Félicitations de SoumaÏla à IBK : Un pied de nez aux alliés du nouveau président

3

Au regard des soutiens, ralliements et alliances contre-nature qui se sont fomentés à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle, l’on présageait  une guerre de tranchées entre le vainqueur et le vaincu. A la surprise générale, le candidat battu de l’URD, Soumaïla Cissé a désamorcé cette bombe, au grand dam de nombreux  opportunistes-politiques qui voulaient s’abriter derrière le président élu pour lancer des hostilités.

 

Au bureau de vote de Sébeninkoro,  (photo maliweb.net)
Au bureau de vote de Sébeninkoro, (photo maliweb.net)

La reconfiguration du paysage politique malien est incontournable. Pas selon le vœu de certains ‘’véreux’’ politiciens qui voulaient troubler le jeu, mais en considération des forces politiques en présence et des intérêts en jeu. En effet, longtemps laminé par les dix ans du régime d’ATT, qui prônait la gestion concertée du pouvoir, le paysage politique malien, de l’avis de nombreux observateurs sera redéfinit à l’issue de cette élection présidentielle. Comme dans toute démocratie digne de ce nom, il sera animé par une majorité et une opposition. Surtout que cette fois-ci, la volonté du peuple a fait que ce n’est plus un candidat indépendant qui assumera les rênes du pouvoir, mais un candidat issu d’un parti politique. Du coup, comme dans les démocraties modernes, les sensibilités politiques auront un sens. Surtout que le candidat vaincu à l’issue du scrutin du 11 aout, Soumaila Cissé a facilité les choses, en reconnaissant avant même la publication des résultats provisoires la victoire de son challenger. Un véritable déclic, qui permettra de donner une visibilité claire au paysage politique national. Ainsi, ceux qui espéraient sur une configuration de type, vainqueur de l’élection présidentielle à la majorité et vaincu à l’opposition, peuvent revoir leur calcul.

 

Car, la démarche du candidat Soumaïla Cissé a posé une équation difficile à résoudre même pour le président élu, Ibrahim Boubacar Kéita. Elle a renvoyé la pression du côté d’IBK, dont le parcours politique à des similitudes évidentes avec celui de ‘’Soumi Champion’’. Au fait, tous les deux ont été victimes d’inimités politiques de la part des pontes de l’ADEMA, les obligeants à créer leur propre parti pour voler de ses propres ailes. Mieux, ces deux hommes politiques, dont l’histoire politique récente  à mis en lutte, ont tous donné en un moment du fil à retordre au président de la République sortant, ATT. Pour dire, qu’ils ont une vision commune de la gestion des affaires. Toute chose qui présage une probable alliance entre leurs partis respectifs. Surtout que d’autres enjeux profilent à l’horizon.

 

Le parlement comme clé de voûte !                  

Il ne faut pas se cacher la vérité, en dehors des alliés traditionnels du RPM, au sein de la ‘’coalition le Mali d’abord’’, tous les ralliements de dernière minute à la cause du ‘’Kankéletigui’’ cache mal leur vraie ambition. On n’a pas besoin d’être un observateur aguerri de la scène politique malienne pour déduire, qu’il s’agit tout simplement d’une stratégie de quête de strapontins dans le gouvernement d’IBK, ou d’un éventuel conciliabule sur la constitution de listes communes lors des législatives à venir. Mais contre toute attente, sur le plan politique, la démarche de Soumaïla Cissé a embrumé toutes leurs actions. Cet acte a tellement mis le président élu mal à l’aise, qu’il n’osera plus se mettre aux services des oiseaux de mauvais augures afin de se laisser amener vers  une certaine animosité avec une quelconque force en présence. Surtout qu’il conserve des liens bien sacrés avec son second du scrutin du 11 août dernier. Du coup, l’étape importante qui déterminera la configuration du paysage politique national reste les élections législatives, la maîtrise de l’Assemblée nationale. Et sur ce plan, le président de la République élu, mieux que tout le monde connaît l’importante de l’institution parlementaire dans la bonne conduite des affaires. C’est pourquoi, il  ne fera point de la maîtrise de l’hémicycle une affaire de second couteau. Pour ce faire, en raison de l’état piteux de son parti (le RPM), il n’hésitera pas à faire chemin commun avec des formations qui partagent la même idéologie politique que son parti, notamment l’URD. Un parti très bien implanté sur le territoire national. Dans cette hypothèse, les autres formations et candidats, qui priaient sur une guerre entre IBK et Soumi, au cours de laquelle, ils allaient s’abriter derrière le premier, n’auront que de la portion congrue à l’issue des législatives et pourront se mouvoir en opposition pour espérer sur des conseillers communaux, lors des municipales à venir afin de se fortifier dans leur combat.

 

En tout état de cause, le calumet de paix fumé par IBK et Soumi, n’a pas fini de produire tous ses effets et ses frustrés.

 

Moustapha Diawara

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Dans toute démocratie digne de ce non, qui gagne va au gouvernement, tandis que le perdant va à l’opposition…
    Tout le reste est transhumance politique et non prise en compte de la volonté exprimée par le peuple.
    J’ai peur que le pied de nez soit pour ceux qui espèrent dans un consensus à l’ATT car ils ont peur d’aller à l’opposition et de se sevrer des délices du pouvoir…-

  2. Belle analyse Mr Diawara, maintenant c’est une question de maturité politique pour les dirigeants des partis et de vision pour l’avenir. Mais tout calcul d’intérêt sonnant et trébuchant risque d’échouer.

  3. le duo IBK-SOUMAILA SAURA RELEVE LE DEFI SECURITAIRE ET ECONOMIQUE DE CE PAYS JE CROIS 8) 8) .SI QUELQU’UN DEVRAIT ALLER A L’OPPOSITION C’EST BIEN LES JEUNES POLITICIENS DYNAMIQUES QUI NOUS ONT ETE REVELES DURANT CES DERNIERES ANNEES(MARA,AMION GUINDO,ET LES AUTRES) MAIS HELLAS JE CONSTATE QU’ILS VEULENT LEUR PART DU GATEAU EUX AUSSI 🙁 🙁 🙁

Comments are closed.