Investiture d’ATT : IBK futur leader de l’opposition avec rang de ministre ?

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Investi dans ses fonctions pour un nouveau et dernier mandat de cinq années, le président ATT annonce déjà une rupture dans ce qui constituait l’ossature même de son mode de gouvernement. Il s’agit du fameux consensus qui était en passe de faire école en Afrique. En effet c’est le président ATT lui-même qui parle d’un leader de l’opposition au Mali. Avec un statut, des avantages, des prérogatives, des honneur liés à la fonction et avec rang de ministre.

Dans un pays voisin du Mali, en occurrence la Mauritanie, celui qui est arrivé second à la présidentielle a été automatiquement désigné leader de l’opposition. Si tel est le cas, au Mali aussi, il y a un homme tout désigné pour assumer les fonctions de leader. Il s’agit d’Ibrahim Boubacar Kéïta. Le patron du Rpm, actuel président de l’Assemblée nationale est arrivée second à la présidentielle du 29 avril avec un score honorable de plus de 19 %.

En parlant de leader de l’opposition, le président ATT n’a certes nommé personne. Il a simplement fait une proposition, la seule d’ailleurs. Allant donc droit dans le sens, enfin, d’une reconnaissance par ATT de la nécessité d’une opposition en démocratie. Annoncée comme telle, cette idée de leader de l’opposition mérité d’être approfondie. Elle constitue, comme nous l’avons dit, une brèche largement ouverte dans le consensus en vigueur, avant qu’il ne vole définitivement en éclats à l’occasion de la présidentielle.

Le président ATT, on s’en souvient, a fait l’objet de tirs groupés venant précisément du côté de ceux qu’il pensait avoir avec lui tout au long de son mandat.

L’essentiel des discours de campagne a porté sur sa personne. Géniteur du consensus, il est aussi, après sa réélection, celui qui sait le mieux par où recommencer. Est-ce là une trouvaille, juste pour rebondir. Car, à bien l’écouter, force est de se convaincre que le président ATT n’est pas prêt à enterrer le consensus. De l’avis de ses détracteurs, il y tient tant parce que, dans ce qu’il a appelé consensus, ATT est resté le seul à tout décider. Or, si les fonctions de leader de l’opposition devaient revenir à IBK, la stature même de l’homme ne s’accommode pas de gadgets.

IBK ne sera certainement pas l’homme à jouer le figurant. Et ce n’est pas ce rôle de leader de l’opposition qui va lui faire oublier ses ambitions. Bien au contraire ! Mais, comme on le voit, élu comme député ou pas -puisqu’il est candidat-, président de l’Assemblée nationale ou pas, le président du Rpm a la voie grande ouverte devant lui. Le statut de leader de l’opposition ne se décrète pas, il s’acquiert. Et il n’y a personne pour refuser à IBK de jouer les premiers rôles, sinon le premier dans cette nouvelle formule que propose ATT.

Reste à IBK, connu pour ne pas être grand rassembleur, de savoir fédérer autour de sa personne tous ceux qui sont déçus d’ATT ou qui le seront.

Belco TAMBOURA



SBM et Tiébilé, absents

Le fait n’a échappé à aucun observateur : Soumeylou Boubeye Maïga et Tiébilé Dramé ont boudé la cérémonie d’investiture du président ATT. C’était vendredi, l 8 juin 2007, au Centre international de conférence de Bamako, en présence de sept chefs d’Etats africains, de chef de gouvernements et de délégations des cinq continents. Ont-ils été invités ?

En tout cas, dans la salle, les sept places des sept candidats opposants au scrutin du 29 avril 2007 ont été réservées. Avaient pris leurs places, côte à côte, le Dr.Oumar Mariko, Blaise Sangaré, Madiassa Maguiraga, Mme Diallo Aminata Sidibé. Le protocole avait dédié une place à IBK, en tant que président de l’Assemblée nationale. Dans les milieux proches du président ATT, on s’étonne de l’absence de ceux qui ont été, pour l’un son directeur de cabinet (SBM) et pour l’autre son ministre des Affaires Etrangères (Tiébilé Dramé).

C’est le lieu de rappeler que Tiébilé Dramé n’en était à sa première de décliner une invitation du président ATT. Les joutes électorales d’avril dernier en avaient beaucoup rajouté au contentieux entre les deux hommes. Un différent qu’ils n’ont pas encore vidé jusqu’au ce jour de l’investiture. Alors que, c’est même de façon officielle que, lui et SBM, ont reconnu, au sein du Fdr, ATT comme président.

Avant, la conférence de presse convoquée par le Fdr à l’effet d’annoncer la reconnaissance D’ATT, c’est d’abord IBK, président de leur groupement qui a signé des deux mains- comme il aime à le dire- une déclaration allant dans ce sens. C’est donc IBK le premier qui a tourné la page de ce que, on sein du Fdr, on a qualifié de hold-up électoral.

Depuis, personne n’a entendu, ni SBM encore moins Tiébilé dire qu’ils se désolidarisent de la position du Fdr de reconnaître ATT. C’est pourquoi l’absence de ces deux hommes à la cérémonie d’investiture a de quoi intriguer. Les deux hommes prennent-ils le parti pour de la pure mesquinerie politique ? Si c’est là une façon pour eux d’exprimer qu’ils ont opté pour une opposition résolument radicale à ATT, ils ne s’y prendraient pas autrement.

Reste à savoir comment ATT a pris le message. En tous cas, dans son discours d’investiture, ATT a fait une allusion claire et nette à Soumeylou qui avait battu sa campagne sur le thème du changement. Il savait que Soumeylou n’était pas dans la salle mais il ne s’est pas empêché de dire qu’il est d’accord avec lui quand il dit : «Il faut que ça change». Avant de citer Soumeylou, le président ATT avait dit dans son discours : «En me renouvelant votre confiance pour un second mandat, vous avez voulu dire que nous seront tous ensemble pour gagner de nouveaux défis…». Tous ensemble, avec Tiébilé et Soumeylou ?

Belco TAMBOURA

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