Incapable d’avoir la caution de ses camardes du Pdes, Jeamille Bittar fait désormais cavalier seul pour briguer les suffrages des Maliens à la présidentielle d’avril prochain. C’est un homme humilié et désavoué, qualifié de politicien de la 25ème heure par certaines langues pendues, qui tente un baroud d’honneur. Astakfurullah, un suicide.
Samedi dernier, un groupe d’enseignants de la capitale organisait un meeting dans la salle du Stade Omnisports Modibo Keita pour soutenir la candidature de Jeamille Bittar. Deux jours auparavant, un spot était diffusé sur les antennes de l’Ortm pour annoncer la cérémonie d’investiture du candidat de l’Union des mouvements pour le Mali (UMAM). Ce qui devait être une fête va déjà être entachée par un communiqué du président du parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes). En effet, Ahmed Diane Séméga signe un communiqué diffusé dans le journal télévisé du samedi pour expliquer que le Pdes, après consultations, a décidé de ne pas présenter un candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain. Allusion directe à ce qui se tramait du côté des partisans de Bittar. En clair, Ahmed Diane Séméga sabotait ainsi la cérémonie d’investiture de l’enfant de San. Et même déconseillait par là-même aux membres de son parti de prendre part à cette cérémonie. Quel désaveu ! Quelle humiliation !
Jeamille Bittar a dû maudire cet instant. Pourquoi Séméga a-t-il choisi l’annonce de son investiture pour écarter officiellement toute éventualité de candidature à la présidentielle au sein du Pdes ? On le savait déjà. Mais le communiqué de Séméga voulait dire autre chose : «Nous ne soutenons pas la candidature de Bittar». Lequel se trouve être le 1ervice-président du Pdes. C’est donc une sanction pour Bittar qui n’a pas voulu respecter les consignes données par le mentor du Pdes. C’est un autre coup dur pour ce personnage sulfureux, qui croule encore sous le poids des dénonciations de malversations financières à la chambre de commerce et d’industrie du Mali, dont il est le président. Que reste-t-il de cet aventurier politique qui n’a pu se faire élire député dans sa commune ? Une chose sûre, il va être certainement honni du Pdes. Que vaut alors un poisson sans cours d’eau ?
L’homme a donc choisi l’option du suicide en attendant de se faire dévorer par les squales de l’échiquier politique national. Il aurait dû comprendre que ses appels infructueux en direction de ses compagnons politiques «qui m’ont répondu, reconnaît-il lui-même, par leur silence, leur indécision…», était une manière de lui éviter une mort certaine. Mais «Si banto tè labili kan mè», selon les Bamanan.
Mahamane Cissé