Kabala Sud Extension : La population pleure Moussa Mara

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«Il n'y a pas de solution militaire dans le nord du Mali»
Le Premier ministre du Mali, Moussa Mara, à Bamako, le 18 mai 2014. (Photo Fabien Offner.AFP)

Visiblement avec la complicité de la préfecture de Kati, ce marabout a pu disposer d’une place publique prévue pour une mosquée et une médersa. Les habitants avaient entrepris des démarches à la préfecture de Kati qui avaient révélé dans un premier temps que le marabout disposait d’une pièce non enregistrée aux Domaines de Kati. Autrement dit, ce ne pouvait être qu’un faux papier, douteux au mieux. Ce papier n’a d’ailleurs jamais pu être exhibé. Les habitants se sont donc cotisées et ont entrepris de construire une ‘’petite mosquée’’ sur la deuxième moitié de la parcelle, la première ayant été transformée par le marabout en médersa. Ce dernier n’a pu cautionner cela et exigeait à ce qu’on lui laissât la construction de ladite mosquée. A condition qu’il fit venir son propre imam de Fana. Ce que personne ne peut accepter dignement. Le marabout finit par convoquer une partie des acteurs à la gendarmerie de Kalanbancoro qui a tenté de les intimider. Sur quelle base ? On l’ignore.

Plus tard. Il y a eu un autre litige au sujet d’un espace réservé au centre de santé. Alors tous les dossiers se sont retrouvés pendants au niveau du tribunal de Kati : l’accès à la mosquée avait été interdit par le marabout (avec la complicité de la gendarmerie de Kalanbancoro et le préfet de Kati). Mais Moussa Mara, alors Premier ministre, avait eu vent de l’affaire et avait ordonné réouverture de la mosquée au profit de ses vrais propriétaires. En effet, cette place publique ne peut aucunement être attribuée à une tierce personne, sans une décision du Conseil des ministres. Et sans l’aval des populations bénéficiaires. Mais voilà qu’on attribue une place publique sise à Kabala à une personne résidant jusqu’à Fana. Parce que c’est un marabout ? Toujours est-il que depuis le départ de Moussa Mara de la Primature, le fameux marabout est revenu à la charge. Il devrait avoir une certaine complicité au niveau du tribunal de Kati dont le procureur, on ignore sur quelle base, a convoqué deux pauvres habitants de la localité. Au motif qu’ils auraient « l’intention » de poursuivre des travaux sur la mosquée. Ce qui est archi faux. L’un d’entre eux n’est qu’un simple briquetier, l’autre est un ‘’petit’’ fermier. Le message du procureur a été compris : il fallait juste intimider les plus fragiles afin de susciter la crainte chez les autres. Et bien, ça a marché, peut-on dire, puisque toute la communauté a simplement décidé de ne plus prier dans la mosquée qu’elle a pourtant bâtie progressivement avec ses maigres ressources et avec l’aide de certaines bonnes volontés.

Aujourd’hui, la population de Kabala Sud Extension pleure le départ de Moussa Mara de la Primature. Mais ne désespère pas qu’il vienne encore à son secours. Des membres de l’association, qu’elle a mise en place, ont tenté en vain de rencontrer le ministre Bathily. Dont elle a souvent eu écho des sorties musclées pour défendre les plus pauvres. Mais jusque-là, Bathily n’a pas confirmé les louanges dont il est souvent l’objet. Dans tous les cas, la population n’entend pas baisser les bras. Elle est en contact avec un avocat qui devrait défendre ses intérêts auprès du tribunal de Kati. Et même si le fameux marabout avait gain de cause, il devrait être sûr qu’aucune âme de Kabala Sud Extension ne prierait dans cette mosquée. Alors il lui faudrait importer des ‘’prieurs’’. D’ailleurs il y a quelque chose de suspect chez ce marabout qui ne serait qu’un escroc de grand chemin, selon certaines sources. Pourquoi voudrait-il faire venir son propre imam ? La réponse est simple : ses bailleurs occultes exigent cela et entendent de cette façon endoctriner la population. En cette ère très trouble à la ‘’Boko Haram’’ et autres Al-Qaïda et Organisation de l’Etat Islamique, les autorités devraient plutôt mettre fin à ce genre d’investissement. Sinon, le réveil pourrait être tardif. Et très brutal. Les Nigérians ne diraient pas le contraire.

S Haïdara

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