« Elections paisibles dans un contexte de calme et de sérénité ! ». Plus qu’un simple vœu de façade, ce slogan doit être, dimanche, le leitmotiv de tous les Maliens et, en prélude à ce jour qui comptera dans l’avenir immédiat du Mali, il doit revenir en boucle dans tous les messages des candidats. Si tel n’est pas le cas, les populations ne doivent pas suivre ceux qui briguent en ce moment leurs suffrages. Du coup, elles éviteraient au pays et à elles-mêmes de sombrer dans un (énième) chaos dont ils ne pourraient, peut être, plus se relever.
Quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle du 28 juillet, elle fera date dans les annales démocratiques du Mali et dans l’histoire du pays tout court. Elle fera date si elle finit sur une bonne note dans la mesure où elle constitue le scrutin le plus disputé depuis l’avènement du pluralisme politique et, surtout, déjouerait tous les pronostics de mauvais augure. Le Mali serait alors sauvé. Et avec lui, l’Etat, le peuple et le territoire. Tel est le scénario idéal et souhait, et que les Maliens peuvent (et doivent) bel et bien reproduire.
Par contre, si l’échéance dégénère, le repère sera là aussi gravé dans les archives ; sans doute pour une mésaventure qui risque d’être contée par nos arrières petits fils au prochain siècle. Que Dieu nous en éloigne. Dans ce schéma, la nation toute entière (ré) plongera dans l’abîme. Et rien ne garantit que la France, plutôt François Hollande, sera toujours et encore là pour nous en sortir. Or, les scénarii qui se succèdent avant et depuis l’ouverture de la campagne d’une élection sous très hautes tensions.
Les comportements de l’administration, des acteurs politiques, plus particulièrement des candidats dans leurs actes, paroles, débats, messages et meetings ont tendance à préparer les populations à des affrontements sanglants le jour du scrutin et jours suivants. On arme le peuple à ne pas reconnaître les résultats des urnes.
Hier, des consignes circulaient pour que si un candidat (nul n’est besoin de le nommer) ne passe pas, Bamako soit transformée en un champ de guerre.
Aujourd’hui, un autre candidat, appuyé par son regroupement, (pas de nom non plus) divulgue via les médias et les Ntic, qu’une vaste campagne de fraude massive est en cours pour faire passer un adversaire dès le 1er tour.
Dans l’un et l’autre cas, les militants et sympathisants des intéressés sont PRÊTS A TOUT, sauf au bien.
L’animosité entre ces deux candidats fait déjà rage à Bamako et dans certaines capitales régionales à travers la destruction systématique des fiches, le sabotage des meetings, des provocations et mêmes affrontements entre militants.
Si l’on ne prend garde, ces scènes pourraient être transposées, dimanche, dans les centres de vote et, pourquoi pas, dans les bureaux de vote. Et plus tard, dans la soirée, dans les rues des agglomérations. Pour quelles conséquences ? Nul ne saurait le dire.
Aujourd’hui, le Mali n’a point besoin d’une telle (potentielle) prévision. Les populations et les hommes politiques doivent le savoir, et refuser de verser dans la violence. Ils doivent penser au Rwanda. Ils doivent penser à la Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces deux exemples, qui n’en sont pas des modèles. Ils doivent prendre l’exemple sur le Sénégal. Et sur la Guinée. Pour restaurer la démocratie, ramener la paix et replacer le Mali dans le concert des nations éprises de paix et de justice.
Réussir des élections apaisées
La recette pour y parvenir est aussi simple et réalisable que prôner et prêcher la paix au quotidien et dans tous nos faits et gestes. Nous illustrons cela par deux scènes qui ont retenu notre attention et dont les populations et les candidats doivent s’inspirer.
Tout d’abord, on sait que l’Association malienne pour l’unité et le progrès de l’islam (Amupi) s’est beaucoup investie pour le retour de la paix dans notre pays, en organisant des prières dans les mosquées. Au cours d’une rencontre avec le chef de l’Etat, le mois dernier, son président, Siaka Traoré, avait promis à Dioncounda Traoré que l’Amupi va prier pour la réussite des élections à venir et pour une très bonne pluviométrie. Elle l’a fait ; la paix est là, l’hivernage est bon, et nous souhaitons que les élections réussissent.
Ensuite, en début de semaine, à l’issue du Comité de suivi et d’évaluation de l’Accord préliminaire de Ouaga du 18 juin, le porte-parole des groupes armés, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, a lancé un appel à tous les acteurs, aux populations maliennes à l’apaisement et à la retenue. Il demande que tous les Maliens s’abstiennent de tout acte ou propos de nature à inciter à la violence, à la haine, et à toute confrontation intercommunautaire. Il encourage les populations à maintenir un climat favorable au bon déroulement du processus électoral et à donner la chance à la paix.
Mieux, au cours d’une audience accordée par le Premier ministre, Diango Cissoko, à une délégation du Mnla et du Haut conseil pour l’unification de l’Azawad, le chef de la délégation (le même Mohamed Assaleh), a émis le souhait que les élections se tiennent à Kidal dans un climat apaisé et serein. Il exhorte tous ses frères de tous les mouvements à laisser les élections se dérouler dans un climat apaisé pour que chacun puisse voter pour son candidat.
Le peuple et les acteurs politiques doivent s’approprier de tels messages et les candidats les inculquer à leurs militants ici, à Bamako. Afin de réussir des élections apaisées. Il le faut. A tous les prix.
CH Sylla
je ne suis pas sur si les maliens sont prets a s entretuer pour un candidat , apres tout ce qui s est passer dans ce pàys??
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