Koulouba 2012: Ibrahim Boubacar Keita – Modibo Sidibé. Lequel d’entre eux pourrait avoir le quitus du couple Alpha -ATT ?

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Le président Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre du président Alpha Oumar Konaré et Modibo Sidibé, actuel premier ministre du président Amadou Toumani Touré seraient – ils liés par un même destin politique ? A prendre individuellement le parcours des deux hommes auprès des deux hauts dignitaires de la république, on ne pourrait que se résoudre à répondre par l’affirmative. Les deux hommes (IBK et Modibo), ont la particularité d’être pour Alpha et pour ATT, les 3e au poste de premier ministre, chef du gouvernement. IBK  après Younoussi et Abdoulaye S. Sow ; Modibo après Mohamed Ag Hamani et Ousmane Issoufi. Les deux ont dirigé la diplomatie malienne sous Alpha. Qui dira mieux ?

A moins de deux ans de la fin du second et dernier mandat du président Amadou Toumani Touré, les tablettes que des analystes politiques consultent ces temps- ci, avancent les noms de deux Premiers ministres : Ibrahim Boubacar Keita sous Alpha, et Modibo Sidibé avec ATT. Les deux hommes ont travaillé longtemps ensemble, se connaissent et se respectent mutuellement. Tous deux sont censés être proches des deux grands hommes d’Etat que sont Alpha et ATT. A l’heure du choix, ces mêmes analystes pensent que le Président Konaré et Amadou Toumani Touré ne pourraient consensuellement choisir qu’entre ces deux hommes qui ont en partage avec eux, les grands dossiers du Mali. Mais, le réseautage encore une fois pourrait faire la différence. De Koulouba à Titibougou en passant par Ouaga, Tripoli, Libreville, Paris, des intelligences venant d’ailleurs pourraient peser sur la balance du côté de l’un de ces deux mastodontes. Même si ici ou ailleurs on méfierait volontiers de Ibrahim Boubacar

Ibrahim Boubacar Keita

Conseiller diplomatique du président Konaré après son élection en 92 à la tête du pays, puis ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire et au Togo avec résidence à Abidjan, Ibrahim Boubacar Keîta regagnera Bamako peu après la mort du président Felix Houphouët Boigny pour prendre en charge la diplomatie du Mali. Poste qu’il ne quittera que pour prendre les rênes du gouvernement en 94. Sa poigne et sa détermination au chevet d’un Mali qui tanguait dangereusement, feront que le président Alpha, satisfait de son boulot, lui ajoutera la casquette de président du parti au pouvoir, c’est-à-dire l’Adema pasj. Une façon de lui faciliter les choses dans un pays où des révolutionnaires du 26 mars tapis dans l’alvéole à Bamako- Coura et qui, impatients de gravir les échelons ne rataient aucune occasion pour chauffer les rues et rendre le pays instable et ingouvernable. De juin 92 à l’arrivée d’IBK  à la primature en 94, le président Konaré avait utilisé et usé deux P.M : Younoussi Touré et Abdoulaye Sékou Sow. Pressés et aux abois, les deux rendront le tablier, de peur de ne pas être là au cas où, un coup d’Etat surprendrait le président Konaré.

Soutenu à la fois par le président de la république, le parti majoritaire dont il tenait les rênes avec fermeté et charisme, Ibrahim Boubacar tiendra le gouvernail six longues. Plus qu’un mandat présidentiel. Six longues années ou presque, jusqu’en 2000, date à laquelle les évènements politiques amèneront le président Konaré à le sortir du gouvernement avant de « convoquer » un congrès extraordinaire qui le débarquera de la Ruche. Tout au long de ces longues années du régime Alpha, Ibrahim ministre et Premier ministre cohabitera très courtoisement avec Modibo Sidibé, successivement ministre de la santé et ministre des affaires Etrangères du Mali. Modibo n’y bougera que quelques semaines après le départ d’Alpha, pour réapparaître avec l’arrivée d’Amadou Toumani en qualité de secrétaire général de la présidence de la république, avec certainement rang de ministre. Quelque chose de très sérieuse explique la longévité de Modibo sous Alpha et sous ATT.

Modibo Sidibé

A peine sorti des jambes du colonel Amadou Toumani Touré, président du Comité de Transition du salut du Peuple en qualité de Chef de cabinet, Modibo Sidibé réapparaît dans le premier gouvernement Alpha comme ministre de la Santé, puis des Affaires Etrangères et demeurera jusqu’à la fin des deux mandats du premier président du Mali démocratisé. Dix ans après, le tombeur de Moussa Traoré retourne aux affaires à la faveur d’un scrutin enlevé haut la main. Surprise ! Modibo Sidibé a juste le temps de se reposer après 10 ans de présence ininterrompue aux côtés d’Alpha avant de réapparaître encore à Koulouba qu’il connaît désormais comme les plis de sa poche. Direction le palais où il est appelé à gérer les affaires présidentielles. Au moment où Modibo traitait les dossiers de la présidence de la république, son ancien patron, élu député de son parti le RPM en C. IV, hérite du perchoir au terme d’un scrutin fort houleux. Tout au long des cinq premières années, le président IBK et le ministre Modibo Sidibé travailleront d’une façon ou d’une autre, ensemble, dans la courtoisie et le respect mutuel. Candidat pour la 2e fois face à ATT, IBK reviendra à Bagadadji toujours en qualité de député et cedera son fauteuil de président à Dioncounda, l’un de ses éphémères ministres sous Alpha.

Ibrahim Boubacar Keîta, 3e P.M d’Alpha, Modibo Sidibé 3e P.M d’ATT.

Ibrahim Boubacar Keita quitte le perchoir et s’installe à l’avant- dernière rangée du milieu de la salle Modibo Keita de l’A.N, pendant que Modibo Sidibé descendu de Koulouba pour Bamako – Coura travaille sur son programme de gouvernement qu’il présentera plus tard à Bagadadji. A l’analyse, le premier constat mystique qu’on peut dresser, il faut le dire ainsi est que, les deux hommes, IBK et Modibo sont tous deux arrivés à la Primature après deux prédécesseurs. Sous Alpha Oumar Konaré, Ibrahim Boubacar Keita est venu après Younoussi Touré et Abdoulaye Sékou Sow, tandis que Modibo Sidibé lui, a succédé à Ousmane Issoufi Maiga, successeur de Mohamed Ahmed Ag Hamani. Les deux ont occupé sous Alpha, le fauteuil de ministre des Affaires Etrangères, l’un au cours du premier mandat et l’autre vers la fin du second.

Un dilemme cornélien, mais seulement tout ne se déciderait  pas qu’ici à Bamako, des voix et poids étrangers auront leur mot à dire. Comment, nous y reviendrons.

Sory de Moti


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