Au cours du déroulement du scrutin du 2e tour de l’élection présidentielle qui opposait Ibrahim Boubacar Kéita du RPM à Soumaïla Cissé de l’URD, les observateurs du CIP- UEMOA sous la houlette du vice-président, Mélégué Traoré ont été déployés dans les régions de Kayes, Ségou, Sikasso, Koutiala et Tombouctou en plus du district de Bamako. Hier, le Grand hôtel a servi de cadre pour abriter la déclaration de ces observateurs sur le 2e tour de l’élection présidentielle du dimanche 11 août dernier. Ils ont salué le bon déroulement du scrutin et estimé que le Mali doit être pris en exemple dans l’espace UEMOA pour l’organisation des élections.
Y a-t-il eu fraude ? C’est la question posée à nos observateurs de l’UEMOA partout où ils sont passés. Franchement, nous n’en avons pas vu. Toute irrégularité, tout dysfonctionnement n’est pas assimilable à de la fraude et l’on ne peut tirer de conclusions générales à partir des faits isolés, même s’ils sont été avérés pour jeter l’opprobre sur l’ensemble des élections “. Ces propos sont du vice-président du CIP- UEMOA, Mélégué Traoré à l’entame de son discours. Entre les deux tours, d’incontestables efforts ont été faits par l’administration et la CENI pour améliorer le scrutin. Dans certaines zones comme Bamako, la mobilisation a souvent été massive et enthousiaste comme au premier tour. Ailleurs, les bureaux de vote ont parfois été peu fréquentés. Mais ” seul un examen global et systématique permettrait de tirer les leçons relatives à la participation au jeu électoral ” a indiqué M. Traoré. Il a aussi déclaré que ” toute irrégularité, tout dysfonctionnement n’est pas l’assimilable à la fraude et l’on ne peut tirer de conclusions générales à partir des faits isolés, même s’ils ont été avérés, pour jeter l’opprobre sur l’ensemble des élections “. Malgré ce qui leur a été rapporté parfois, les observateurs de l’UEMOA sont unanimes à reconnaitre la qualité du système de dépouillement.
Selon le vice-président, la conclusion d’un scrutin est le fruit de la dynamique politique et sociale, elle est faite de contradictions, de clivages de toute nature, d’influences croisées, avérées ou non du jeu des personnalités politiques et des partis. Il a reconnu que le cas du Mali est similaire à celui observé au Bénin, au Niger, au Sénégal, au Burkina, au Togo et en Guinée- Bissau.
A l’en croire, pour l’UEMOA, c’est l’après scrutin qui compte, car il est certes un aboutissement au ” forceps “, mais il devrait surtout être un nouveau départ pour le Mali.
” Cette élection présidentielle aura servi de laboratoire, si on sait en tirer les leçons et surtout si on les exploite de manière adéquate pour les législatives. Pour notre part, nous militons pour un partage et une harmonisation des législations et des bonnes pratiques en matière électorale ” a-t-il dit.
Fatoumata Mah Thiam KONE
Mission d’observation de la CEN-SAD :
Une nette amélioration de l’organisation par rapport au 1er tour
A la suite du second tour de l’élection présidentielle du 11 août dans notre pays, trois équipes de la mission d’observation de la communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) ont sillonné les régions de Sikasso, Kayes et le district de Bamako. Le chef de l’équipe, Youssouf Sangaré a rencontré la presse pour faire le point de leur observation.
Pour ce second tour, la CEN-SAD a déployé trois équipes de trois personnes dans les régions de Sikasso, Kayes et le district de Bamako. Au cours de cette journée électorale, les différentes équipes ont constaté une amélioration de l’organisation par rapport au 1er tour. Selon Youssouf Sangaré, la mission a constaté que contrairement au 1er tour, les maliens ne se sont pas mobilisés pour ce second tour. Cela s’explique, poursuit-il, par les conditions climatiques difficiles dans lesquelles le second leur s’est déroulé.
La mission a constaté une diminution du nombre de bulletins nuls au second tour par rapport au 1er grâce à la sensibilisation et à l’assistance des membres des bureaux de vote. La mission a fait des recommandations à l’endroit des deux candidats finalistes à l’élection présidentielle de mettre le Mali à la hauteur de leurs responsabilités et d’accepter le verdict des urnes. Elle souhaite que l’unité nationale soit au cœur des premiers défis qui attendent le nouveau président de la République.
La CEN-SAD espère que l’esprit patriotique et l’esprit de solidarité habitent les maliens, à commencer par les acteurs politiques, après la proclamation des résultats du scrutin. Ce message semble être entendu puisque le perdant, Soumaïla Cissé s’est déplacé avec sa famille pour saluer le gagnant Ibrahima Boubacar Kéïta.
Cléophas TYENOUS
