Intox et désintox: le roublard politique

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En manchette des canards, cette semaine, l’adhésion de l’ancien maire de la Commune III, Abdel Kader SIDIBE, à la Convergence pour le développement du Mali (CODEM). Entre la ferveur d’une adhésion et le goût effréné de pouvoir du nouvel arrivant, les nuages s’amoncellent sur le Parti de la quenouille, qui doit faire face à un opportunisme de mauvais aloi.
En opposition à l’INTOX, voici pour vous la DÉSINTOX.

Ego démesuré
INTOX
Lors de la cérémonie officielle d’adhésion, le transfuge de l’ADEMA qui a rejoint la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Abdel Kader SIDIBE, déclare : « À partir de ce jour samedi 22 avril, j’adhère officiellement à la CODEM ».

DÉSINTOX
Paria dans la Ruche, l’homme est atteint d’une mégalomanie galopante. Naturellement, il ne pouvait souffrir ne pas être candidat aux élections législatives de 2013 et de surcroît que lui soit préféré le maire du District, Adama SANGARE, qui venait juste de sortir de taule, lui qui cumule une expérience de 15 ans à la tête de la mairie de la commune III. C’est inacceptable ! Il est blessé dans son orgueil ; son appétence du pouvoir est houspillée. Il entre dans la mêlée en solo. Il subit une raclée mémorable.
Du côté du Parti africain pour la solidarité et la justice, on n’est pas solidaire des solitaires. La sanction tombe. Elle est sans appel. En 2014, Kader est viré de l’ADEMA/PASJ.
Après trois ans passés à méditer sa forfaiture, le naturel reprend le dessus. Kader veut coute que coute le pouvoir. Il veut être le président du Conseil du District. Il ne peut pas l’avoir seul. Sa candidature désastreuse de 2013 en dit long là-dessus. Le raccourci, c’est la CODEM. Ce Parti n’apparaît que comme un tremplin pour la satisfaction de ses ambitions personnelles, de son goût effréné de pouvoir. Opportunisme politique quand tu nous tiens !

Le transhumant politique, Abdel Kader SIDIBE, poursuit : « à ce titre, nous allons travailler ensemble pour faire émerger ce parti et surtout montrer au peuple malien les valeurs prônées par cette formation politique et ce qu’elle peut faire pour ce pays ».

Si ce Parti était immergé, à coup sûr, que l’abeille sans dard ni ailes n’allait pas s’y perdre. Parce que cette abeille narcissique préfère le portage. Exit les fleurs jetées pour marquer l’adhésion. Un colis encombrant ne peut faire émerger aucun Parti politique, et la CODEM ne fait pas exception.
Le vieux roublard pousse les limites de la bigoterie en parlant de valeurs. C’est une insulte à la conscience collective de la part d’un homme qui ne se respecte pas et qui ne respecte pas les règles du jeu politique, par une frivolité sans commune mesure. Ce blasé est l’antithèse des valeurs qu’il entend prôner avec Poulo aussi impopulaire que supplicié, en ce moment, du fait de la tempête qu’il a déclenchée sur le monde du football. Pour le Parti CODEM, il serait mieux d’aller seul que d’être mal accompagné. Mais comme dit la sagesse, les oiseaux du même plumage font le même ramage.
Ce que la CODEM peut faire pour ce pays ? Les Maliens le savent déjà. Ils savent que le Parti peut avoir des députés, des conseillers municipaux, fournir des ministrables. Les Maliens connaissent le projet de ce Parti qui a présenté son président à l’élection présidentielle en 2013. Ce n’est pas l’arrivée d’un opportuniste politique qui y changera quelque chose.
Au contraire, cette arrivée sèmera le doute dans les esprits. Comment la CODEM peut-elle fréquenter quelqu’un d’aussi infréquentable, la CODEM a-t-elle perdu ses repères, doivent se demander de nombreux observateurs de la scène politique.

