Intime Conviction : Une gouttelette de mécontents en vue dans le camp d’ATT

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Qui a fait quoi pour défendre le nouveau projet de société d’ATT énoncé dans son Pdes ? Qui mérité quoi après la réélection du président Amadou Toumani Touré ?

Selon toute vraisemblance, Amadou Toumani Touré est un homme pingre mais reconnaissant tout de même. Malgré sa fortune invisible, il est cependant loin d’être heureux. Son malheur ne fait que commencer face aux acteurs de sa victoire écrasante et sans bavures qui réclament tous une récompense. Les uns seront royalement ignorés au moment du partage du gâteau. Les autres végéteront dans l’anonymat. Il s’agit de ceux-là même qui regardent en chien de faïence leurs proches affiliés au camp des perdants. Ceux-là même qui crurent au timonier aux pires moments de la tempête électorale.

Derechef, la récompense du mérite revient donc à tous ces Maliens qui n’ont ménagé, ni leur temps ni leur énergie pour confier le Mali à un mentor au service exclusif du peuple. ATT le mérite au regard de ses réalisations pendant son premier mandat.

Mais, qui a fait quoi pour qu’il rempile ? Les bienfaiteurs d’ATT représentent environ un million et demi de Maliens mus par le devoir civique sur 6 800 000 Maliens légalement inscrits au fichier électoral. Dès lors, après décompte, trois tendances se dégagent pour ne pas dire quatre. La première regroupe les Maliens qui ont renié purement et simplement la politique pour la bonne et simple raison qu’ils ont foulé au pied leur devoir civique en refusant catégorique d’aller retirer leur carte d’électeur. Le second lot pourrait être rangé dans la même enseigne si ceux qui le composent n’avaient pas retiré leur carte d’électeur. Pourquoi n’ont-ils pas opéré leur choix à l’instar des Maliens de la troisième tendance qui ont choisi le camp des perdants ? En tout cas, c’est la quatrième tendance qui a fait la différence au profit d’ATT.

En effet, environ cinq millions de Maliens se sont abstenus, soit de retirer leur carte d’électeur, soit de voter. Ils se seraient acquittés de leur devoir civique, le Mali serait propulsé au fronton de la démocratie africaine. Certainement, ATT serait même mis en ballottage. Car, ses millions de Maliens qui se sont abstenus sont en majorité des aigris, des mécontents, laissés pour compte.

Les Maliens qui ont choisi ATT représente une gouttelette qui a fait portant déborder le vase. Cependant, leur plébiscite ne saurait prospérer sans l’effort consenti sans relâche par les leaders de 44 partis politiques et 400 associations de soutien. Ils travaillent depuis 2002. Pendant ce temps, l’opposition dormait sur ses lauriers. Tout ce beau monde acquis à la cause du tombeur de l’infâme dictateur Moussa Traoré, mobilisent plus que jamais pour la cause en perspective : les élections législatives. Parallèlement, ces courtiers, pardon… ces courtisans, attendent impatiemment leur récompense. Ces mange-mil se voient déjà ministre ou députés. Malheureusement, ils ne seront pas tous servis. Ils le savent tous.

Néanmoins, ils gardent espoir. C’est pourquoi, ils poursuivent leur combat pour faciliter la tâche au président de la République qui ne peut pas gouverner à sa guise sans une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. De fait, au moment de voter ou de rejeter un projet de loi sur sa demande, il doit s’assurer d’une bonne assise à l’assemblée. Ce sera sans doute fait au mois de juillet.

C’est un secret de Polichinelle. ATT a promis un poste de ministre à un tel, un poste de ceci ou de cela à un tiers ou tel autre dans le cadre de ses nombreux deals autour de sa réélection. Pour l’essentiel, il tiendra ses promesses. Mais, dans une certaine mesure, il fera des mécontents. C’est dire qu’une opposition est en gestation au sein de la mouvance présidentielle.

Jo BATHILY

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