Interview exclusive Moussa Mara : «L’espoir de paix est de plus en plus réel avec les discussions en cours en Algérie»

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« Les rapports sont bons avec l’ensemble des composantes de la majorité qui est diverse et composite. »

 

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Le premier ministre Moussa MARA

 

A l’occasion de ses cent jours à la primature, Moussa Mara a bien voulu répondre à certaines questions relatives à la mise en œuvre des axes prioritaires de sa DPG, à la question du nord, à la majorité présidentielle, etc.

 

 Le Prétoire : 5 avril 2014  15 juillet 2014, cela vous fait 100 jours à la tête du gouvernement. Quel est l’état d’esprit qui vous anime?

 

Moussa Mara : Serein, confiant en l’équipe que j’anime sous la direction du Président de la République et entièrement mobilisé vers l’objectif : réaliser le projet présidentiel soutenu par la majorité des Maliens l’année dernière et qui vise à rendre sa fierté au Mali et donner du bonheur aux Maliens.

 

 Dans votre Déclaration de Politique Générale, vous avez mis l’accent sur six (6) axes prioritaires, quel est l’état de mise en œuvre de ces axes ? 

 

Sur chacun des axes, nous avançons même si trois mois sont très loin de suffire pour concrétiser les nombreuses initiatives prises. Au chapitre du renforcement des institutions, le Mali est revenu totalement à un jeu institutionnel et démocratique normal. Les échanges inter institution, la déclaration de politique générale et même la motion de censure constituent des preuves d’une vie démocratique dynamique. Sur l’axe de la sécurité, malgré les difficultés de terrain, l’espoir de paix est de plus en plus réel avec les discussions en cours en Algérie. Le Ministère de la réconciliation s’attèle à recoudre le tissu social, le plan d’urgence sur l’école est en train d’être mis en œuvre. Nous travaillons à rendre supportable le coût de la vie et relancer l’économie et des mesures diverses existent pour soutenir les plus démunis des Maliens. A ce titre, nous allons rendre effectif le dispositif du Ramed qui permettra aux Maliens les plus pauvres d’avoir accès aux soins de santé.

 

 

Vous affichez de très grandes ambitions en voulant faire du Mali un pays émergent à l’horizon 2020, n’est-ce pas un rêve, vu l’état du pays ?                 

 

Sans rêve aucune ambition politique n’existe. Le plus important est de se donner les moyens de son rêve. Nous les avons et nous les aurons. Sitôt le processus de paix et de sécurité installé au Nord de notre pays et après avoir stabilisé l’économie et le corps social dans un cadre démocratique de nouveau amélioré, nous jetterons les bases du plan vers l’émergence. Il s’agit de faire en sorte que notre pays entame et réussisse les 5 transitions majeures : la transition démographique, la transition énergétique, la transition productive, la transition numérique et la transition démocratique. Notre pays repose sur un socle solide, celui de sa société multi culturelle, multi confessionnelle, riche de sa diversité dans un cadre de grand humanisme. C’est ce socle qui nous autorise tous les rêves et toutes les ambitions.

 

 Votre visite à Kidal le 17 mai a fait couler beaucoup de salive, d’aucuns estiment même qu’elle était inopportune, que répondez-vous à ceux-ci ?       

 

Le Premier ministre que je suis s’est rendu au Mali, à Kidal, comme il l’a fait à Sikasso et comme il le fera à Kayes, pour s’assurer que l’administration fonctionne au service des Maliens et que les services sont rendus aux populations qui en ont grandement besoin.

 

Peut-on lui reprocher cela ?

 

Il s’est passé des choses malheureuses mais elles sont imputables aux groupes armés comme cela a été d’ailleurs reconnu par toute la communauté internationale.

 

 

Tantôt le Burkina, tantôt l’Algérie, la Mauritanie ou encore le Maroc. Alors qui est le médiateur dans la crise malienne ?                         

 

Le médiateur n’est pas le plus important, c’est la solution qui l’est et chaque médiateur ou facilitateur reste motivé par cette issue. C’est le cas du Burkina, médiateur principal de la Cedeao que nous reconnaissons, c’est sans doute le cas de l’Algérie dont l’heureuse initiative est en train de porter ses fruits aujourd’hui. La pluralité d’intervenants peut nous aider à avancer et peut servir de base à un grand engagement de la communauté internationale pour aider dans l’application de l’accord et nous accompagner quand il s’agira de lutter contre le terrorisme et le narcotrafic.

 

 Les négociations sont en cours, le gouvernement a-t-il reçu une proposition commune des groupes armés ? Si oui, peut-on en savoir un peu plus ?                           

 

Les discussions sont effectivement en cours en Algérie. Après la phase d’échanges sur la feuille de route qui fixe le cadre des travaux, les parties entreront dans le vif du sujet. Espérons simplement que chacun sera dans un bon état d’esprit pour contribuer à définir un nouvel ordre politique, institutionnel, de gouvernance, sécuritaire et de défense, de réconciliation, de reconstruction et de développement qui permettra aux Maliens de vivre définitivement en paix et de pouvoir se consacrer à la quête du progrès socioéconomique.

 

 

Voulez-vous nous parler de vos rapports avec les composantes de la majorité présidentielle ?

Et que répondez-vous à l’opposition qui dénonce la gestion solitaire du dossier du nord ? 

 

Les rapports sont bons avec l’ensemble des composantes de la majorité qui est diverse et composite. C’est ensemble que nous avons soutenu la déclaration de politique générale, c’est ensemble que nous avons repoussé la motion de censure. C’est ensemble que nous allons mettre en place une organisation structurée, autour du RPM, le parti central de la majorité, avec l’apport de chacun, pour que toutes les conditions socio politiques soient réunies à la réussite de notre mission commune : accompagner le Président Ibrahim Boubacar Keita à réaliser son ambition pour le Mali.

 

 Quel est l’impact de la suspension temporaire des appuis budgétaires du FMI et de la Banque mondiale sur l’économie nationale, et comment le Gouvernement compte s’organiser pour y faire face ?                               

 

Les mesures de relance que nous comptions mettre en œuvre avec une très grande vigueur ne peuvent avoir l’envergure souhaitable en attendant la reprise des appuis budgétaires. Ces appuis permettront de libérer des ressources que nous consacrerons au remboursement de la dette interne, dont nous avons héritée, à la relance de l’économie et à des mesures d’atténuation du coût de la vie. Avec la prochaine visite du FMI en septembre, nous espérons clôturer ce chapitre et en ouvrir un nouveau d’ici la fin de l’année

 

 Avez-vous un message à l’endroit des Maliens ?

 

Qu’ils demeurent confiants. Confiants au Président IBK qui ne les oubliera pas et qui n’oubliera pas qu’il a été soutenu par tous pour rendre au Mali sa fierté et aux Maliens une prospérité et un bonheur inégalé. Il le fera ! Confiants au Gouvernement qui est composé d’hommes et de femmes uniquement mus par leur bien-être et l’atténuation de leur souffrance. C’est pourquoi nous travaillerons à la restauration de la paix et de la sécurité indispensable à tous progrès.

 

Confiants en leur pays, qui est un grand pays fondé sur des valeurs humaines inimaginables ailleurs, qui font qu’il tient le choc là où d’autres s’écroulent et qui le rendent eternel.

Confiants en eux-mêmes, leur génie, leur histoire, leur tradition, leur force incommensurable à faire face aux difficultés et leur esprit à se donner à leur pays

 

Ce Président, ce Gouvernement, ce Pays et ce peuple font un ensemble qui triomphera de toutes les adversités inch’allah !

 

 

Réalisée par Birama Fall

 

 

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