Le chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) au Mali, Louis Michel a présenté hier mardi, à l’hôtel Radisson, lors d’une conférence de presse, en présence du chef de la délégation du parlement européen, Michel Striffer et de MARIA Espinnosa, chef observateur adjointe, la déclaration préliminaire qui rassemble l’ensemble des observations de la mission relatives à l’élection présidentielle du dimanche 28 juillet.
A le croire, dans le contexte de la transition, la législation en vigueur propose un cadre suffisant pour l’organisation d’élection démocratique, conformément à la législation malienne et aux obligations internationales en la matière. L’engagement massif des Malien pour la consolidation de la démocratie et la sortie de crise s’est traduit par un taux de participation plus élevé que par le passé, a souligné le patron de la mission.
Il a déclaré que le MATDAT a réussi à mobiliser dans les délais très courts l’administration électorale qui a travaillé avec transparence et bénéficié de la confiance des acteurs du processus électoral.
Le MOE UE salue la volonté de MADAT de privilégier le caractère inclusif de la participation des Maliens au vote en organisant un processus de vote à l’étranger, incluant les réfugiés. Cependant les nombreuses difficultés logistiques ont fortement diminué leur possibilité réelle d’exercer leur droit.
Il a annoncé que sur les 27 candidats a participé à l’élection présidentielle, une seule candidature est engagée alors que les femmes représentent 50,1% des électeurs potentiels.
Pour lui, la campagne électorale a été active et s’est déroulée dans la sérénité. Louis Michel a annoncé que la presse a joué un rôle positif dans l’information des électeurs et la liberté d’expression a été garantie.
Il a salué la forte mobilisation des délégués des candidats présents dans tous les bureaux observés et des observateurs nationaux, présents dans 62% des cas. Le chef de la mission souhaite s’assurer que le MATDAT respecte ses engagements, à savoir à l’issue du processus de tabulation des résultats et de l’annonce des résultats provisoires, la traçabilité des résultats Bureau de vote par bureau de vote soit offerte aux Maliens.
Enfin, le récemment général des votes par la Cour Constitutionnelle ainsi que le traitement de toutes les contestations relatives aux opérations de votes et aux résultats provisoires est un défi à relever notamment à cause de la contrainte de calendrier pour la tenue du second tour.
Falé COULIBALY
Les observateurs de l’OIF satisfaits du bon déroulement du scrutin
La mission d’observation de l’organisation internationale de la Francophonie a tenu hier un point de presse à l’hôtel Salam de Bamako. Cette rencontre était destinée à livrer les impressions des observateurs de l’OIF concernant le scrutin présidentiel qui a eu lieu le 28 juillet dernier sur toute l’étendue du territoire national. Les observateurs ont profité de cette occasion pour saluer le bon déroulement du scrutin malgré quelques imperfections qui ne seraient pas de nature à entacher le processus électoral.
Dans sa présentation liminaire, le chef de la mission d’observation de l’OIF, Ahmedou Ould Abdallah, a rappelé le contexte dans lequel cette mission a été dépêchée malgré la suspension du Mali par l’organisation au lendemain du coup d’Etat du 22 mars 2012. Il a précisé que l’IOF a maintenu ses activités concourant au rétablissement de la légalité constitutionnelle et au retour à une vie politique apaisée. Ces actions sont entre autres l’implication de l’organisation dans le processus de réconciliation et de préparation des élections. C’est ainsi qu’il a rappelé le soutien apporté par l’organisation en faveur des membres de la commission dialogue et réconciliation à travers un séminaire d’échange d’expériences. Dans le même cadre, il a souligné le renforcement des capacités des conseilleurs de la Cour Constitutionnelle. Sans compter la contribution financière apportée pour la formation et le déploiement des délégués de la cour constitutionnelle, le jour du scrutin. De même qu’un expert en biométrie électorale est mis à la disposition des institutions chargées de la préparation et de la supervision électorale. Ce dernier a contribué à la finalisation du fichier électoral biométrique, utilisé pour la première fois au Mali. Par ailleurs, il a affirmé que l’OIF inscrit son action au Mali dans la durée en ce sens qu’elle poursuivra son soutien en consolidant les acquis démocratiques, la paix et la stabilité sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, elle projette d’accorder une attention particulière aux activités concourant à la réconciliation nationale et à l’instauration d’un Etat de droit. Concernant le scrutin présidentiel du 28 juillet dernier, il faut d’abord rappeler que la mission d’observation de l’OIF n’a pas un pouvoir contraignant mais elle peut néanmoins faire des observations. Cette mission était composée d’une vingtaine de personnalités et d’experts de haut niveau, venus d’une quinzaine de pays de l’espace francophone, et s’est déployée à Bamako, Kayes, Mopti, Ségou, Sikasso et Kidal. La mission a pu relever les bonnes conditions d’organisation du scrutin. Par contre certaines insuffisances liées à l’orientation efficiente des électeurs dont certains ont éprouvé des difficultés à retrouver leurs bureaux de vote.
