Interview exclusive : “Seul Jeamille Bittar peut amener le PDES à la victoire en 2012”

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Dans cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, entre deux réunions au siège du mouvement de soutien à la candidature de Jeamille Bittar, le président de l’Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM) et secrétaire national chargé de la jeunesse du PDES, Amadou Koïta, a défendu avec forte conviction le parti pris en faveur de Jeamille Bittar pour porter les couleurs du PDES à l’élection présidentielle de 2012. De passage, il se prononce également sur la candidature de Hamed Sow… et le manque de leadership des responsables du parti des amis d’ATT.

 

L’Indépendant : Depuis le mois de septembre dernier, vous présidez l’UMAM. Peut-on savoir le chemin parcouru par ce mouvement de soutien à la candidature de Jeamille Bittar, premier vice-président du PDES et président d’honneur de l’UMAM ?

Amadou Koïta : Je remercie le Bon Dieu. Je remercie aussi les Maliennes et les Maliens, les femmes, les jeunes qui ont compris aujourd’hui que l’heure du changement, de l’alternance générationnelle est arrivée. De la création de l’Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM) à nos jours, je peux dire que nous sommes satisfaits du chemin parcouru,  du degré d’implantation du mouvement. L’UMAM est aujourd’hui implantée dans 39 cercles du Mali. Pas plus tard que la semaine dernière, nous étions avec les responsables de l’UMAM venant des régions de Sikasso et de Kayes.

 

Les régions de Ségou et de Mopti suivront, puis ce sera les autres. Dieu merci, aujourd’hui, notre mouvement, bâti autour des valeurs et des idéaux pour l’émergence d’un Mali nouveau, pour la promotion économique, politique et sociale de la jeunesse malienne, pour la promotion des femmes, est devenue une force sociale.  

 

 

N’est-ce pas cette hyperactivité des responsables de ce mouvement qui tète encore, qui fait dire que vous êtes en train de concurrencer le PDES, dont sont membres tous les dirigeants de l’UMAM, sur le terrain politique ? Certains vous accusent de travail fractionnel voire de rébellion… 

 

 Je crois que ceux-ci n’ont pas compris notre démarche. Ils n’ont pas compris que le pays a besoin de changement aujourd’hui. Le PDES est un parti qui a été créé autour des idéaux du président Amadou Toumani Touré. Ce parti avait à sa naissance, le 17 juillet 2010, fait trembler la classe politique malienne. Car, il regorge de cadres, des hommes et des femmes de valeur qui se sont retrouvés pour l’amour qu’ils ont pour le pays et qui partagent la vision du président de la République. J’ai l’habitude de dire que le PDES est un parti de mission et un parti d’ambitions. Sa mission est d’accompagner le président de la République, de le soutenir dans la réalisation de son Programme pour le Développement Economique et Social. Un programme qui a réuni 71% des suffrages  lors de la présidentielle de 2007. La mission continue et se transforme en ambitions parce que le PDES, légitimement, revendique l’héritage du président de la République. Comme vous le savez, le PDES est constitué à 90% des responsables du Mouvement citoyen.

Le Mouvement citoyen (MC) qui est mort à la suite de la naissance du PDES…

Une mort de fait. Sinon le Mouvement citoyen a, jusqu’à présent, son récépissé qui lui donne une durée de vie de 99 ans. C’est vous dire tout simplement que le MC a apporté son soutien inconditionnel et indéfectible au président de la République et s’est ensuite transformé en PDES. Il est donc de notre devoir, nous qui avons accompagné le président de la République, de continuer à hisser haut et fort les valeurs et les idéaux qu’il incarne.  C’est là où le PDES se transforme de parti de mission en parti d’ambitions.

 

Comment  se fait-il alors que vous vous déchirez au lieu d’œuvrer à défendre ensemble ces valeurs et idéaux de votre mentor ATT ?

La situation à laquelle nous assistons  aujourd’hui est regrettable. Mais cela fait partie également de la vie d’une formation politique. J’ai l’habitude de dire que, selon moi, au PDES il n’y a pas de clan mais des courants. Nous, nous faisons partie du courant progressiste du PDES. Ceux qui pensent, aujourd’hui, que la création d’un parti politique a quand même pour objectif de conquérir et d’exercer le pouvoir. en mettant en œuvre son projet de société.

Pour conquérir le pouvoir dans un Mali démocratique, il faut participer aux élections présidentielle, législatives et communales. C’est pourquoi nous avons estimé que notre parti, l’un des derniers nés mais qui est venu au monde avec ses trente deux dents, ne devait pas être là où il est aujourd’hui. Et cela à cinq mois de l’élection présidentielle. Nous ne devons pas être là à des querelles de personnes, à des contradictions stériles. On devrait plutôt être ensemble, avoir une vision commune qui est celle de se préparer pour participer à la prochaine élection présidentielle. Et de gagner cette élection présidentielle. Dieu seul sait que nous avons les moyens, les hommes et les femmes capables de relever ce défi.

Mais, malheureusement, certains n’ont pas compris cette démarche. Ils n’ont pas compris. Je ne sais les raisons pour lesquelles ils estiment que nous devons attendre. Alors que nous ne sommes pas maîtres du temps.

 

Attendre qui, quoi ?…     

Certains estiment que nous devons attendre le mot d’ordre du président Amadou Toumani Touré. Moi, j’ai beaucoup de respect et beaucoup d’estime pour le président Amadou Toumani Touré. Pendant ces neuf ans, si j’ai posé un acte politique, c’est de soutenir Amadou Toumani Touré. Certains de nos camarades sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour le président ATT qui est pour nous un symbole.

