Le Mali connaît aujourd’hui une nouvelle race de politiciens qui entendent faire la politique autrement. En témoigne cet engouement populaire de la jeune génération pour la chose politique, notamment pour la présidentielle du 29 avril prochain. Ces jeunes sont d’ailleurs très nombreux à s’être déclarés candidats aux prochaines joutes électorales.
Mais, ce qu’il faut reconnaître, c’est que bon nombre de ces jeunes confondent vitesse et précipitation ; et bien souvent radicalisme, syndicalisme et exercice du pouvoir. C’est peut-être le cas de ce bouillant Oumar Mariko, Secrétaire Général du parti SADI dont les sorties hasardeuses font dire qu’il est d’une autre époque, pour ne pas dire de celle du Moyen-âge.
Comme il est de ses habitudes, il se focalise sur le passé, 20 ans ou 50 ans en arrière. Alors que le monde avance et que nous devons, tous et chacun, s’accommoder au phénomène récurent de la mondialisation et de la globalisation. C’est ce qu’il a du moins prouvé lors de l’émission «Le Débat africain» animée dimanche dernier sur les ondes de
Durant les débats, Mariko est passé carrément à côté du sujet. Si les trois autres invités soutenaient qu’il ne s’agit pas d’un problème générationnel opposant vieux et jeunes, mais de trouver des solutions modernes pour passer le témoin à la jeune génération, Oumar Mariko, lui, se cantonnait sur le passé, tout comme s’il portait des verres en bois qui l’empêchait de regarder l’avenir avec espoir. Le débat était devenu très houleux quand Mariko a posé la question suivante à Madani Tall et à Sékou Diakité : «Vous êtes aussi comptables de la gestion catastrophique de ce pays, parce que vous avez aussi participé aux affaires. Vous, Tall, en tant que Conseiller du président ATT et vous, Sékou Diakité, vous avez été Ministre du développement social, qu’est-ce que vous avez concrètement fait ?». A Tall et à Diakité de répliquer qu’il est hors sujet, et qu’il s’agit plutôt de voir comment faire pour que les jeunes prennent aujourd’hui le flambeau.
La goutte qui a failli faire déborder le vase, c’est quand Mariko a affirmé qu’en 20 ans, voire 50 ans, «il n’y a eu aucune avancée notoire au Mali, et cela, sur tous les plans». En réaction, Madani Tall lui dira ceci : «Mon cher Mariko, si vous êtes candidat à la présidentielle de 2012 et vous tenez de tels propos, il vous sera très difficile de convaincre les Maliennes et les Maliens à voter pour vous».
Et c’est dans une confusion totale que Alain Foka a mis fins aux débats en ces termes : «Vous avez passé tout votre temps à vous chamailler. Nous arrivons malheureusement au terme de cette émission et j’espère que la campagne électorale à venir sera moins houleuse et qu’elle se passera bien». Autant dire que le Dr. Oumar Mariko a une fois encore raté sa sortie médiatique.
Bruno LOMA