Malgré la campagne de sensibilisation tous azimuts menée par le département en charge de l’organisation des élections, l’affluence au niveau des centres pour l’identification des bureaux de vote est quasi nulle. C’est dire que le combat pour l’élévation du taux de participation est encore loin d’être gagné. Ne faudrait-il pas, alors, décréter la journée du vendredi chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national afin de permettre au maximum de personnes d’aller identifier leur bureau de vote ?
Si certains habitants notamment ceux de la Cité du Niger ou du quartier TSF se plaignent de ne pas avoir leur carte NINA, force est de constater que de nombreux détenteurs de ce précieux sésame risquent, quant à eux, de ne pas pouvoir voter. Le laps de temps très court qui nous sépare du dimanche prochain devrait, en effet, pousser les populations à se déplacer massivement pour l’identification de leur centre et bureau de vote. C’est loin d’être le cas et cela à cinq jours du vote.
Hier, par exemple, à notre passage aux environs de 15 heures à l’Ecole Mamadou Konaté, l’un des plus gros centres avec des dizaines de bureaux de vote, l’affluence était quasi nulle. Ici, devant la dizaine de tableaux d’affichage, il n’y avait personne, à part quelques agents des forces de l’ordre chargés de la surveillance des précieuses listes.
A ce rythme, combien seront -ils les détenteurs de la carte NINA à voter si la plupart d’entre eux ignore le bureau dans lequel voter. Là, il est difficile d’indexer l’Administration Territoriale qui aura tout mis en œuvre afin de faciliter ce travail d’identification. Les autorités municipales se doivent, à leur tour, d’envisager d’autres solutions afin de faciliter la recherche par les populations des bureaux dans lesquels les uns et les autres sont enregistrés.
Tout le monde étant dans la prédisposition que les élections en vue se dérouleront dans d’énormes difficultés, il faudrait que l’Administration prenne les devants en minimisant le plus possible les problèmes auxquels les populations seront confrontées. Car, c’est la crédibilité même de notre système démocratique qui est en jeu, si la présidentielle du 28 juillet devait se dérouler dans un chaos. Une situation dont l’Administration seule sera responsable du fait de la mauvaise préparation et du manque d’anticipation des autorités de la transition.
Celles-ci ayant, d’ailleurs, passé beaucoup plus de temps au jeu de chaise musicale qu’à un véritable travail dans le sens de l’organisation d’élections transparentes. Il va falloir maintenant faire avec mais tout en œuvrant à ce que le maximum de votants potentiels puissent obtenir leur carte NINA. Il avait été dit que les autorités allaient prendre des mesures afin que les agents fassent du porte-à-porte pour porter à la connaissance des populations leurs centres et bureaux de vote.
Pour le moment rien de tout cela n’a été fait. A défaut donc de cette démarche de proximité, pourquoi ne pas décréter le vendredi prochain chômé et payé afin que le maximum de gens puisse aller identifier leur bureau de vote?.
Mamadou FOFANA