C’est dans ce cadre qu’elle a formulé quelques recommandations pour les prochaines échéances électorales. Il s’agit notamment de l’intensification du dispositif mis en place pour faciliter l’orientation des électeurs vers leurs bureaux de vote ; la mise en place des mesures appropriées en vue d’inscrire sur les listes électorales tous les maliens en âge de voter ; l’amélioration de la formation des personnels dans les bureaux de vote.
Le conférencier a également profité de l’occasion pour adresser ses sincères félicitations à tous les acteurs engagés pour la réussite de ce processus parmi lesquels le gouverneur de Kidal qui travaille dans des conditions éprouvantes. Il a aussi remarqué que le vote s’est tenu dans la discipline et l’affluence était grande. Il a souligné que ce scrutin marque le renouveau du Mali et son retour progressif dans le concert des Nations de l’OIF.
Massiré DIOP
Déclaration préliminaire de la mission des observateurs de l’UA :
Le déroulement du scrutin n’a pas été affecté négativement
La mission des observateurs de l’UA a pour objectif de faire une évaluation indépendante, objective et impartiale de l’élection présidentielle au Mali. Selon le chef de la mission, en application de cet objectif, la mission a observé les élections dans l’esprit et la lettre des dispositions pertinentes de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Selon Edem Kodjo, pour les élections présidentielles au Mali, la mission a relevé que le contexte politique global a été marqué par un consensus au sein de la classe politique.S’agissant des conditions d’organisation de l’élection, il dira que le cadre légal des élections a également fait l’objet de consensus et a offert aux partis et aux candidats les conditions pour une élection équitable.
La mission a relevé que les organes en charge des élections ont bénéficié pour leur part de la confiance publique et ont garanti une gestion impartiale de tous les aspects du processus électoral.
Pour les observateurs de l’UA, la campagne électorale a été généralement pacifique et aucun incident majeur n’a été signalé. Par ailleurs, l’ensemble de la population malienne s’est impliquée dans les campagnes de sensibilisation et d’éducation électorale, à l’instar des médias qui ont essentiellement véhiculé des messages de paix.
Il a été relevé qu’en général, les bureaux de vote ont ouvert à l’heure. Les observateurs ont cependant noté que dans certains centres, des bureaux de vote ont ouvert en retard. Ce retard s’explique par la non disponibilité du matériel et par l’arrivée tardive ou l’absence de certains agents électoraux. Dans les bureaux de vote où ces dysfonctionnements ont été observés, le déroulement du scrutin n’a pas été affecté négativement. Pour le chef de la mission, le matériel électoral a été distribué à temps et en quantité suffisante dans la plupart des bureaux de vote. Néanmoins, comme il a été souligné dans les paragraphes précédents, ce matériel a été livré en retard dans quelques cas isolés.
L’uniformité de ce matériel dans tous les centres et bureaux de vote a été notée.
Boubacar PAITAO