Jeamille Bittar à Ségou : « Les jeunes ne doivent pas rater le tournant décisif »

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Au sortir du lancement à Ségou de l’association politique (Union des Mouvements et Associations du Mali) qui le soutient, nous avons rencontré Jeamile Bittar qui explique en quelques mots sa forte conviction pour un Mali où les jeunes doivent émerger.

JE NE DECEVRAI PAS

« Je tiens à remercier Ségou, les populations du Mali, les populations de l’extérieur comme celles de l’intérieur du Mali. Aujourd’hui cap a été fait sur Ségou après le lancement du mouvement à Bamako ; il était quand même important pour nous de nous retrouver dans la région natale. Et Ségou a eu à magnifier certainement un bon accueil à l’enfant de Ségou que je suis et cela me va très droit au cœur. C’est le contraire qui pouvait certainement me surprendre. Et vous le savez autant que moi, le Mali va vivre un tournant décisif de son histoire… Certes, il y a eu de grandes réalisations dans ce pays, il ya eu des bâtisseurs qui sont passés par là mais nous devons prendre conscience nous jeunes aujourd’hui qu’il reste beaucoup à faire. Et j’estime que ma génération certainement devrait être parmi les mieux indiqués sinon à l’avant-garde de cette jeunesse pour pouvoir certainement plaider sa cause mais agir certainement. Vous savez, aujourd’hui le monde est en perpétuelle mutation et il y a une nouvelle gouvernance qui est en train de s’établir à travers le monde. Je pense que le Mali ne devrait pas être en marge de cette nouvelle hiérarchie qui est entrain de s’installer à travers le monde. Donc arrivé aujourd’hui à Ségou, vu l’engouement de cette population de Ségou, je puis vous assurer, en tout cas, en ce qui me concerne, je ne décevrai pas. Je le dis avec toute humilité, je vais me battre pour que l’espoir des uns et des autres puisse être comblé, comblé par une réussite, comblé par un apport précieux, comblé par le travail bienfait, comblé certainement par des initiatives qui pourront certainement faire du Mali un pays émergent ».

LES PROBLEMES DE LA JEUNESSE

« Aujourd’hui, le problème de la jeunesse se situe à deux niveaux principalement. Le premier problème de la jeunesse pour moi, c’est l’éducation, l’éducation au vrai sens du mot qui commence par la famille et qui a un prolongement au niveau de l’école. L’école malienne vit des moments très difficiles depuis presque deux décennies et nous osons espérer… en tout cas, pour nous qui sommes les rescapés de la bonne école. Cette bonne école qui nous a permis certainement d’avoir accès non seulement à des diplômes mais également avoir accès au savoir et au mieux vivre de la société. Et malheureusement notre système éducatif, je ne dirai pas est malade mais souffrante. Il faudrait que rapidement nous puissions aller vers des expériences nouvelles et faire une analyse certainement des situations vécues qui, en réalité devraient nous permettre de tirer beaucoup de leçons. Je le dis, il y a pas mal de choses que nous avons délaissé au niveau de l’école qui encore une fois de plus de mon humble avis avaient porté ses fruits. Aujourd’hui avec la nouvelle technologie dont dispose le monde, il va de soit qu’également qu’à ce niveau, il faudrait rapidement des solutions idoines afin que nos enfants, nos petits frères puissent avoir certainement une meilleure éducation. Outre l’école, je voudrais dire que la deuxième problématique de la jeunesse aujourd’hui c’est surtout l’emploi, l’emploi des jeunes. Vous savez s’il ya une autre révolution qui risque de se faire dans ce pays, c’est certainement avec cette jeunesse qui, de plus en plus est entrain de prendre conscience, qui pourrait peut être se révolter mais nous avons des solutions ».

