Après le second tour de la présidentielle : Tourner la page et ne pas la déchirer

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Triste année 2012 ! Un cumul de malheurs avait provoqué une forte poussée d’adrénaline chez tous les Maliens. Mais une extraordinaire solidarité internationale et une volonté au plan national de se sortir du gouffre ont écrit aujourd’hui une nouvelle page de l’histoire du Maliba.

 Avec la réussite du scrutin présidentiel, malgré quelques imperfections, le Mali doit tourner le dos à cet épisode douloureux dont il tirera bien des enseignements.

 

 

Certains cinéastes avaient projeté d’écrire un scénario qu’ils voulaient intituler : ” L’apocalypse malien, courant mars-avril 2012 ! “. Le projet était osé mais opportun. Sont encore vivaces dans les esprits ces émouvantes scènes d’humiliation dans un pays en lambeaux. Dans un Mali agonisant, sa dignité bafouée, le calice bu jusqu’à la lie. Au nord les jihadistes avec les mains souillées de sang, au sud, la guerre des bérets (rouges contre verts) avec son cortège de sang, de larmes et de désolation, une armée largement dépassée par les événements.

 

 

Des Maliens de la diaspora ont confié que pour une fois, ils ont honte de leur nationalité, tellement le nom du pays du grand conquistador Soundiata Kéita est traîné dans la gadoue. Les horreurs que les médias internationaux diffusaient sur le Mali faisaient simplement tomber des nues. Dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’étiquette de “modèle démocratique malien ” était serinée à longueur de discours dans les colloques et foras internationaux. On se perdait alors en conjectures : “Qu’est-ce qui nous arrive ? Comment en est-on arrivé là ? ”

 

 

Heureusement que, par un extraordinaire dépassement de soi et un concours providentiel de circonstances, le pays a suscité la solidarité internationale comme rarement vu dans l’histoire contemporaine. Au bout du compte, la France, la MISMA et, aujourd’hui la MINUSMA, ont permis au Mali de survivre. Et de renaître.

 

Avec la réussite du scrutin présidentiel, malgré les défaillances constatées, les autorités de la transition s’apprêtent à passer la main. Le nouveau président de la République doit, lui, revisiter cette page sombre du passé récent pour ne pas tomber dans les travers où ses prédécesseurs se sont fourvoyés.

 

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le nouveau président élu doit chasser le naturel pour qu’il ne revienne pas au galop. Il doit tourner la page tout en la préservant comme source d’inspiration.

 

 

Bruno Djito SEGBEDJI

 

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