A l’invitation de ses clubs de soutien, l’enfant de Nyamina, le Docteur Soumana Sako, s’est rendu dimanche dernier à Samaniana dans la commune du Mandé pour jeter les bases d’une espérance nouvelle avec le peuple malien en vue des joutes électorales de 2012.
Samaniana est le village natal de Bassi, ce héros légendaire du Mandé qui a farouchement lutté contre la tyrannie de Da Monzon Diarra alors sur le trône du royaume bambara de Ségou. Aujourd’hui encore, personne ne peut vous montrer la tombe de Samaniana Bassi parce que, d’après certains témoignages, à force de trahison, il a mystérieusement disparu dans les flots du fleuve Niger.
Il en fut ainsi d’autres héros de la riche histoire du Mali qui ont préféré la mort à la honte. Babemba Traoré, sur la colline du mamelon à Sikasso, n’a pas voulu tomber entre les mains du colonisateur français. El Hadj Oumar Tall a disparu dans les grottes de Bandiagara. Soumangourou Kanté dans le Nianancoulou.
Comme pour se mettre sur les traces de ces héros immortels, le Premier ministre de la transition démocratique, le Docteur Soumana Sako accompagné d’une forte délégation, a effectué dimanche dernier une petite incursion dans ce bled perdu au cœur du Mandé. Histoire de retrouver ses fans et sympathisants regroupés au sein des associations de soutien.
De Bamako à Samaniana après un parcours de 30 km sur une route cahoteuse digne du rallye de la vallée de Bandama, il a été enfin accueilli dans une ambiance festive au rythme du riche folklore du terroir.
Ici comme partout ailleurs, les doléances sont tombées comme des grêles sur la tête de l’illustre hôte. Preuve que les laborieuses populations souffrent dans les coins et recoins de la brousse. Manque d’eau et de lumière, construction d’une route d’accès au fleuve pour permettre l’exploitation du sable et du gravier sources de revenu, une mosquée caniculaire qui demande des ventilos, construction d’un foyer pour les jeunes, un moulin pour les femmes pour extraire l’huile d’arachide et le beurre de karité. A Samaniana les gens souffrent surtout du vol de bétail qui sévit à l’état endémique.
Sans faire de promesses démagogiques comme il est de coutume en pareille circonstance, Zou a invité ses amis à voter massivement pour sa candidature lors de l’élection présidentielle de 2012.
Et chacun des déplacements de ce technocrate politicien donne lieu à de nouvelles révélations. On ne savait tout de même pas qu’il était aussi fair play après les flèches qu’il a décrochées depuis Harare sur les reformes institutionnelles proposées par Daba Diawara et dont son ex-patron au CTSP, ATT, en fait les frais. Suivons plutôt le guide : "en 2002 les gens sont venus me voir pour que je me présente à l’élection présidentielle, mais je n’ai pas voulu parce que ATT était en lice. On ne dira jamais au Mali que j’ai trahi quelqu’un. Cependant, d’après les textes, les deux mandats d’ATT viennent à terme en 2012. Les gens sont venus me voir pour que je me présente". Le reste n’est plus un secret de polichinelle et encore moins l’origine du Sphinx. "Si Dieu aime le Mali, il donnera le pouvoir à Zou", a dit un vieux dans la foule. "Kokadjè" Zou, comme on l’appelle là-bas à Samaniana, incarne-t-il l’espoir de tout un peuple ? En tout cas tout son passé milite en sa faveur.
Mamadou Lamine DOUMBIA
