Les soubresauts politiques en ces temps de pré-campagne sont-ils le fait du hasard ? Pour beaucoup d’observateurs, la création de l’Association des Amis de Souleylou Boubèye MAIGA, la naissance de l’ADJ, le manifeste pour la démocratie, les tiraillements au PARENA ne sont pas du tout gratuits. De main de maître l’ancien Président Alpha Oumar KONARE piloterait la formation d’un regroupement pour préparer l’après ATT. Le principal objectif de cette initiative serait, non pas de s’opposer à la réélection de ATT, mais de barrer la route de la présidentielle 2012 à l’URD de Soumaïla CISSE et au RPM de Ibrahim Boubacar KEITA. Suivez notre regard !
L’INSTINCT DE SURVIE
Après la sortie fracassante de la horde SBM, le doute n’est plus permis selon ces observateurs : la touche Alpha est en marche.
Au départ il y a eu le manifeste en souvenir de la lettre ouverte de 1990. Cette fronde n’est certes dirigée contre personne, comme c’était le cas en 1990 – 91 où, n’eut été la rigidité du Général Moussa Traoré à repousser infiniment l’échéance de l’ouverture politique, tout se passerait normalement et sans doute l’UDPM gagnerait largement les élections libres et démocratiques face à des partis naissants (Adéma, CNID et autres) ou ressuscités (USRDA et PSP). Le manifeste semble ainsi jouer le rôle d’éclaireur ou de catalyseur en vue d’envelopper ceux qui, jusque là, se murmuraient les idéaux défendus dans ce document.
Du manifeste, passons à l’ADJ qui est née de cette marque déposée Alpha (le manifeste) et que dirige Moustapha SOUMARE avec l’assistance de PPR du Parena et plusieurs nostalgiques de l’ère Konaréenne, même si tous les signataires du manifeste ne sont pas membres de l’ADJ. A ce niveau, il ne s’agit plus d’éveiller simplement les consciences en vue de revenir à « une vie démocratique normale », mais d’opter pour le renforcement des partis politiques au détriment du consensus qui, du point de vue des initiateurs de l’ADJ, les fragilise.
Il est clair que le livre « ATT-cratie : la promotion d’un homme et de son clan » partage des traits communs avec les actions ci-dessus décrites, mais les auteurs de ce pamphlet s’en sont plutôt inspirés pour estimer qu’il faille agir maintenant. C’est aussi réel que des auteurs de l’abominable livre ont participé à la réalisation des événements ci-dessus cités.
Qui dit Parena ou / et PPR dit, politiquement parlant, Tièbilé DRAME, le beau fils national qui a eu maille à partir avec Koulouba depuis un certain temps. Ce qui guiderait le pas du PARENA à composer le numéro de sa survie avec les adversaires naturels de l’URD et du RPM, les deux potentielles forces politiques à se positionner véritablement pour la succession de ATT.
En ce qui concerne CONVERGENCE 2007, ce mouvement que dirige Tiéman Coulibaly en faveur de Soumeylou Boubeye Maïga est la version accomplie pour réussir la feuille de route élaborée dans les salons feutrés par le président Alpha, toujours selon les mêmes sources. Le premier cité est le fils de Moussa Balla, un homme qui a bénéficié de tout le respect et l’appui de Alpha, vis-versa. Mais nous indiquons tout de suite que des membres du Comité exécutif de l’Adéma nous rapportent par contre que Soumeylou n’est plus dans les grâces de Alpha. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions, si cela s’avérait exact. Pour le moment, restons dans la logique d’une complicité entre les deux hommes.
La carte SBM
Comme nous l’avons souligné dans notre parution du 1er décembre, Soumeylou n’est ni un aventurier, ni un esprit exalté encore moins un assoiffé du pouvoir. Aussi, il est plutôt un atout pour ATT, la démocratie et le Mali car il y a une vie après la présidentielle 2007. Et pour causes ?
Dans un contexte politique où presque tout le monde ne jure que par Att, ce n’est pas un SBM, hier battu à plate couture par Soumaïla Cissé au sein de l’Adéma, qui pourrait faire face au Général. Il n’en a ni la carrure, ni les moyens humains. Certes en remplissant le Centre International des Conférences de Bamako lors de son meeting, avec des sympathisants venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays, il a réussi un coup de maître. Mais tout le monde sait aujourd’hui que le grand stade du 26 mars ne saurait contenir les partisans de ATT au seul niveau de Bamako. Aussi, si nombreux soient-ils, les membres de Convergences 2007 n’atteignent pas le nombre d’abeilles opposées à SBM, à fortiori tout le peuple resté fidèle à ATT. SBM ne saurait ignorer cette réalité frappante, d’autant qu’il est loin d’être un apprenti en politique et en investigation. C’est dire que l’homme a conscience de ses prétentions, sinon de l’enjeu qu’elles suscitent. Mais comment dire non au maître des lieux, le Grand Alpha pour qui il a toujours joué et gagné ? Comment ne pas avoir confiance en l’homme et ses projets ? (developpement sur maliweb . net) Après sa retraite au plan international, Alpha a besoin d’assurer ses arrières. Et ce n’est pas sur le RPM et l’URD qu’il peut compter. Il en est de même pour Soumeylou Boubeye Maïga, copilote de la démission « programmée » de IBK selon ce dernier, et coupable de trahison envers son ami et candidat 2002 de l’Adéma Soumaïla Cissé. Quand SBM parle de candidature interne au parti par opposition à ATT, il sait bien que l’on est sur un terrain politique où l’on peut beaucoup se permettre. Autrement, il n’est pas bienséant pour celui qui a battu campagne pour ATT en 2002 contre le candidat du parti, de remuer le couteau dans la plaie en soutenant, parce qu’il veut être candidat, qu’il faille une candidature interne. Quand c’est lui, tout est bon, quand c’est un autre, tout est mauvais.
En définitive, sous la houlette de Alpha, une stratégie se développe à l’assaut de la présidentielle 2012. SBM est la carte à jouer du fait de la déprime qui est la sienne aujourd’hui dans un contexte qui s’y prête : la campagne électorale. A propos, SMB vise une position confortable aux législatives, après avoir négocié tout ce qui est possible de l’être à la présidentielle. Nous en avons vu les prémices avec la création de Convergence 2007, attendons de voir la totalité de la feuille de route pour Koulouba 2012.
Mamadou DABO
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