Le redécoupage administratif est un projet qui tient à cœur le régime d’IBK. D’où l’implication personnelle du chef du gouvernement aux côtés du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Face à ce projet, le parti Mouvement pour un destin commun (Modec), à travers son président, Konimba Sidibé, dénonce une catégorisation du peuple du Mali.
Les concertations régionales sur l’avant-projet de découpage administratif ont commencé depuis mardi dernier à la demande des autorités maliennes. Les propositions faites par le gouvernement quant au redécoupage administratif est très mal perçu par le Modec, qui voit en cela la favorisation de certaines populations plus que d’autres. « Ce projet est injuste par ce qu’il divise les Maliens en deux classes : les Maliens de première classe et les Maliens de deuxième classe. Les Maliens de première classe (qui ont pris les armes contre les pays) on va leur donner des cercles en pagaille, des postes de député en pagaille, des postes de président de cercle en pagaille et pour les Maliens de seconde classe ce n’est pas ça », dénonce Konimba Sidibé. Et d’ajouter que « Le redécoupage administratif apparait simplement comme l’occasion de donner des postes de député, de président du conseil de cercle, en grande quantité à ceux qui ont pris les armes au nord. Sinon s’il s’agit de l’ensemble du Mali on n’a pas besoin de se précipiter ».
Le faux-fuyant du gouvernement
Le moment est mal choisi, selon le président du Modec pour faire adopter ce projet. « Ce projet est inopportun en ce moment précis. Au moment où l’on doit élire les députés au lieu de ça, ils nous amènent ce projet pour proroger le mandat des députés de manière anticonstitutionnelle », dénonce-t-il.
Pour le président du Modec, les actions en cours dans le cadre du redécoupage administratif est contraire à l’esprit de la loi 2012-017. « Contrairement à ce qu’ils veulent faire croire, ils sont en train de saboter cette loi 2012-017. Pourquoi le gouvernement a mis cinq années sans rien faire et maintenant pour vouloir faire tout ça en un mois ou deux. C’est ça que j’appelle sabotage », regrette-t-il.
Compte tenu de l’importance de ce projet pour le pays, précise l’ancien ministre de l’Investissement, un dialogue politique au plus haut niveau et un dialogue politique à travers tout le pays s’avère nécessaire. Et ce n’est pas ce qu’ils sont en train de faire à travers ces concertations. « Il n’y a eu aucun dialogue politique au plus haut niveau avec les partis politiques sur cette question. Ce projet s’est retrouvé comme par hasard sur les réseaux sociaux. Ce qui a obligé le gouvernement à ouvrir un semblant de concertation qui va se limiter au niveau régional, il n’y a pas de concertation au niveau cercle, encore moins au niveau communal pour un projet de telle ampleur », déplore Konimba Sidibé.
La concertation déguisée de Dioila
Selon l’ancien député élu à Dioila, « ce qui s’est passé à Dioila c’est que les députés RPM de Dioila, le gouverneur et le préfet RPM de Dioila, ont organisé une rencontre RPM à Dioila, par ce qu’aucun autre politique n’a été avisé. Ils ont été convoqués les chefs de village proches du PRM qu’ils ont amenés à Dioila en voulant faire une concertation au nom des populations du cercle. Mais cela ne nous a pas empêché d’y aller et de dire ce que nous pensons.
Youssouf Coulibaly