Kalifa Sanogo et Modibo Koné contre IBK en 2018 : Des candidatures sur fond de revanche ?

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Modibo Koné, president Mali Kanu

Vraiment, IBK a eu tort de sevrer ses amis Kalifa Sanogo et Modibo Koné des milliards qu’ils géraient à leur guise alors qu’ils étaient aux commandes du géant du coton malien : la CMDT (Compagnie Malienne pour le Développement du Textile). Pour ceux qui ne le savent pas, les marchés de fourniture de services et de marchandises au niveau de ce colosse se comptent en milliards FCFA. Selon des indiscrétions, certains marchés conclus entre la CMDT, sous la direction de Modibo Koné et des prestataires privés courent encore. Autrement dit, la livraison de certains produits commandés par l’administration Modibo Koné continue d’être faite. Et pour cause, ce sont des marchés conclus dans l’obscurité avec des fournisseurs non qualifiés pour des opérations spécifiques. Qui sont obligés de sous-traiter avec des vrais professionnels pour pouvoir exécuter le marché. En conséquence, les délais contractuels de livraison sont violés sans aucun risque de pénalité.

Pour corroborer cette thèse, il faut remonter à l’affaire d’engrais, dit « frelaté », qui a été ventilée par des journaux et qui a alimenté les chroniques des radios pendant des mois. A cette occasion, la direction de la CMDT a été accusée par un élu RPM de la Commune VI, l’honorable Bafotigui Diallo, de fournir un engrais non conforme aux besoins de nos paysans. Pour ce faire, les détracteurs de Kalifa Sanogo ont mis à l’index une société écran comme étant à l’origine du drame des paysans. Celle-ci n’étant pas qualifiée pour ces genres d’opérations, elle s’est complètement plantée dans le choix du produit qu’il faillait  pour notre sol. Le diamètre du cratère du scandale était si énorme que la vague de ‘’tsunami’’ qu’il provoquée a fini par avoir raison de la tête de Kalifa Sanogo.

Modibo Koné, lui aussi, traine des casseroles de collision  qui ont précipité sa chute. Déjà, à sa nomination, il trainait une mauvaise réputation. Dans les salons feutrés de la capitale, son nom était cité comme des anciens soutiens à la candidature de Modibo Sidibé, président des FARE. Pour avoir sa tête, des cabales avaient été organisées dans l’ombre contre lui par des caciques du régime. Mais, comme ses propositions de remise en selle du géant du coton avaient appâté le locataire du Palais de Koulouba, le petit remous n’a finalement été qu’une tempête dans un verre d’eau. Sorti de cette bataille médiatique et mis en confiance par le président IBK, selon certaines indiscrétions, l’homme commença à nourrir des ambitions présidentielles en oubliant certainement les raisons pour lesquelles, il avait été nommé. La réalisation d’une telle ambition nécessitant la mobilisation de  ressources financièresconséquentes, il a changé de fusil d’épaule dans la gouvernance des finances de l’entreprise.

Pour pouvoir mener ses business à l’écart des regards indiscrets, il transporta les assises de la Compagnie dans la cité ouvrière de Fana dans le confort d’un petit hôtel, qui s’est complètement métamorphosé pour la circonstance. Quand bien même que la CMDT dispose d’infrastructures d’accueil dans toutes ses régions administratives. Mais, pour des raisons de marchés, ces équipements ont été abandonnés aux fourmis et aux termites. Selon des indiscrétions, l’établissement qui abrite les réunions de la CMDT à Fana appartiendrait à une connaissance de l’ex-PDG. N’est-ce pas là un acte de népotisme ? Même s’il n’y a rien de mal à vouloir donner un coup de pouce à un ami ou à un parent. Mais, cela doit se faire dans les règles. Il aurait pu faire un appel à concurrence public. Mais, du jour au lendemain, les réunions de la Direction, ainsi que celles de la commission de dépouillement se sont délocalisées à Fana, sans explication. Tout simplement parce que le Prince du jour en a décidé ainsi. Alors qu’il croyait donc régner sur l’empire CMDT comme un patrimoine privé, IBK lui coupe les herbes sous les pieds, en le débarquant de la tête du géant du coton malien. Il est clair qu’il ne pouvait supporter cette chute brutale et inattendue. Ainsi, poussé par son orgueil et le désir de s’enrichir encore, il caresse le rêve de prendre sa revanche sur IBK dans les urnes. Sauf qu’à l’apparence, la route serpentée de Koulouba peut paraître courte, mais dans la marche politique, elle se révèle très longue, voire inaccessible pour certains.

Comme pour dire que la construction d’un projet politique ne se réalise pas dans le cœur, mais dans la tête. Autrement dit, ce n’est pas par un coup de baguette magique qu’on devient du jour au lendemain président de la République, encore moins par un simple coup de tête.

M.A. Diakité

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