Ceux qui estiment que  nous voulons aller trop vite n’ont pas compris qu’en politique, il faut être objectif et réaliste. En décidant de créer le PDES, nous avons décidé aussi de prendre notre destin entre nos mains. Nous pensons quand même que nous sommes suffisamment responsables pour nous organiser à l’interne. Aujourd’hui le rôle du président de la République n’est pas de s’ingérer dans la gestion d’un parti. Il est au-dessus des partis politiques.

Mais le PDES, c’est le parti présidentiel dans la mesure où c’est la Première dame au bon cœur Touré Lobbo Traoré qui est la marraine…Donc peut-être différent des autres…?

Non ! Nous pensons que le PDES est un parti comme les autres. Autant nous avons soutenu ATT, autant l’ont fait l’ADEMA et l’URD et beaucoup d’autres. A l’interne, nous pensons que nous devons être capables, en notre sein, de choisir, un candidat qui portera les couleurs du PDES.

Vous œuvrez dans ce sens pour Jeamille Bittar, l’Emir de San ? Alors qu’il y a d’autres têtes à l’instar de Hamed Sow, par exemple. L’un et l’autre étant tous considérés comme des gens pragmatiques, ouverts et de bon cœur…

J’estime de même que beaucoup de camarades, pratiquement la jeunesse du PDES dans son ensemble sinon dans sa grande majorité, que 2012 ne doit pas être seulement une année d’élections ou une année d’alternance du pouvoir. 2012 doit être une alternance générationnelle. Ceci afin de vivre le changement réel. Nous avons vu durant ces vingt ans, de mars 1991 à 2011, que ce sont les mêmes qui gouvernent.

Aujourd’hui, il est temps que la génération de mars 1991, celle qui est descendue dans la rue pour dire non au népotisme et qui a grandi, qui souhaiterait prendre son destin en main et ne plus permettre que les autres parlent à sa place. Car, elle a, elle-même pris les choses en main, beaucoup de choses à proposer sinon à réaliser dans ce pays. Qui estime qu’elle peut continuer la vision du président de la République et faire mieux que lui.

Nous pensons que c’est le leadership de Jeamille Bittar qui répond le mieux à cette vision. C’est pourquoi, nous pensons que la candidature de Jeamille Bittar est la bienvenue. Cette candidature est soutenue et sera soutenue par la jeunesse républicaine du Mali. Nous allons nous battre dans la démocratie, dans la République et nous savons que nous avons les moyens, l’expertise, la compétence nécessaire de proposer les solutions idoines aux aspirations et préoccupations du peuple malien. Parce que pendant vingt ans, nous avons été aux côtés de nos aînés pour apprendre. Et nous pensons que nous avons suffisamment appris aujourd’hui pour prendre la relève.

 

Comment conciliez-vous vos responsabilités de président de l’UMAM et de secrétaire national chargé de la jeunesse du PDES ?

Ceux qui ont voulu créer un problème par rapport à l’UMAM ont vite compris qu’ils se sont trompés. Fort heureusement d’ailleurs. Vous avez suivi avec nous, la semaine dernière, que c’est le président du PDES qui présidait le lancement d’une association qui soutient, elle aussi, la candidature d’un autre responsable du parti. D’ailleurs, notre candidat y était. C’est dire qu’il est capable de transcender certaines incompréhensions.

Aujourd’hui je joue pleinement mon rôle de président de l’UMAM. Je fais de mon mieux également dans le PDES. Malheureusement dans le PDES, le débat démocratique n’est plus de mise puisque les questions de personnes sont en train de prendre le dessus sur les débats de fond.  Aujourd’hui la question au PDES ne devrait pas être comment préparer la Convention nationale du parti, mais comment participer à l’élection présidentielle de 2012. Car rien ne justifie que plus d’un an et demi après sa création, on n’arrive toujours pas à tenir le congrès du parti.

Les premiers responsables du parti doivent se remettre en cause dans la mesure où c’est eux qui ont créé cette situation. Ils ont créé cette situation et veulent maintenant entretenir la confusion en disant que l’important, pour eux, c’est d’implanter le parti, de tenir la Convention…Alors qu’un parti se créé d’abord, s’implante pour la conquête du pouvoir. Aucun parti n’est implanté à 100%.

 

Pensez-vous que Jeamille Bittar puisse être retenu par la Convention pour porter les couleurs du parti ?

Nous pensons qu’aujourd’hui, le PDES ne peut pas avoir un autre candidat qui peut amener ce parti à la victoire en 2012 si ce n’est Jeamille Bittar. Nous le pensons très sincèrement. Le parti a besoin de Jeamille Bittar mais Jeamille Bittar a également besoin du parti.

 

Mais il y a également la candidature de l’ancien ministre et président d’honneur du PDES, Hamed Sow… 

 

vous savez, nous sommes un parti démocratique. du fait qu’il y ait d’autres candidatures, cela prouve déjà que c’est un parti qui a une certaine vitalité et où la démocratie doit s’exercer à l’interne. comparaison n’est pas raison. mais il faut comparer aussi pour juger. je pense aujourd’hui en toute sincérité que la candidature de jeamille bittar est la meilleure candidature pour le pdes. ive du président de l’umam, Amadou koïta.

 

Alassane DIARRA


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