Issiaka Bakayoko, de l’Urd à la Codem : «Avec le président Poulo, plus rien ne sera comme avant dans le paysage politique à Mopti»

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Nouvelle Patrie : Il nous est revenu que vous êtes démissionnaire de l’Urd, tout Mopti en parle. Vous avez certainement de très bonnes raisons pour quitter ainsi un parti que vous avez aidé à naître, lesquelles ?

Issiaka Bagayoko : Je confirme ma démission de l’Urd, effective depuis le 31 décembre 2014. Mon souhait n’était nullement de parler ici de l’Urd mais puisque vous me posez la question… Je suis membre fondateur de l’Urd à Mopti, village après village, commune après commune, cercle après cercle. J’ai été de tous les combats au sein du parti que j’ai implanté partout, souvent sur fonds propres. Et même quand certains de nos camarades, parmi les plus influents, ont  tous claqué la porte du parti Urd je suis resté, malgré tout, à continuer à croire aux vertus de l’unité mise au service de la République et de la Démocratie (Urd). Voyez-vous, j’étais venu à ce parti par conviction. On ne m’a pas
conquis à coup de canon. Je n’y  étais pas en infini servage mais plutôt au service d’une cause pour laquelle je me suis battu. Mais regardez ce qu’est devenu l’Urd aujourd’hui à Mopti ; un parti laissé
entre les mains d’un homme qui n’a que l’invective et l’injure à la bouche (I Fa tan, I Ba tan !!). Moi je ne suis pas de cette éducation.
En outre, vous conviendrez que, dès qu’on se retrouve ensemble, même dans le quartier, c’est dans l’espoir de voir respecter un minimum de règles.

J’avais cru pouvoir compter sur la direction nationale de l’Urd pour mettre fin aux violations grossières et répétées de nos textes. De tout ça nous avons saisi par écrits la direction nationale de l’Urd
qui n’a pas daigné lever le petit doigt. Et ce, même quand en 2013-2014 nous n’étions finalement  que 14 personnes à la section Urd de Mopti qui comptait 41 membres, tous les autres avaient démissionné et, en outre, sur une cinquantaine de conseillers municipaux élus Urd dans le cercle de Mopti, nous n’étions plus que trois qui sont restés.
Mais, bon, on croyait pouvoir arrêter le massacre mais, bref…. au plus haut niveau de l’Urd l’effritement du parti ne préoccupait personne. Pourtant l’Urd était plus forte à Mopti que partout ailleurs au Mali.
Ma démission de l’Urd n’est donc pas un cas isolé mais pourquoi c’est de mon cas qu’on parle tant ? Vous le saurez très bientôt.

NP : Vous avez donc quitté l’Urd et vous êtes désormais à la CODEM, n’est-ce pas ?

IB : Oui, je suis définitivement à la CODEM. Parce que voyez-vous, je ne suis pas le genre de politicien à se faire coopter. Avant même ma démission j’ai été sollicité par presque toutes les formations
politiques. Je suis de ceux qui ont installé le parti Adema en 1992 au-delà des monts et des vallées. Nous y sommes allés à pied, dans la poussière et sous la pluie. Je ne suis pas comme Garba Samassékou qui s’était fait coopter au sein de l’Urd à moins de trois mois d’une élection municipale de laquelle il tient d’ailleurs son actuel mandat à la mairie de Mopti. Et je ne suis pas venu à la CODEM à Mopti les bras ballants. Vous avez annoncé mon arrivée à Bamako et j’y suis déjà, mais comprenez que je réserve la primeur de mon compte rendu à la direction de la CODEM après un mois de mission sur le terrain. Ce que je puis dire, c’est qu’à cette date dans les communes, quartiers et villages nous avons partout installé des comités CODEM. Ce qui n’était pas le cas avant. Nous avons été très surpris par l’engouement et les adhésions massives de nouveaux militants. Et vous connaissez notre président qui est un homme pragmatique. Il est avec nous dès le début et il sera avec nous le moment venu pour couronner tout ça par une entrée politique grand format à Mopti.

