Déterminées à mieux jouer leur partition dans la résolution de la crise que traverse notre pays, les femmes du Mali ont déploré leur faible représentativité dans les instances de mise en œuvre de ce l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger
Le Mali, à l’instar de la Communauté internationale, a célébré avec faste, le Jeudi 8 Mars dernier, à Koulouba dans la salle des Banquets, la 24ème édition de la journée internationale de la Femme sous le thème : «La femme médiatrice dans la reconstruction de la cohésion sociale dans l’espace G5-Sahel».
La cérémonie présidée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, accompagné de son épouse, Mme Keïta Aminata Maïga a enregistré la présence des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré. On notait également la présence représentant d’ONU-Femmes, Dr Maxime Houinato, de la coordinatrice de la Plateforme régionale des femmes du G5-Sahel, Dr Justine CoulidiatiKiélem, du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies dans notre pays, Mahamat Saleh Annadif et du directeur général de l’Institut culturel afro-arabe, Dr Mohamed Salem Soufi.
A cette occasion le président de la République a remercié les femmes d’avoir répondu à son appel pour venir célébrer leurs droits mais aussi pour rappeler les devoirs à Koulouba. Ibrahim Boubacar Keita a particulièrement reconnu le mérite du département en charge de la Promotion de la Femme pour avoir retenu un thème qui date d’actualité pour une si grande pertinence.
Le chef de l’Etat s’est dit conscient des déficits et insuffisances qui nuisent à l’épanouissement général de la femme dans notre pays, bien que la volonté politique est claire, à son niveau, pour les corriger. Car, selon le président Ibrahim Boubacar Keïta, la femme a droit à ce que son mérite soit reconnu à hauteur égale, salaire égal et considération égale. «Elles sont pour nous l’alpha et l’oméga. Nous n’allons jamais les oublier» a-t-il précisé. Toujours, très déterminé à faire la promotion de la politique genre au Mali, une réalité, le président Keita a invité à revoir la vision féminine de manière pertinente et urgente. En tant que panafricaniste, il s’est incliné devant la mémoire de victimes des évènements tragiques survenus au Burkina Faso, en début de semaine, qui sont pour lui tout simplement des Sahéliennes.
Auparavant, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a expliqué que le thème choisi au niveau national constitue une préoccupation de l’heure. De ce thème, il ressort quatre points clés constituant chacun un enjeu, un défi, une préoccupation. Il s’agit de : la femme médiatrice sociale ; la femme dans la reconstruction et dans la cohésion sociale et la femme dans l’Espace du G5 Sahel. Mme Traoré Oumou Touré a également indiqué que la femme dans l’Espace du Sahel doit être prise en compte dans toutes les actions tendant à amener la paix et la sécurité. « Elle doit être traitée comme une actrice citoyenne ayant l’obligation et le devoir de s’engager pour la cohésion sociale, car elle a trois statuts qui lui confèrent ce droit parce que victime, bénéficiaire et actrice » a-t-elle précisé. La femme du G5 Sahel doit aussi participer à la sécurisation de cet espace, car c’est le seul environnement qu’elle maîtrise et qui doit constituer, pour elle, un patrimoine à défendre vaille que vaille.
Le département a décidé de rompre avec l’organisation classique, pour aller à la rencontre des femmes a expliqué Mme Traoré Oumou Touré. C’est ce qu’a amené cette décentralisation dans la célébration pour permettre à un grand nombre de femmes de débattre de la thématique avec les décideurs à tous les niveaux. De même, elle a réitéré la disponibilité et l’engagement des femmes de cet espace, à travers la plateforme, à servir comme sixième force pacifique du groupe.
Quant à la coordinatrice de la plateforme régionale des femmes du G5 Sahel, Dr Justine CoulidiatiKiélem, elle n’a pas manqué d’apprécier la pertinence du thème. Pour elle, ce thème s’inscrit en droite ligne de l’axe principal du plan d’action stratégique 2017-2018 de leur organisation commune. Ce plan, aux dires de la coordinatrice, vise à créer un vivier de femmes médiatrices capables de mener jusqu’au niveau communautaire, le dialogue et la négociation sociale dans l’espace du G5 Sahel. Dr Justine CoulidiatiKiélem a également profité de la célébration de cette journée, pour plaider en faveur d’une contribution substantielle des Etats membres, pour accompagner les femmes dans leur démarche.
Comme pour joindre l’utile à l’agréable, la cérémonie a été agrémentée par les notes du mini ensemble instrumental de la Cité des enfants et de la remise au chef de l’Etat d’un trophée de reconnaissance ainsi que d’une toile d’engagement signée par les femmes (lors des assises des femmes à Bamako).
Diakalia M Dembélé