NOS SOLUTIONS

« Nous avons beaucoup de solutions mais à temps opportun nous les proposerons aux maliennes et aux maliens parce que là où je sui, c’est ce que je peux faire de plus : créer des emplois. Je suis un chef d’entreprise, j’ai fait une option dans la vie et grâce à ma petite expérience, je sais comment créer des emplois. Egalement aux niveaux de ceux qui sont au chômage qui sont dans la rue, je dis le plus souvent qu’il faudrait peut être une formation nouvelle pour ces milliers de jeunes … peut être que les filières dans lesquelles ils ont acquis des diplômes ne sont pas des filières adéquates, certainement pas les mieux indiquées pour pouvoir accéder tout de suite à des emplois. Le premier pourvoyeur d’emploi pour moi n’est pas l’Etat mais le secteur privé et il faudrait aider ces milliers de jeunes aux techniques de l’entreprenariat. On le dit souvent que les chefs d’entreprise ne se décrètent pas. Avec un bon encadrement, avec un partage d’expertise et d’expérience nous pourrons peut être, être des moniteurs, des moniteurs très sérieux pour pouvoir régénérer pas mal d’emplois. Et nous avons des techniques pour ça et des propositions concrètes pour pouvoir tirer de milliers de jeunes dans les situations actuelles qu’ils vivent. Egalement je dirai à la jeunesse, il y a beaucoup de vices dans la vie qui sont souvent entre guillemets des petits péchés impropres à notre culture, notamment la consommation des produits prohibés. La santé de la jeunesse est une préoccupation majeure, nous allons y veiller afin que des solutions également très appropriées soient mises en place à ce niveau. »

POURQUOI LES JEUNES DOIVENT ALLER AVEC MOI

« Au fait, moi je dis très souvent aux jeunes d’aller avec moi, je dis on est ensemble parce que moi-même je suis de cette jeunesse. Je suis peut être le cobaye de cette jeunesse. Je suis certainement un des chanceux de cette jeunesse, mais qu’à cela ne tienne je voudrai dire que seul le travail paye sur la durée. Imaginez- vous, il y a des pays qui n’avaient pas de ressources mais qui ont pu se développer grâce à la sueur du travail et c’est quand on est engagé que nous pourrons peut être franchir pas mal de choses. Donc c’est comme ça que je vois certainement l’engagement de la jeunesse, cette jeunesse qui doit prendre conscience. Je préfère des gens convaincus, des gens qui se battent pour un idéal. Je n’ai pas la prétention d’avoir la maîtrise de tout. C’est tous ensemble que nous pourrons bâtir quelque chose. Cette jeunesse doit s’intéresser à la politique, tant qu’on ne fait pas la politique elle va vous faire. Cette jeunesse doit se faire recenser pour qu’elle puisse prêcher la bonne nouvelle au niveau des populations. Moi j’ose espérer qu’avec cet éveil de conscience, nous pourrons certainement aller très loin s’il plaît à Dieu ».

Propos recueillis par Biasson Dembélé

 

Le nouvel âge d’or du Mali est bien en route

On peut l’aimer pour ce qu’il fait ou le détester suivant ce qu’il est, cependant Jeamille Bittar, au contact, parait bien un homme convaincu de ses idées et du bien être d’une frange importante de ce qu’il représente.

C’est peut être l’apôtre de la bonne parole, un porteur de message, celui par qui les jeunes peuvent s’identifier et prendre leur destin en main. Message pour sa génération mais message à l’endroit de tous les décideurs qui doivent comprendre que les temps ont changé. Avec Jeamille Bittar, les ségoviens ont découvert un nouvel homme. Que le temps a muri. Et qui par le verbe a montré aux jeunes que le choix de l’action est désormais fait. Que ce choix lui sera bénéfique demain oui ou non, lorsqu’il répondra à l’appel de certains d’entre eux, les jeunes maliens auront compris néanmoins qu’ils feront de la politique, leur politique, celle qui leur permettra d’épouser toutes les aspirations d’un Mali de demain où force sera au travail, à l’effort, au talent et à l’excellence. Des vertus par lesquelles le jeune Bittar, 45 ans aujourd’hui, a déjà passé. Si demain, les solutions de Bittar sont dévoilées et qu’elles sont acceptées par les maliens, nul doute qu’avec cette rage d’éveil de conscience que l’enfant de San veut inculquer à la jeunesse malienne, le nouvel âge d’or du Mali n’est pas alors loin.

Moutta

 

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