Alors qu’il faut plus de 700.000 voix a IBK pour passer des le premier tour : Le ministre Moussa Sinko, en amateur zélé, est allé trop vite en besogne

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Au lieu d’une proclamation de résultats partiels, le ministre est venu faire une déclaration de victoire. Du jamais vu dans la vie électorale de notre démocratie acquise dans le sang, au moment où certains étaient très loin de la scène politique, et qui aujourd’hui en font le dur apprentissage. En apprenti sorcier donc, le Colonel Moussa Sinko, n°2 de la junte, estime-t-il nous imposer son candidat par un simple plaidoyer diabolique ?

 

 

Le Mali est un pays de sagesse, les Maliens sont patients, très patients. Mais les Maliens ne sont pas lâches et savent remettre à leur place tout pouvoir, tout dictateur. Après avoir fait tabasser le Président par Intérim Dioncounda Traoré dans l’espoir vain de réussir une concertation nationale d’investiture de Amadou Haya Sanogo, après avoir évincé le Premier ministre Cheick Modibo Diarra dont la candidature à la présidentielle ne faisait plus de doute, la junte est aujourd’hui en combine avec des pseudo-démocrates pour détruire 20 ans de démocratie et ceux qui en furent les principaux acteurs. Car, disons-le tout de suite, Ibk, lui, a été coopté par Alpha Oumar Konaré. Il n’était pas des nôtres à l’instar de Ali Nouhoun Diallo, Me Demba Diallo, Malamine Traoré, Alidou Touré, Abdrahamane Baba Touré, Bocary Tréta, Me Hamidou Diabaté, Oumar Mariko, Tiébilé Dramé, Djiguiba Kéïta, Dioncounda Niakaté, Moussa Kéïta, Sidi…

 

 

Ceux qui veulent mettre un trait sur Amadou Toumani Touré et ses « hommes » n’ont rien compris dans la démocratie par ce que tout simplement ils ne sont pas des démocrates. Por rappel, quand l’UDPM a chuté, c’est le même scénario qui s’est produit. Il y en a qui ont cru, à cause de leur victoire sur le parti unique, que les responsables de ce parti ne sont pas des Maliens, ou sont des mauvais citoyens. Aucun parti digne de ce nom ne devrait les accepter. Le CNID FYT a appliqué presque à la lettre cette consigne alors que l’Adéma a tendu la main à ces « mauvais citoyens ». Il est cependant bon de rappeler que Me Mountaga Tall a fini par tendre la main au MPR et à créer avec IbK une alliance RPM – CNID – MPR dénommée Espoir 2000. A l’époque, Ibk venait de démissionner de l’Adéma.

 

 

Autre rappel, nous avons été les premiers (à l’époque Directeur des rédactions de Nouvel Horizon et de Soir de Bamako) à réaliser une interview dite historique avec Ibk afin qu’il s’exprime. Tout comme, nous le rappelons encore, quand les démocrates rancuniers et revanchards combattaient les Udpmistes, nous passions les interviewer en prison afin qu’ils puissent se défendre au moins.

 

 

Alors, ceux qui pensent balayer des Maliens par des voies autres que démocratiques, notamment de bonnes élections et une justice saine, se trompent de combat et iront droit à l’échec. Ce peuple là n’est pas dupe et finit toujours par comprendre. « On peut tromper tout le peuple une partie du temps, on peut tromper une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». La seule vérité de ces élections, c’est qu’aucun candidat ne peut réussir au premier tour. Ceux qui veulent se faire passer de force pour les maîtres absolus de ce pays, quand bien même ils ont le pantalon trouillé par les magouilles les plus malsaines qui ne tarderont pas à les rattraper, doivent avoir le triomphe modeste et faire surtout preuve de respect pour le peuple.

 

 

Tenez-vous bien ! Il ne s’agit pas de faire la comparaison entre les résultats de deux candidats, mais entre le résultat d’un candidat et de tous les autres, car il faut battre, seul, tous les autres regroupés, pour passer dès le premier tour.

 

 

Ensuite, il est bon de savoir que les résultats à la disposition du ministre d’était que parcellaires (1/3 selon lui-même). Comment donc, même avec l’ensemble des points de ce tiers, on peut être gagnant alors qu’il reste deux tiers ? Pour parler terre à terre, comment 10 points peuvent faire la majorité absolue de 30 ? Le ministre doit revoir sa copie. On n’est pas face à une question de majorité relative, mais de majorité absolue. C’est au second tour que la majorité relative rentre en ligne de compte, il suffira d’être en tête d’au moins une voix. D’ici, là, voir ci-dessus les chiffres qui ont pu tromper le ministre :

 

 

Régions           Corps électoral         Soumaïla Cissé        Ibrahim Boubacar Kéïta   DIFFERENCE VOIX