Humour au vitriol
INTOX
Selon l’ancien maire ADEMA de la commune III durant 3 mandats et membre de la direction du parti ADEMA, rapporte le confrère ‘’Le Républicain’’ : « son parti a dévié de ses valeurs fondatrices ».

DÉSINTOX
Primo, venant d’un homme chez qui les valeurs n’existent pas, c’est franchement une insulte. Parce que, tout ce qui compte chez lui, de toute évidence, ce sont les délices de Capoue, le plaisir de l’immédiat, le choix de la facilité au détriment de l’efficacité ou de la durabilité. L’image d’Épinal qu’il veut se donner n’est qu’un pot de peinture.
Secundo, il a été exclu du Parti pour travail fractionnel. Il n’a jamais volontairement démissionné ni de l’ADEMA ni de sa Direction politique. S’il était à cheval sur les principes, comme il tente de le faire croire, c’est exactement ce qu’il aurait dû faire.

L’aplomb
INTOX
Il a dénoncé ce qu’il appelle « les tentatives de déstabilisation », de son ancien parti lors des élections législatives passées.

DÉSINTOX
C’est au contraire Kader qui a tenté de déstabiliser le Parti en faisant circuler des informations erronées quant à un prétendu complot contre lui alors qu’il était convenu qu’il serait le candidat aux élections législatives en commune III du District. C’est lui qui a voulu déstabiliser le Parti en divisant les voix, en se présentant comme candidat aux dites élections contre celui du Parti, Adama SANGARE qui a fait un parcours honorable. C’est enfin lui qui a tenté de déstabiliser le Parti par son acte de rébellion qui est le plus mauvais exemple qu’un responsable puisse donner aux militants à la base. Dans le Talmud il est dit : ‘’quand un voleur ne trouve plus l’occasion de voler, il se croit un honnête homme’’. Kader qui a tant nui à son ancien Parti, a l’outrecuidance de se présenter aujourd’hui en victime. Allah Akbar ! Qu’n politique on sait tordre le cou à la vérité immuable. Georges CLEMENCEAU disait : « tout le monde peut faire des erreurs et les imputer à autrui : c’est faire de la politique. » Le nouveau membre et futur membre de la direction de la CODEM a certainement bien assimilé et même trop bien assimilé cette réflexion de CLEMENCEAU. Ce qui rend cocasse son histoire.
Il a indiqué que son adhésion au Parti CODEM n’est pas une décision fortuite. « Elle a été menée suite à une longue réflexion et de concertations pendant 2 ans de démarches avec mon oncle Diawara. »
Il faut arrêter. Les Maliens savent que le choix évidemment n’est pas fortuit. La preuve en est que c’est sur un Parti représentatif sur l’échiquier politique national que le grappin a été mis. C’est probablement le Parti qui peut servir de trampoline. Ce Parti est une carte maîtresse entre les mains du nouvel arrivant. Ce ne sont pas le RPM, l’ADEMA, et l’URD qui se saborderaient en lui offrant sur un plateau d’argent la possibilité d’être leur porte-étendard. Donc, pas la peine de frapper à des portes qui ne s’ouvriraient pas.
Kader ne pouvait pas non plus poser son baluchon chez un nain politique. Ce serait se faire hara-kiri, lui qui salive, rêve de ce poste tant convoité de président du Conseil du District. Un ancien Premier ministre et non moins ancien maire de la commune IV, Moussa MARA ; un maire du District, véritable bête politique, Adama SANGARE, sont annoncés pour les joutes électorales. Ce ne sera donc pas une partie de plaisir. Une solide armure s’impose pour espérer remporter le gain de la partie.

Le mauvais présage
INTOX
Les responsables de la CODEM disent avoir pris acte de la proposition du nouveau venu au sein du parti. « Cette candidature sera soumise aux débats internes du parti. C’est le parti qui tranchera », disent-ils.

