épines à ses pieds à cause de son entourage venu de tous les bords. Comme d’habitude, les politiciens de ce pays en quête de pitance vont s’aligner de son côté. Parmi eux, il y a des personnalités qui ne peuvent pas s’entendre.
Pour l’instant, les gens sont curieux de voir comment ces opportunistes vont travailler ou s’ils seront mis à côté au profit du changement prôné par IBK. Une autre question qui circule est relative au cas des leaders religieux dont certains se sont donnés corps et âme pour le porter à Koulouba. Comment ménager chacun d’eux sans frustrer? Laissons le soin à IBK de jongler en qui l’écrasante majorité de Maliens a placé sa confiance.
Issa Santara
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Take this medication by mouth at least 1 hour before a meal, usually once daily or as directed by your doctor.
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