Avec le président Housseïni Amion Guindo, plus rien ne sera comme avant dans le paysage politique à Mopti. Que les gens se le tiennent pour dit.

Les membres de la section URD de Mopti

A

Monsieur le Président du bureau national de l’URD – Bamako

Objet : dénonciation

Monsieur le Président,

Nous membres de la section URD de Mopti, venons par la présente, vous informer de la situation qui prévaut à Mopti.

L’URD est un parti reconnu de tous, comme celui où les cadres excellent bien à cheval sur les textes. Nous avons constaté un comportement de la part du secrétaire général, qui n’honore nullement
le parti.

Suite à la réception de la lettre de cadrage du bureau national, nous avons tenu une réunion explicative et d’échange autour du dit document afin de convenir d’une ligne directive. La réunion s’est tenue le trente mars 2014. L’atmosphère n’était pas sereine. Un groupe de jeunes non membres de la section étaient dans la salle pour fonction de loubards, Hama Naciré membre de la commission de contrôle, par la volonté du secrétaire général, s’est substitué au secrétaire administratif comme secrétaire de séance. On a passé à la lecture des correspondances du bureau national.

Un chronogramme par rapport au renouvellement des comités, sous-sections et sections a été élaboré. Un débat houleux a eu lieu autour de la procédure de renouvellement des instances du parti et a failli allé au scandale, mais la sagesse a eu raison. Ainsi, il a été demandé à chacun et à tous de se donner la main pour réussir cette mission.

Les membres présents ont décidé à l’unanimité, d’écrire à toutes les sous-sections pour faire part du chronogramme de renouvellement en y joignant la lettre de cadrage du bureau national.

A cet effet, un projet de lettre a été immédiatement rédigé et remise au secrétaire général pour saisie, signature et envoi aux différentes sous-sections.

Conformément aux textes, ces correspondances devraient  être remises au secrétaire à la communication pour acheminement.

Cinq jours après, il a été constaté que le secrétaire général ne s’est pas exécuté comme convenu. Ainsi, les faits lui ont été reprochés par le secrétaire général adjoint à qui il a promis de s’en charger lui-même.

Après plusieurs coups de fil, seule la sous-section de Mopti, a reçu la correspondance relative au renouvellement de son bureau.

Le secrétaire général adjoint, après un constat d’absence du secrétaire général sans adresser la même correspondance aux autres sous-sections de Mopti a fait des photocopies pour servir la sous-section de Sévaré et de Socoura relevant de son ressort par intérim.

Il est important de rappeler que les renouvellements des comités devaient se faire quarante-cinq jours après la réception de la lettre de cadrage. C’est face à cette situation d’urgence que la sous-section de Mopti a décidé de tenir la réunion préparatoire au renouvellement des instances. A cette réunion de la sous-section de Mopti  le secrétaire général de la section, également membre de la sous-section de Mopti, volontairement, a décidé de s’abstenir pour motif qu’il reste un simple militant.

Le quorum étant atteint, la réunion a recommandé après débat la diffusion de l’information relative au renouvellement des comités. Une correspondance a été adressée à chaque  secrétaire général de comité tout en lui laissant le soin de l’organisation de son assemblée. Une fois prêt, il informe la sous-section de la date retenue pour l’assemblée du dit comité. Ainsi les six (06) comités sur huit (08) ont été renouvelés sous l’égide de la sous-section.

Au terme du processus et conformément au délai, le 16/05/2014, la sous-section de Mopti a été mise en place sous la supervision du secrétaire administratif de la section sur l’autorisation du secrétaire général adjoint, à l’absence du secrétaire général.

