Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, était en visite mardi 19 juin dernier à Kénièba pour constater, par lui-même, les dégâts causés par les événements du 11 juin 2018 et apporter son réconfort moral aux victimes des événements. Accompagné du gouverneur de la Région de Kayes, des responsables politico-administratifs et des représentants de la société civile du cercle, Mohamed Ag Erlaf a réservé la première étape de son agenda à la visite des endroits ciblés par les manifestants. C’est ainsi qu’il s’est rendu dans les bureaux du cercle où le décor n’était que désolation et amas de cendres, une résultante de la pyromanie d’une bande hystérique qui a réduit en fumée les archives datant de la période coloniale à nos jours, y compris les cartes d’électeur biométriques réceptionnées 24h avant et les cartes NINA non retirées.
La deuxième étape a été la résidence du préfet. Là aussi, le constat est triste. Les manifestants ont incendié le bâtiment et brûlé 4 véhicules dont deux de service. La troisième étape de la visite du ministre a été la maison du député Boubacar Sissoko et même constat de désolation. Après avoir pris ce qu’ils pouvaient, les manifestants ont mis le feu à la maison. La derrière étape de la visite du ministre a été réservée à la rencontre avec les cadres et la société civile dans la salle de conférence du Motel. A l’entame des débats, Mohamed Ag Erlaf a déclaré avoir été envoyé par le président de la République et le Premier ministre pour venir constater de visu ce qui s’est passé à Kénièba, le 11 juin 2018 et apporter le réconfort moral du gouvernement aux victimes de ces événements.
«Ensemble, nous échangerons, a-t-il dit, pour que plus jamais des événements de ce genre ne se reproduisent. Pourquoi tant de violences ? Pourquoi tant d’acharnements sur les symboles de l’État en cette période cruciale de notre processus électoral ?», s’interrogea le visiteur.
Les participants à la rencontre ont été tous unanimes sur une chose : rien, absolument rien ne peut justifier ce qui s’est passé. Le motif de ce mouvement n’est qu’un conflit de travail pour la résolution de laquelle se sont investis le préfet et la société civile, à travers le RECOTRAD.
Après les explications claires du vice-président de la Coordination des associations de la société civile, Abdoul Karim Bakagha, le ministre Mohamed Ag Erlaf a exprimé son regret par rapport à ce qui s’est passé, le mettant notamment au compte de la perte de certains de nos repères civilisationnels dont l’un des piliers se fonde sur le respect et l’écoute du plus âgé. Il s’est dit profondément consterné par la destruction des symboles de l’État .
Après avoir remercié au noms du président de la République, du Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement, les élus locaux, notamment la présidente du Conseil de cercle qui a mis à la disposition du préfet la Maison des élus pour servir de résidence provisoire et le pied-à-terre pour servir de bureaux, le ministre a salué la population de la ville de Kénièba pour son assistance morale et maternelle au préfet. Mohamed Ag Erlaf a indiqué être venu justement s’associer à toutes ces bonnes volontés en remettant au préfet la clé d’un véhicule Prado qui lui servira de voiture de service et une somme de 10 millions de Fcfa pour le fonctionnement de son service.
Comme annoncé par le ministre, les cartes d’électeur biométriques sont arrivées le week-end dernier à Kénièba, permettant ainsi aux 88.497 électeurs de la circonscription électorale du Cercle de pouvoir s’acquitter de leur devoir civique le 29 juillet 2018. Mohamed Ag Erlaf a aussi annoncé la présence à Kénièba d’un architecte dans le cadre de la reconstruction des locaux brûlés.
Moussa Fasséga SISSOKO
AMAP-Kénièba