Ce qui a été vécu le mardi 20 septembre dernier dans la région de Sikasso par les leaders des Forces Citoyennes de Soutien aux Actions de Modibo Sidibé (FACM) est très significatif quant à la tension qui est dans l’air, face au soutien de la candidature de Jimy le flic lors de la présidentielle 2012. Le commissaire du 1er arrondissement de la ville de Sikasso a interpellé les responsables de l’association de soutien à Modibo.
Ce flic en chef a interrogé et menacé les leaders de la FACM. Avant de les intimider. Cette force du désordre, à en croire nos sources, a certainement agi sur ordre de son supérieur hiérarchique, le colonel Sissoko et non moins directeur régional de la flicaille du Kénédougou. Ils ne veulent pas entendre un son de cloche qui magnifie Modibo Sidibé à la présidentielle de 2012 au Mali. Tout doit être fait pour que les voix qui chantent les louanges de Modibo ne soient pas entendues. Aucun responsable de la ville ne s’y est opposé. Tout au plus, les deux flics en chef ont critiqué ces soutiens car les jugeant prématurées. Ils ont voulu dénoncer le caractère théâtral d’un tel soutien dont la sincérité des leaders reste sujette à caution. C’est le jeu sain de la démocratie et l’ignorer peut être est lourd de conséquences. Officiellement, la campagne présidentielle n’est pas ouverte. Les présidentiables n’ont pas déposé leurs dossiers auprès de la Cour constitutionnelle, et celle-ci ne s’est pas prononcée sur la recevabilité ou non de telle ou telle candidature. Et déjà, on lance des sbires à l’assaut du pays et des hommes qui osent dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. On pourchasse ceux qui soutiennent que parmi les potentiels candidats, il y en a pas mieux que Modibo qui soit apte pour gérer le destin du Mali et de ses citoyens. Le crime des militants du FACM, c’est de penser et oser dire qu’il n’y a pas de candidat plus charismatique que Jimy le flic à la course pour Koulouba en 2012.
Frayeurs avant la campagne électorale
Que se passera-t-il quand viendra le temps de la campagne proprement dite ? Prenons garde. Ce qui se passe actuellement chez les voisins doit instruire les maliens sur les conséquences néfastes de l’intolérance, de l’exclusion. Ce qui se passe en ce moment au Cameroun est triste et désolant et aucun malien ne le souhaite pour son pays. Malheureusement, il suffit d’un faux pas pour que l’on tombe dans le cycle infernal de la violence. L’aveuglement de quelques dirigeants pensionnés et passionnés peut engendrer des situations regrettables. Si dans la capitale du Kénédougou, de tels faits se produisent et qui émanent de façon flagrante des forces de l’ordre, on peut craindre que le pire est à venir ? La terreur tout simplement ? Ce serait tout simplement intolérable ! Dans toute vraie démocratie, c’est la force de l’argument qui est toujours mise en avant. Elle seule peut convaincre l’électorat à aller dans un sens ou dans un autre. Cela fait plus d’une vingtaine d’années que notre pays s’est volontairement embarqué dans un processus démocratique, nous n’allons quand-même pas revenir au temps de la Transition démocratique en 1991 et du COPPO en 1997 où les affrontements de l’époque entre les partisans du régime et ceux de l’opposition étaient légion et s’expliquaient aisément par l’immaturité de notre démocratie balbutiante.
Le respect de la différence
Le processus doit avancer et non reculer comme on l’a constaté ces derniers temps avec les menaces et bien d’autres intimidations perpétrées sur des citoyens qui osaient afficher leur différence dans le Kénédougou. La liberté de manifestation étant garantie par nos textes fondamentaux, il est incompréhensible que des responsables de la flicaille se livrent impunément à des actes pareils. A moins qu’on ait mis fin au processus en cours dans le pays sans prendre la peine de prévenir les maliens. L’ancrage de notre processus démocratique exige de tout malien le sens de l’humilité, de la tolérance et surtout, le respect de la différence. S’il y a plus de 100 partis politiques légalement reconnus dans le pays, cela veut dire en principe qu’il y a autant de modes de pensées dans le pays, même s’il faut reconnaître que de nombreuses formations ne sont différentes que dans leur appellation et par les gens qui les dirigent, leur fond idéologique, lorsqu’elles en ont étant fondamentalement le même. On ne peut donc pas comprendre que des maliens veulent forcer d’autres maliens à avoir la même pensée qu’eux. Sauf si on nous dit clairement que toutes les corporations politiques se résument en une seule.
Jean pierre James