DÉSINTOX
Pour l’accueil, c’est l’euphorie. La situation rêvée de toutes les formations politiques : recevoir de nouveaux adhérents, surtout lorsqu’ils sont réputés être de grosses pointures politiques. C’est euphorisant.
Quand le nouveau venu veut jouer les premiers rôles, fait montre d’ambitions démesurées, la prudence est de mise. Dans tous les cas, dans toute formation politique sérieuse, il y a des règles, dont celle de la désignation consensuelle d’un candidat à un poste de haute importance. Cela, la CODEM est bien inspirée de le rappeler à Kader qui semble se ficher éperdument des principes idéologiques de son nouveau Parti, obsédé qu’il est par un poste prestigieux.
Mais Kader n’est pas du genre à se laisser coiffer au poteau. Chez lui, c’est après moi, c’est moi. Un clash n’est donc pas à exclure si le Parti prenait une décision qui contrarierait son avidité de pouvoir. L’habitude est une seconde nature. C’est pour n’avoir pas été retenu par l’ADEMA comme candidat aux législatives de 2013 que ce bourlingueur politique a pris ses distances avec l’ADEMA. Il n’est pas à exclure que celui qui cherche frénétiquement à se remettre à flot remette le couvert. Ce ne serait pas un Tsunami pour le globe-trotteur qui trouverait certainement un nouveau point de chute.

Le coup d’encensoir
INTOX
Le député élu en commune I du district de Bamako, l’honorable Boulkassoum TOURE l’honorable Boulkassoum TOURE, a déclaré « la venue d’Abdel Kader SIDIBÉ au sein de sa formation était une chance en même temps un don du ciel eu égard au poids politique de l’homme, son expérience et tout ce qu’il peut apporter au parti de la quenouille »

DÉSINTOX
Discours de circonstance oblige, l’honorable ne peut qu’aduler le nouveau messie qui contribuera au salut de son peuple sans que le salut ne vienne par lui. À lire son background, théoriquement, c’est un homme providentiel.
Mais concrètement, Kader est un homme blasé qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Point besoin de se voiler la face. Le mérite de l’exploit d’une longévité de 15 ans à la tête de la mairie de la Commune revient au rouleau compresseur électoral ADEMA. Sa candidature en indépendant ayant révélé son véritable poids politique dans une commune qu’il a pourtant régentée pendant presque deux décennies. Quid des autres communes de la capitale ? C’est un homme décadent et fantomatique que la flagornerie remodèle et présente en démiurge.
Mais un discours de circonstance reste un discours de circonstance. Et s’il y avait une parcelle de sincérité, à Kader de prouver qu’il est effectivement le mastodonte politique annoncé, qu’il mérite le piédestal sur lequel il a été placé. Cette manche n’est pas gagnée d’avance.

Une décision frustrante
INTOX
Le Premier vice-président a déclaré : « nous le rassurons que les valeurs sont respectées au sein de la CODEM (…) ».

DÉSINTOX
Il fallait plutôt le mettre en garde, lui qui n’a aucun respect des valeurs et qui peut être le ver dans le fruit. S’il vient à la CODEM, il doit s’approprier ses valeurs qui y ont cours et les respecter scrupuleusement comme le font les militants et cadres du Parti.
« (…) mais que désormais il fera partie des cadres et des leaders de la direction du parti. Une décision qui sera entérinée lors des prochaines assises du parti à travers un poste de choix qui lui sera attribué ».
C’est une libéralité que de le placer directement au dernier échelon, parce qu’il n’est élu ni au niveau d’une sous-section ni d’une section. Il sera propulsé à la Direction du Parti. Bon, la CODEM n’est pas la seule à se livrer à de telles incartades. En tout état de cause, avec Kader, il faut craindre l’effet papillon.
Le choix de la Direction, s’il n’est pas une aberration dans, la mesure où il porte sur une pratique répandue, peut aussi s’avérer frustrant, pour des militants de la première heure, en ce qu’il constitue une violation flagrante des règles du jeu démocratique.

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