Une semaine après le passage du Premier ministre devant le CNT pour faire le bilan de ces 10 mois à la Primature, Kadidia Fofana, Présidente du Mouvement an t’an sen boala, nous livre son analyse sur le grand oral de Choguel Kokalla Maïga. Entretien !
Mali-Tribune : La semaine dernière, le Premier ministre était devant le CNT pour faire le bilan de son PAG. Quelle analyse faites-vous du bilan qu’il a présenté ?
Kadidia Fofana : D’abord on n’appelle pas ça un bilan. Nous avons vu un Premier ministre qui est toujours dans les prévisions plutôt que de nous présenter des actions que lui et son gouvernement ont menées dans ces 10 mois. J’ai eu l’impression que le Premier ministre n’a pas préparé cette rencontre de haut niveau. Je n’ai pas vu un Premier ministre à l’aise dans son boubou de Premier ministre. Je n’ai pas vu un Choguel Kokalla Maïga, le grand communicant que le Mali a eu à connaitre durant ces dernières années. Je me suis dit qu’il n’avait pas de bilan à présenter ou il n’a pas préparé cette rencontre. Pour moi, le Premier ministre, Choguel K. Maïga, nous a expliqué ce qu’il prévoyait de faire.
On se rappelle les sorties interminables du Premier ministre qui demande souvent la sortie du Mali de la Cédéao, la dénonciation des actions de la France contre le Mali. J’ai été surprise quand j’entends le Premier ministre devant le CNT dire, que le Mali ne quittera ni l’Uemoa ni la Cedeao ; le Mali ne peut pas battre sa monnaie. L’échec du franc malien sous Modibo Keïta doit nous inspirer. Le mandat de la Minusma sera renouvelé. L’Accord de défense avec la France sera amendé. Bientôt, les discussions vont commencer avec les autorités françaises à cet effet ; pas question de quitter le G5 Sahel ! Les Maliens n’ont pas besoin de savoir combien on a acheté les équipements. Ils ont des armements qui marchent, qui les sécurisent, c’est l’essentiel. Les chiffres, c’est l’affaire des militaires. Lorsqu’un politicien de telle envergure parle, il faut savoir déchiffrer et lire entre les lignes.
Mali-Tribune : Pour Nouhoum Sarr, le Premier ministre n’a réalisé que 30 % de son PAG. En tant que présidente du mouvement anté an sen boala, est ce que vous partagez l’analyse de M. Sarr ?
K F.: je trouve que Nouhoum Sarr a joué pleinement son rôle. Beaucoup pensent que le CNT doit juste encourager et accompagner le gouvernement. Le rôle du CNT c’est le contrôle, le suivi et l’évaluation de l’action gouvernementale. Donc, il s’est juste prêté à ce jeu démocratique. Les 30 % dont M. Sarr parle, c’est à cause de Sadio Camara, le ministre de la Défense. Ce que Nouhoum Sarr a fait n’est pas une insulte ou manque de respect envers le Premier ministre, mais plutôt une évaluation. Les problèmes du Mali ne peuvent pas se résumer à une réponse purement militaire.
Mali-Tribune : Contre toute attente, le Premier ministre a fixé la durée de la Transition à 24 mois. Alors que la Cédéao demande 12 à 16 mois. Le Mali peut-il continuer sa Transition sans la Cédéao ?
K F.: Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, ce sont les populations qui vont en souffrir davantage. Si le Premier ministre a décidé de mener la Transition sans la Cédéao avec l’embargo et les gels des avoirs de l’Etat malien au sein de la Bceao, les premières victimes sont les Maliens. Nous n’avons d’autre choix que trouver un accord avec la Cédéao.
Mali-Tribune : Il y a une crispation au sein de la classe politique depuis l’arrivée de Choguel à la Primature. Le départ du Premier ministre est-il la solution pour décrisper la situation ?
K F.: Le Premier ministre est un homme politique. Il doit comprendre qu’il est le problème et la solution à la fois. Il a opté pour un chemin et ce chemin a fini par diviser les Maliens et à tous les niveaux. Aujourd’hui, il doit comprendre que les Maliens ont besoin de se retrouver et se donner la main. Lui-même a parlé de son départ. Il dit que s’il devrait partir, il partira la tête haute. Il partira la tête haute s’il partait de lui-même. Mais s’il se fait déposer, c’est autre chose.
Propos recueillis par
Ousmane Mahamane
Vraiment des gens ratent l’occasion en or de la fermer. Tant que vous cibler ce PM vous échouerez. L’heure n’est pas à la stérile et mensongère critique, en tout cas pour ceux qui se soucient réellement du Mali.
D’abord tu fait une mauvaise analyse . Très mal placé pour comprendre cette stratégie . Les militaires n’ont pas la bouche légère comme nous les hommes politique. Pensez vous qu’ils faut étaler les secrets de défenses publiquement. D’ailleurs vous ne méritez pas d’être au CNT, parlent de vous comme si vous êtes des élus du peuple. votre limite se voit même à travers le nom donné à votre mouvement.
Le P.M était au CNT pour une question d’actualité et non pour présenter un quelconque bilan.Personne n’ignore la nouvelle donne géopolitique sanctions illicites et illégales de la CEDEAO,et la crise en Ukraine
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