Campagne électorale 2013 : Une source lucrative pour les jeunes

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Pour la conquête de Koulouba, la campagne électorale 2013 de l’élection prévue pour le 28 juillet passé, apparaissait comme une occasion fortuite pour se faire de l’argent, par certains jeunes du district de Bamako.

 

 

Une élection tant attendue par les maliens pour la sortie définitive de la crise qui prévaut au Mali depuis le 22 mars 2012. Etant un élément majeur dans toute société démocratique, le vote est apparu comme une source lucrative pour certains jeunes et entreprises qui font des badges, écrivent sur les tee-shirts, etc.

 

 

Pour cette élection présidentielle beaucoup de jeunes se mettent au service des différents partis politiques ou candidats qui espèrent être le prochain locataire de Koulouba, en contrepartie d’une somme convenable.

 

 

Ces services alloués aux partis politiques concernent l’affichage des posters des candidats, des banderoles, faire le plein d’essence aux motocyclistes, la mobilisation et l’animation des lieux de rencontre des différents candidats.

 

Selon ce patron de « jules décor », Mohamed Berthé,  sa société est une entreprise qui s’occupe à écrire sur les tee-shirts, banderoles, sur les voitures et sur les panneaux des affiches, il y a des années de cela. «Notre affaire marche beaucoup, surtout  dans cette période électorale. Nous nous occupons des tee-shirts des partis politiques et en quelque sorte de tout ce qui rentre dans la campagne électorale. Je n’ai pas de préférence, on traite les affaires de tous les partis politiques. Vu le nombre de demandes j’ai plus de 50 jeunes travailleurs. On peut faire à peu près 50 000 tee-shirts par jour ».

 

 

Pour l’affichage de ces posters ou des banderoles, d’autres jeunes travaillent moyennant 2000f.CFA.  Selon un jeune afficheur, Abdel Daou, rencontré au boulevard de l’indépendance vers 21 du soir, « ce job est à but lucratif pour moi. Ce n’est pas parce que je suis membre d’un parti politique que je me balade bénévolement de quartier en quartier pour faire ces affiches. On me paie sinon je ne fais pas le boulot ».

 

Il est courant de voir les espaces publics remplis de monde, mais nombre de jeunes sont en ces lieux, non, parce qu’ils veulent le candidat, mais plutôt parce qu’ils ont été intéressés par eux, afin qu’ils participent à leurs meetings ou autres. Un jeune, Papa Kaba est content de ce deal : « je suis membre de plusieurs partis politiques et chacun me fait de cadeaux. Il y a un nouveau parti politique qui m’a offert une très belle montre. En dehors de cela, pour aller assister au meeting ils nous  donnent des tee-shirts en plus de 1000fcfa  à 2000fcfa pour les frais de déplacement ».

 

 

Ami N’Diaye e, elle non plus, ne crache pas sur cette opportunité, elle explique que c’est le moment ou jamais d’avoir de l’argent de ces politiciens. Pour les motocyclistes on leur fait le plein d’essence afin qu’ils fassent le cortège derrière le candidat ou pour aller assister aux meetings. « C’est dans cette période qu’ils ont besoin de nous et c’est dans cette période qu’on doit profiter pleinement. Car une fois élue nous deviendront un souvenir. Ils oublient que  c’est grâce à nous qu’ils sont là » conclut-elle.

 

 

Effectivement, le contraire serait étonnant, car les candidats, après les élections sont entrainés dans un tourbillon d’activités et de préoccupations qui laissent peu de place aux futilités. « Merci bien les jeunes, vous avez bien travaillé, au revoir et à la prochaine! »

 

 

C’est la phrase rituelle qui met fin à une collaboration intéressée. Pourquoi donc demander aux politiciens qui ont d’autres chats à fouetter de se souvenir de vous si vous avez accepté d’être payé dès le début ? Inutile d’avoir des préjugés envers les politiciens qui ont rétribué honnêtement les jeunes pour leurs services.

HABIBATAOU COULIBALY

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