En faisant la déclaration selon laquelle « on cherche des poux sur ma tête sans cheveux », parue dans « les Echos 3712» du lundi 25 juillet dernier, le 1er vice président du PDES (Parti pour le Développement Economique et Social), Jeamille Bittar, s’est attisé sur son crâne chauve la foudre des observateurs maliens. Surtout que cette boutade tombe à un moment où sa nationalité est sujette à contradiction au Mali. Depuis, l’homme considère cette mesure comme une pierre dans son jardin secret.
La sortie malencontreuse de Bittar dans la presse se comprend aisément. « Je n’ai jamais eu une double nationalité. Mon père est né à San. C’est là-bas où je suis né et grandi moi aussi ».
Une façon pour lui de dire qu’il est « d’origine malienne ».
Mais, ces déclarations de l’homme sont controversées dans le cercle de San. Car des sexagénaires et des notables de la localité que nous avons joints sont formels : « nous n’avons jamais appris que le père de Bittar est né à San. Ce qui est sûr et certains, il est lui-même né ici ».
C’est bien la teneur de l’article 31 de la constitution qui fait aujourd’hui courir les pro-Bittar. Un article dont l’interprétation risque de constituer un véritable frein aux ambitions de l’homme et un coup dur au PDES si le parti retenait éventuellement la candidature de M Bittar.
Avec la reforme constitutionnelle, en effet, sa chance d’être le candidat ou le « Cambidat » (entendez, le fortuné) du PDES à la présidentielle reste minime. Surtout qu’il aurait pris tout seul, cette décision de devenir le dauphin caché des « ATTéistes ».
C’est bien pour cette raison que des mésententes se font de plus en plus insistantes au sein du PDES. A tel point que l’on doute fort que les amis d’ATT, «retrouvent ce qui les unit», à mesure que s’approche l’élection présidentielle.
Mais ce qui s’avère d’ores et déjà, indubitable, c’est qu’une éventuelle candidature de sa part à la présidentielle de 2012 est, pour l’instant ignorée, voire foulée au pied au sein du PDES.
Par railleurs, les compagnons du tout-puissant patron de la CCIM ne sont plus sur la même longueur d’ondes avec lui.
Car arguent-ils : « Bittar a pratiqué la politique du diviser pour mieux régner dans le monde des affaires. Ce ne sont pas les preuves qui manquent».
Aussi, la canne de mobilisation de Bittar, au PDES dans la région de Ségou est plus que menacée !
Mais que pense donc le président du parti, Ahmed Diane Séméga de toute cette attitude mouvementée de Bittar, qui ne jure que par son nom pour la candidature du PDES en 2012 ?
A la faveur de sa dernière conférence de presse, le président du parti dira que « tout va bien », qu’il n’y a jamais existé de conflit de leadership, ni d’annonce de candidature?
Peut-être bien ! Mais voilà que M Bittar crée un mouvement politique (Union des Mouvements et Associations pour le Mali – UMAM). Une initiative qui ne laissera certainement indifférents ses camarades politiques au sein du PDES et pour lesquels, « Tout va bien ».
En clair, Bittar peaufine le soutien de sa candidature pour la présidentielle de 2012 au niveau des acteurs du PDES par tous les moyens et depuis des lustres.
Mais une certitude : l’article 31 de la Constitution exige de tout candidat d’être de « nationalité malienne d’origine… ». La question est posée de savoir s’il faut garder la référence à la nationalité malienne d’origine ou ouvrir à tous ceux qui ont la nationalité malienne, sans aucune autre distinction. Dans le fond, la motivation fondamentale exige la nationalité malienne d’origine qui est l’assurance de trouver chez les candidats les qualités requises.
En clair, la candidature à l’élection du Président de la République est réservée aux vrais maliens. Sans ambages.
Jean pierre James