Ressusciter le Mali des Soundiata Kéita, Samory Touré, Babemba Traoré, Sony Ali Ber…Modibo Kéita, Mamadou Konaté, Mamadou El Béchir Gologo… Tel doit être aujourd’hui le grand défi de la classe politique malienne après le chaos que le pays a frôlé à cause de la pensée unique érigée en modèle de démocratie sous le vocable de gestion consensuelle du pouvoir.
Le seul vrai consensus dans une démocratie, c’est que l’opposition et la majorité acceptent de jouer le jeu dans la plus grande objectivité. «Je souhaite ardemment que notre nouveau président réussisse la transition dont notre pays a besoin et il peut compter sur moi pour l’aider chaque fois que nos objectifs convergeront. Mais, sans me défaire du respect qui lui est dû, je lui dirai aussi ce qui, dans nos visions, diffère», a laissé entendre Modibo Sidibé pendant le congrès des Fare.
Et c’est d’une telle attitude responsable que la démocratie a besoin pour son ancrage. Elle se nourrit des débats contradictoires, constructifs car objectifs et non d’un alignement systématique pour mieux sauvegarder des intérêts particuliers.
Comme le disait le jeune Alhousseini Abba Maïga, lors de la signature de l’accord de fusion avec les Fare, pour consolider la démocratie, il faut l’émergence d’une nouvelle vision de la politique dans notre pays.
Il faut une nouvelle idéologie politique à laquelle la majorité des Maliens peuvent s’identifier sans crainte de sacrifier leur conviction ou d’être abandonnés dès la clôture des campagnes électorales. Et l’engagement de Modibo Sidibé aujourd’hui, c’est d’œuvrer dans le sens de l’émergence d’une telle idéologie politique clairement définie dans le sens de la satisfaction des attentes et préoccupations des populations.
Autrement, il faut s’attendre à ce que la rupture soit consommée entre le peuple et les dirigeants, car la politique n’a de sens que si celles ou ceux pour qui elle est supposée être menée s’y retrouvent.
Aujourd’hui, pour éviter tout retour à la case-départ, la démocratie malienne a besoin de vraies chapelles porteuses d’une nouvelle génération d’hommes politiques travaillant pour le devenir de notre République et de notre démocratie.
De véritables forces politiques qui respectent leurs engagements… Des partis qui représentent une réelle et efficace force politique pour le changement et capable d’incarner l’espoir des Maliens des villes et campagnes.
Si nous avons tiré un enseignement du premier congrès des Fare, ce qu’il n’a pas seulement remis Modibo Sidibé en selle comme leader incontesté, mais il a aussi et surtout prouvé que l’émergence d’une nouvelle classe politique est possible et que ce processus est déjà enclenché.
Soyons donc convaincus, comme Modibo Sidibé, qu’un autre Mali est possible si nous nous mettons ensemble au travail avec la forte conviction que des lendemains meilleurs sont devant nous. Et surtout, nous, nous refusons de suivre aveuglement les politiques en usant des moyens légaux pour leur signifier notre désaccord chaque fois que cela est nécessaire.
Ayons le courage de nos convictions pour que le Mali change !
Kader TOE
