« Du tout sauf… au rien qu’IBK »

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Le 28 juillet 2013 restera certainement une date mémorable dans l’histoire de la jeune démocratie malienne. En effet, ce jour consacre le second réveil démocratique du peuple après celui du 26 mars 1991. Autant le 26 mars a marqué la fin d’un cycle de gouvernance autoritaire, autant le 28 juillet annonce la fin d’un système politique qui a montré ses limites, système basé sur le clientélisme, le népotisme et la corruption sous le manteau d’un consensus de façade qui a plutôt servi à anesthésier les acteurs politiques et les populations pour mieux tordre le cou d’une démocratie agonisante depuis plus de dix ans. Maintenue sous perfusion, malmenée par la rébellion islamico-mafieuse du MNLA, répudiée par le peuple et finalement snobée par les acteurs politiques, notre « démocratie » a trébuché sur les hauteurs de Kati avant d’être renversée avec une facilité déconcertante et de vivre un concubinage mouvementé sous la transition. Le peuple qui a fait preuve de dignité pendant toute la crise a attendu patiemment son heure pour sanctionner lourdement les anciens de la scène politique qui se sont compromis au cours des vingt dernières années. Le verdict du premier tour est impitoyable et sans appel pour les inspirateurs et animateurs du front « Tout sauf IBK » auxquels les Maliens ont répondu par un cinglant « Rien qu’IBK ». Les acteurs les plus lucides du front ont quitté le navire en perdition, coincé quelque part dans les eaux rocailleuses de SOTUBA, loin de Koulouba.

 

« IBK tient enfin sa revanche »

Pour revenir au 28 juillet 2013, ce jour le peuple a décidé de reprendre en main son destin politique gravement compromis par l’incurie d’hommes de peu de foi pour qui la recherche de la vérité et de l’honneur n’est pas la première vertu. C’est pourquoi il est sorti massivement pour voter avec un taux de participation jamais égalé à un moment où le monde entier est présent au Mali à travers des observateurs internationaux. Le taux d’enrôlement des électeurs a été jugé certes faible mais les conditions minimales sont réunies pour que le vote soit transparent. En outre, de l’avis des observateurs, les insuffisances constatées ne sont pas de nature à mettre en cause la crédibilité du scrutin. Nous aurions donc eu un président bien élu même s’il avait été élu dès le premier tour. Le verdict final sera connu à l’issue du scrutin du 11 août 2013 et le second tour opposera justement le candidat du front « Tout sauf IBK » à IBK lui-même que les Maliens ont largement plébiscité dès le premier tour au point de faire rêver à un « takokélen ». Ironie du sort, l’homme qui a sauvé le régime d’Alpha Oumar Konaré avant d’être victime d’intrigues de palais qui ont profité à Soumaïla Cissé en 2002, tient enfin sa revanche politique. Revanche sur son ancien mentor qu’il a toujours servi avec loyauté et qui l’avait lâché sans raison apparente, revanche sur le président sortant qui ne voulait pas le voir lui succéder pour incompatibilité de caractères, revanche enfin sur Soumaïla Cissé qu’il affronte dans un duel singulier après être sorti nettement d’un groupe de vingt sept candidats. Sa patience et sa modération l’ont amené de 2002 à ce jour au compromis mais jamais à la compromission malgré une longue période de traversée de désert. Aujourd’hui, le peuple malien dans un message sans équivoque lui donne l’occasion de solder de belle manière tous les comptes de 2002. De nombreux candidats ne semblent pas avoir pris la vraie mesure des enjeux de l’élection présidentielle. C’est à se demander s’ils ont écouté et compris les Maliens qui ont largement voté IBK. Celui-ci a parlé de l’honneur des Maliens. Il a placé la sécurité du Mali au cœur de ses préoccupations. Il a promis une armée forte capable de nous défendre et de garantir la paix. Il a enfin parlé de développement. En effet, il n’y a pas de développement sans paix et lorsque la case brûle, l’urgence c’est de chercher les moyens pour circonscrire l’incendie. C’est après seulement qu’on se préoccupe de la couchette. Les démonstrations de force avec des moyens logistiques impressionnants n’ont pas eu d’effet sur les électeurs. Des vingt sept candidats, les Maliens ont accordé leur préférence à celui qui a l’étoffe du héros capable de sauver le pays en péril et de rétablir notre dignité bafouée.

 

Mahamadou Camara

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1 commentaire

  1. Merci CAMARA pour cet article digne d’interêt. On ne peut rien ajouter à ton analyse tellement que tu as tout dit et redit.
    Dieu le tout puissant donnera la baraka et la force necessaire à IBK pour relever le défi du developpement de notre maliba. Mr CAMARA, sâches que les jaloux de ton analyse pertinente vont maigrir, ils sont méchants, demagogues, sinon tes dires sont justes et reelles.
    Félicitations à IBK pour avoir le pouvoir légitime sans tambour ni trompette, bonne chance et longévité pour lui en vue de bâtir un mali prospère et envié.

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