Annoncé à la fois à l’alliance des Partis unis pour la République (Pur) et à celle que l’Adéma/PASJ s’apprête à porter sur les fonts baptismaux, le Cnid Faso Yiriwa-Ton est accusé de mener un jeu trouble dans la perspective des élections de 2012. Des accusations que les militants du parti du Soleil Levant rejettent en bloc. Me Mountaga Tall dit attendre le congrès de son parti pour choisir son camp.
Dans la perspective des élections de 2012, la classe politique est en pleine mutation. C’est dans ce cadre que des alliances électorales sont en gestation. La première a même été déjà lancée et porte le nom de Partis unis pour la République (Pur). Dans cette alliance, on retrouve des partis politiques comme le MPlus/Ramata, la Codem, Yéléma, le PDM, le Madi, le MPJS, le PSD, le MCRM, le Pari, le RCD, le PJDD, le BMDT, l’ANC, le RDP, le PSDM, l’UM-RDA, la COPP, l’UDD etc., soit un total de 17 formations politiques.
La vision des Pur, selon leurs initiateurs, est de bâtir un Etat fort et respecté ; de rendre la société plus juste ; de créer les conditions de générer des richesses durables ; de contribuer à l’émergence d’une Afrique unie. «Ces principes trouveront leurs illustrations dans les propositions de la coalition qui serviront de base au projet à concevoir», a expliqué Ousséïni Guindo. Les partis s’estiment disposés à exprimer clairement leurs idées et projets de société. «Nous voulons que notre pays dispose d’un paysage politique de construction», a soutenu le président du parti Yèlèma, Moussa Mara qui tend la main à d’autres formations politiques comme le Cnid Faso Yiriwa-Ton, l’UM-RDA et l’UDD démarchés depuis les premières heures. D’ailleurs, Me Mountaga Tall, Moussa Bocar Diarra et Tiéma Coulibaly étaient cités parmi les membres fondateurs du PUR, mais le successeur de Moussa Balla Coulibaly a vite démenti sa participation au PUR. Pourtant, aujourd’hui, ils sont annoncés partants pour une autre alliance électorale que l’Adéma/PASJ s’attèle à mettre en place. Selon une source émanant de l’Adéma, l’alliance que le parti majoritaire compte sur l’UDD, le PIDS, le Parena, l’UM-RDA, le Cnid, le RPM, le MPR, l’URD pour organiser son retour au pays. Notre source explique que certains de ces partis ont été démarchés par l’Adéma pour qu’en cas de second tour, ils soutiennent le candidat issu de la plate-forme, alors que d’autres comme l’UDD ont tout simplement préféré soutenir le candidat de l’Adéma dès le premier tour.
En attendant le congrès
Voilà donc une situation qui sème bien la confusion : les partis UDD, UM-RDA et Cnid se retrouvent à la fois dans les deux alliances électorales. Comment peut-on être de deux alliances électorales à la fois ? C’est la question qui taraude les esprits de nombreux observateurs de la scène politique. Parlant des Pur, certes Me Tall affirmait, au cours d’un récent entretien, qu’ « il n’était pas respectueux qu’un parti prenne une telle décision sans consulter sa base et que la meilleure occasion à cet effet était d’attendre le congrès pour se décider ». Mais lorsqu’entre-temps un accord de principe, dit-on, aurait été donné à l’Adéma pour son alliance ! L’attitude du Cnid et de l’UM-RDA qui attendent aussi leurs congrès pour se prononcer, prête à confusion. Il serait sage de leur part de réservant leurs positions après leurs congrès, au lieu de s’engager dans deux alliances à la fois. Même si le président de l’UM-RDA, Moussa Bocar Diarra tente de se justifier : « Nous avons eu des rencontres d’échanges avec l’Adéma, nous sommes ouverts à tous les partis politiques, mais nous sommes initiateurs des Pur ».
Abdoulaye Diakité