Les mêmes dispositions ont été prises pour la mise en place des quatre comités de Sévaré. L’information a passé, les assemblées ont été tenues conformément aux dispositions statutaires. A l’absence du secrétaire général en voyage, le secrétaire général adjoint de la section, sur invitation de la sous-section de Sévaré, a présidé la conférence de renouvellement de la sous-section de Sévaré le 17/05/2014, les deux sous sections de la Commune Urbaine de Mopti ont été renouvelés.

Quant aux sous-sections de l’intérieur, nous sommes restés à l’attente. Le secrétaire général de la section était en déplacement et n’est venu que le 14 mai 2014 et a profité pour faire un communiqué de renouvellement des comités dans les différentes radios de la place avec un programme à partir du 20 mai. Nous membres de la section, considérons comme une indiscipline et un non-respect de la lettre de cadrage du parti. Aujourd’hui il a mis des comités parallèles dans les quartiers de Mopti pour créer le désordre au sein du parti.

Le 25 Mai nous avons demandé par écrit au secrétaire général de la section une réunion extraordinaire le 29 mai pour faire l’état des lieux, car personne n’est au courant de ce qui se passe. Il refusa
systématiquement la tenue d’une réunion, sous prétexte que personne ne peut l’obliger à faire une réunion même les deux tiers des membres non démissionnaires du parti, et dit être le locateur du siège et le propriétaire des matériels se trouvant dans le local. Donc il n’y aura
pas de réunion au siège du parti.

C’est ainsi que nous nous sommes rendus le jour de la réunion au siège, le gardien dit avoir reçu la consigne de ne pas nous donner la clef.

Vu l’importance de l’ordre du jour, nous avons été obligés de tenir la réunion ailleurs. Nous vous informons que sur quarante-une personnes qui composent la section, il ne reste que quatorze personnes non démissionnaires, et cela, par le mauvais comportement de Garba SAMASSEKOU

Comment peut-on comprendre une élection présidentielle sans une direction de campagne ?

Comment peut-on comprendre une élection législative sans  appel à candidature pour le choix du (des) candidat(s) et sans conférence de
sous section pour le choix des délégués à la conférence de section ?

Nous avons été chassés du premier siège par le non payement de la location cependant le parti avait une somme importante dans la caisse gérée par Garba SAMASSEKOU et Samba YATTASSAYE. Un autre siège a été pris par des personnes de bonne volonté et quatre mois de location
furent payés à l’avance, le secrétaire général refusa d’aller dans ce siège. Et aujourd’hui c’est le même secrétaire général qui empêche la réunion convoquée par les 2/3 des membres non démissionnaires du bureau  au siège.

Par ailleurs, lorsque Garba a été désigné secrétaire général de la section, il a procédé avec la complicité de Samba YATTASSAYE au remplacement de tous les secrétaires généraux des sous-sections du cercle qui ne sont pas du même bord que Samba, ce qui provoqua une vague de démission au sein du parti. Aujourd’hui nous notons avec amertume que Samba YATTASSAYE lui-même démissionne du parti avec ces hommes de main.

Force est de constater que certains ténors de la politique tels que Garba Samassekou, Samba Yattassaye, etc. changent de camp de façon permanente et dans tous les sens semant un flou dans le cercle au gré de leur intérêt personnel. Si l’on ne prend garde du désordre créé et entretenu par le secrétaire général, l’URD risque d’en souffrir

En conclusion, nous membres de la section, dénonçons une opacité avérée de la gestion du secrétaire général, nous vous demandons de prendre toutes les dispositions utiles pour remettre ce parti sur
pied.

Mopti, le 29 mai 2014

Ont Signé :

Issiaka BAKAYOKO                Secrétaire Général Adjoint de la Section

Massedou DIENTA                Secrétaire Administratif de la Section

Sylamakan TRAORE              Secrétaire à la communication de la Section

Moussa YATTARA                  Secrétaire au développement de la Section

Mama KONIPO                    Secrétaire au sport de la Section

Pièces-jointes :

1.      Une copie du bureau de la section

2.      Une copie de la liste des membres non démissionnaires

3.      Une copie de la liste des membres présents à la réunion

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