Jeamille Bittar : « Nous ne sommes ni des partisans du ‘’OUI’’ ni du ‘’NON’’…»

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Se prononçant sur le processus de révision constitutionnelle, le patron du Mouvement citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (MC-ATT), Jeamille Bittar, et les siens pensent qu’il est temps que les Maliens se pardonnent et acceptent d’aller vers un consensus.

«La révision constitutionnelle, quel consensus pour une sortie de crise ?». Tel était le thème de la conférence débat organisée par le MC-ATT, le samedi 22 juillet 2017, au palais de la culture de Bamako. L’objectif de cette rencontre, selon eux, est  d’outiller les membres du comité directeur dudit mouvement. Pour la circonstance, les militants du Mouvement citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (MC-ATT) ont donné leur point de vue par rapport à la réforme constitutionnelle proposée par le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le président de MC-ATT, en la personne de Jeamille Bittar, a été on ne peut plus clair : « le MC-ATT n’est ni un partisan du ‘’OUI’’ ni un partisan du ‘’NON’’. Nous sommes pour le Mali ». En outre, Jeamille Bittar a profité de l’occasion pour informer que le MC-ATT est un parti politique qui n’est ni de la majorité politique ni de l’opposition et encore moins du centre. Le MC-ATT, dit-il, est engagé pour la gestion consensuelle du pouvoir.

A son tour, le conférencier, Me Amadou Tiéoulé Diarra, s’est d’abord prononcé sur la validité du projet de révision, quant à la forme. Même si l’avocat est d’avis que politiquement le moment est opportun pour réviser la constitution, surtout quand on s’en tient à l’accord, il reste tout de même convaincu que juridiquement il ne devrait pas y avoir de révision. Selon lui, l’article 118 n’interdit pas les élections, mais interdit plutôt de toucher la constitution. A la question de savoir s’il y a atteinte à l’intégrité territoriale, l’orateur dira que ce n’est plus une question de frontière, car dit-il, ceux qui nous attaquent sont à l’intérieur du pays. Me Amadou Tiéoulé Diarra pense que l’ambiguïté de la Cour constitutionnelle dans son arrêt est le fait de parler d’insécurité résiduelle. De son point de vue, le mot ‘’insécurité’’ dénote que le pays est loin d’être à l’abri. Parlant du contenu du projet de révision, le conférencier pense qu’on devrait rester avec la conception classique quant à la détermination de la politique de la nation. En clair, il affirme que c’est le chef du gouvernement qui doit déterminer et conduire la politique de la nation et non le Président de la République. Même s’il est d’accord avec la mise en place d’un Senat, Me Amadou Tiéoulé Diarra ne partage pas la mission qui lui est attribuée par le nouveau texte. Selon lui, le Sénat ne doit pas participer au vote de loi. A ce titre, il propose que le Sénat soit un organe de conseil et de veille de nos coutumes et de nos mœurs.  Les autorités coutumières et traditionnelles doivent être, selon lui, en dehors de toute activité législative. Ces autorités, dit-il, peuvent être logé au sein d’un conseil que l’on peut dénommer ‘’conseil des sages’’ ou ‘’Conseil de la République’’. Me Amadou Tiéoulé Diarra se dit inquiet par rapport à l’article 36 du nouveau texte relatif à la prorogation du mandat présidentiel. Selon lui, l’inquiétude réside du fait que la disposition clarifie le renforcement des pouvoirs du président de la République. En outre, le conférencier a également déploré le fait de sortir d’un système de constitution rigide à un système de constitution souple. «Avec ce système il faut retenir qu’une catégorie de personnes peut confisquer le pouvoir», prévient Me AT Diarra.

Me Amadou Tiéoulé affirme que si par extraordinaire on n’arrivait pas à tenir les élections en 2018, il faudrait, selon lui, trouver un consensus avec les politiques. Pour une sortie de crise, Me AT Diarra propose de coupler que le référendum à la présidentielle en 2018.

Pour terminer, le patron du MC-ATT, Jeamille Bittar dira que  la seule alternative pour une sortie de crise est que les Maliens acceptent de se pardonner. «De régime en régime nous avons compris qu’il y a eu beaucoup de rancœur. Il faut maintenant  accepter le pardon de l’autre et demander en retour pardon», exhorte Jeamille Bittar.

Ibrahim M.GUEYE

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