Bamako                 1 049 728                      60 614                             396 264                       335 650 (Ibk)

Kayes                         801 478                      57 442                            123 650                         66 208 (Ibk)

Koulikoro                   950 864                       64 296                        205 883                           141 587 (Ibk)

Sikasso                      1 168 981                    77 667                           112 433                            34 766 (Ibk)

Ségou                        1 028 671                    77 294                             116 058                            38 764 (Ibk)

Mopti                          935 080                      90 638                              56 562                          34 076 (Soumi)

Tombouctou              332 697                      68 333                             16 517                           51 816 (Soumi)

Gao                               261 951                      29 063                              32 141                             3 078 (Ibk)

Kidal                               35 095                             803                                   716                            87 (Soumi)

DIASPORA                    265 151                       30 094                                46 086                          15 992 (Ibk)

TOTAL                       6 829 696                         556 244                         1 106 310

Avec un nombre de votants de 3 619 739, la majorité absolue pour un candidat pour passer au premier tour est de 1 809 870. Ibk en a 1 106 310 et il lui manque donc plus de 700 000 voix. Or contrairement à l’espoir que le ministre veut susciter, les localités où Ibk a réalisé un gros score sont déjà dans le décompte. Il ne peut aller qu’en perdant. Mais faisons simplement une analyse des résultats disponibles pour savoir la réalité qui est loin des déclarations provocatrices du ministre amateur.

 

 

A Bamako, il n’y a que  484 191 voix disponibles sur 1 049 728. Région de Tombouctou : 124 860 sur 332 697. Région de Gao : 71 292 sur 261 951 voix. DIASPORA : 97 747 voix sur 265 151.

 

 

Dans la région de Ségou, on constate que Modibo Sidibé vient 3ème avec 25 464 voix et Dramane Dembélé suit avec 14 666 voix, Siaka Diarra et Choguel ont chacun 6 241 (score réalisé seulement à Bla) et Mountaga Tall 6 128 (1 713 à Ségou, 3 351 à Bla, 1 064 à Niono). Alors vient CMD pour lequel ne figure que le résultat de Bla : 1 918 voix. C’est vous dire que ces résultats ne sont d’aucune indication sérieuse pour parler de victoire. Aussi, est-ce que les résultats au niveau du ministre peuvent attester d’une victoire alors que la Cour constitutionnelle peut annuler des voix pour telle ou telle raison ? Le ministre veut-il mettre un trait sur la Cour Constitutionnelle, ou la contraindre à suivre un hold-up électoral ?

 

 

Dans la région de Kidal, seuls les résultats de trois candidats sont portés : Modibo Sidibé vient en tête avec 997, suivi de Soumi avec 803 et Ibk avec 716 pour un total de 2 816 voix.

Question pertinente : Comment le ministre a-t-il pu parler de victoire au premier tour pour Ibk qui n’a que 1 106 310 de voix sur 3 619 739 voix (moins du 1/3  donc loin de la moitié) ?

 

 

Avec 396 264 voix sur 484 191 voix à Bamako, Ibk prend certes une large avance. Mais dans la région de Kayes, s’il passe à Kayes et Kéniéba, il échoue à Bafoulabé, Diéma, Kita, Nioro du Sahel et Yélimané.

Dans la région de Koulikoro, il passe à Koulikoro, Banamba, Dioïla, Kangaba, Kati mais échoue à Kolokani et Nara.

Dans la région de Sikasso, il passe à Koutiala et échoue Sikasso, Bougouni, Kadiolo, Kolondiéba, Yanfolila, Yorosso.

Dans la région de Ségou, il passe à Ségou, Macina, San et échoue à Barouéli, Bla, Niono et Tominian.

Dans la région de Mopti, il échoue partout : Mopti, Bandiagara, Bankass, Djenné, Douentza, Koro, Ténenkou.

Dans la région de Tombouctou il échoue partout : Tombouctou, Diré, Goundam, Gourma-Rharous, Niafunké.

Dans la région de Gao il passe à Ménaka et échoue à Gao, Ansongo, Bourem.

Dans la région de Kidal il échoue partout : Kidal, Abéïbara, Tessalit, Tin-Essako.

Au niveau de la diaspora, il échoue (46 086 sur 97 747).

Alors Monsieur le ministre des élections, sachez raison garder !

 

 

Mamadou DABO

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2 COMMENTAIRES

  1. Soyons indulgeant envers ce ministre !
    Un bidasse balancé du jour au lendemain ministre. Il n’a pas été politicien !
    Un bidasse fait et dit ce qu’on lui dit de faire ou de dire.
    Un bidasse est formé pour obéir et non pour réfléchir…

    Pardon, pardon ! Sabali, Sabali !

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