Comme au premier tour du 28 juillet, quelque 6,8 millions d’électeurs maliens sur une population totale estimée à 15 millions d’habitants sont appelés aux urnes dans 20.000 bureaux de vote sur le territoire national, y compris dans la région du Nord à peine libérée des groupes rebelles et terroristes, pour élire leur futur président, le cinquième depuis l’accession à l’indépendance du Mali en 1960.
Très suivi par la communauté internationale qui s’est impliquée dans la résolution de la crise favorisée par le coup d’Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo le 22 mars 2012 contre le régime pourtant presque à sa fin du président Amadou Toumani Touré, ce scrutin destiné à permettre la reconstruction de ce pays d’Afrique de l’Ouest mobilise près de 6.000 observateurs électoraux nationaux et étrangers.
L’ex-président de l’Assemblée nationale et ex-Premier ministre Ibrahim Keïta, 68 ans, affectueusement appelé “IBK” par ses supporters, était arrivé en tête devant les 26 autres candidats du premier tour avec 39,7% des suffrages, selon les résultats définitifs proclamés mercredi par la Cour constitutionnelle. Deuxième, son challengeur Soumaïla Cissé, 63 ans, avait recueilli 19,7% des voix.
Les résultats provisoires publiés cinq jours auparavant par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, créditaient plutôt les deux concurrents, qui sont l’un et l’autre à leur troisième participation à l’élection présidentielle après 2002 et 2007, de scores légèrement en baisse respectifs de 39,2% et 19,4% des voix.
Après avoir reçu le soutien de 20 des 25 autres candidats au lendemain de l’annonce de ces résultats, Ibrahim Boubacar Keïta, porte-étendard du Rassemblement pour le Mali (RPM), a conforté les pronostics qui le présentent comme le grand favori de l’élection, avec le ralliement au dernier moment de Dramane Dembelé, troisième avec 9,71% des voix.
Ce dernier s’était d’abord rangé derrière Cissé. Mais sa volte-face est minimisée par l’ex-président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se déclare résolu à démentir les pronostics en se faisant élire sur la base d’arguments pertinents, dont le nombre de 33 sièges de députés à l’Assemblée nationale contre 11 pour son rival n’est pas des moindres.
Par ailleurs ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé défend lui aussi les couleurs de sa propre formation, Union pour la République et la démocratie (URD). Pour son dernier meeting de campagne, il a harangué vendredi soir une foule de partisans et de sympathisants estimée entre 2.000 et 3.000 partisans au Rond Point Bougie sur l’avenue du Mali à Bamako.
Des messages incitatifs en vue de semer le doute dans le camp adverse comme “Même IBK votera Soumaïla” exhibé par une jeune fille sur une pancarte retenaient l’attention. D’ailleurs, a-t-il lui-même lancé à l’auditoire, “dès qu’il y a eu les résultats (du premier tour, NDLR), il y a eu une poussée extraordinaire”.
Encore une fois, il a dénoncé “les petites fraudes” et “les petits arrangements” qui, selon lui, “n’y feront rien” dans l’issue du vote de dimanche en sa faveur. “Je sais que nous allons gagner parce que nous sommes sur la vérité”, a-t-il assuré.
Pour sa part, Ibrahim Boubacar Keïta a marqué une pause à cause de deux deuils de parents survenus dans sa famille et a laissé les démembrements communaux battre le pavé à sa place dans la capitale malienne, a laissé entendre son équipe de campagne à Xinhua.
Pour prévenir des troubles, la sécurité était au rendez-vous. A chaque manifestation, la police et l’armée étaient mobilisées. Ce sont des mesures prises dans le cadre d’un plan général de sécurisation du processus électoral établi par les autorités maliennes de transition, avec le concours notamment de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Avec pour mandat d’assister les autorités électorales d’un point de vue logistique et technique et d’aider à la sécurisation des élections dans le Nord, cette mission déploie à ce jour près de 6.000 hommes, civils et militaires, mis tous à contribution pour “travailler aux élections”, a confié à Xinhua le porte-parole Michel Bonnardeaux.
En plus des patrouilles permanentes, la MINUSMA a participé au transport du matériel électoral en direction du Nord, a rapporté Bonnardeaux qui a en outre annoncé l’organisation d’un vol spécial vendredi vers Néma en Mauritanie en vue de la distribution des cartes d’électeur aux réfugiés maliens installés dans ce pays voisin.
D’après celui-ci, c’est “l’une des lacunes du premier tour”, qui explique le faible taux de vote des réfugiés.
Bonjour,
Au deuxième tour de la présidentielle 2013 au Mali, plusieurs pronostics négligent le BUZZ qui peut faire pencher les résultats d’un côté tout comme de l’autre.
Le BUZZ est un phénomène scientifique, à effet multiplicateur, surtout avec les réseaux sociaux et le bouche à oreilles, qui consiste à faire parler d’un événement ou d’une personne.
EXEMPLES:
Les ralliements massifs à IBK, le fait que certains le considèrent comme l’homme de la situation, constituent des buzz pour lui, de même, les dénonciations et le takokélé non réussi par IBK au premier tour, la trahison d’une partie de l’ADEMA/FDR, le débat refusé par IBK constituent des Buzz pour Soumaïla Cissé, de même, le fait que certains le considèrent comme intellectuel.
Ces buzz feront-ils plus pencher la balance d’un côté ou de l’autre ?
Tout ce qui est sûr, ce qu’ils auront un effet réducteur des chiffres pronostiqués pour IBK.
Que le meilleur gagne.
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC/GOUVERNANCE
Webanassane@yahoo.com
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