Issaka Traoré, Président du CNID association : «Le coup d’Etat du 22 Mars est un désaveu pour la démocratie malienne»

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A l’occasion de son 22ème anniversaire, le CNID association a animé, le samedi 3 novembre, à la Maison de la presse, une conférence débat sur la crise humanitaire au Mali. Le conférencier, Mohamed Touré, professeur de sociologie, était entouré du président de CNID association, Issaka Troré et de la modératrice, Mme Maïga Sina Damba.

C’était sur le thème : «l’impact social et psychologique de la crise malienne, quelle solution de sortie de crise» que CNID association a célébré son 22ème anniversaire. La conférence de presse animée à cette occasion a attiré une bonne brochette d’acteurs du mouvement démocratique. On remarquait dans la salle la présence du professeur Aly Nohoun Diallo, Salia Maîga, maire de Boura, Maître Tall, président de CNID.

Dans son allocution, le président de CNID Association, Issaka Traoré, a exprimé tout son plaisir de voir à ses côtés ses camarades du mouvement démocratique. Avant de souligner que le 22ème anniversaire survient à un moment où le pays est en pleine crise. Ce qui est arrivé le 22 mars, selon lui, est un désaveu pour la démocratie malienne où les patriotes et les démocrates ont vu l’occupation des 2/3 de notre pays. Les démocrates de 1990-1991 ne peuvent pas se glorifier de ce triste évènement. Il a alors fait remarquer que le pays était déjà occupé bien avant le coup d’Etat du 22 mars. Pour lui, c’est depuis 20 ans que le Nord du pays est occupé par des terroristes et des narcotrafiquants. «Nous avons été insultés, il y a un chef d’Etat major de la sous région qui a eu l’audace de déclarer que si les soldats du Mali ne se rangent pas, on va aller les chercher à Kati. Or, dans un passé récent, le Mali avait la meilleure armée de la sous région», a-t-il martelé.

«Nous avons échoué dans tous les domaines» a-t-il ajouté. Issaka Traoré a alors demandé au Président de la République de faire tout pour réhabiliter les acteurs du mouvement démocratique. Au Premier ministre, «de faire très attention, d’éviter la gestion familiale et clanique de la transition». Et aux militaires de Kati, de «faire attention avec tous ceux qui courent pour les voir». Pour conclure il dira que la crise humanitaire est l’affaire de tout le monde.

Le professeur Mohamed Touré a, quant à lui, déclaré que le 22ème anniversaire est un cadre approprié pour débattre la crise que traverse notre pays. Parlant du contexte de la crise, il en a cité trois notamment au nord : en 2011, la crise alimentaire, le 22 mars 2012, la crise institutionnelle et la crise sécuritaire qui perdure depuis l’indépendance. Prof. Mohamed Touré a alors proposé de mobiliser les hommes pour les besoins humanitaires : protection, soins médicaux, besoins psychologique, sociaux et juridiques. Appliquer les instruments juridiques par rapport au droit humanitaire et faire tout pour mettre fin à la crise. Dans sa contribution, le président de la coordination des mouvements démocratiques, Aly Nouhoun Diallo, a tout d’abord souhaité un bon anniversaire au Cnid avant de déclaré que depuis 22 ans, la CDEAO a toujours condamné les coups d’Etat. Il a ensuite souhaité que le discours de Issaka Traoré soit un thème de conférence autour duquel tous les démocrates vont se retrouver.

Pour sa part, Me Tall a tout d’abord salué l’initiative qui a permis à tout ce beau monde de se réunir. Le conférencier, selon lui, a mis en avant certaines choses essentielles. Avant de faire remarquer que la situation est très difficile que l’heure n’est pas au procès.

Pierre Fo’o Medjo

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