Interview exclusive de Dramane Dembélé : «Notre mode de scrutin, pour les législatives, est injuste et pas équitable»

Dans les Echos du 11 mars 2014, le candidat malheureux de la présidentielle et des législatives Dramane Dembélé disait que ce moment de silence était pour lui de retrouver sa lumière intérieure et d’écrire son second livre «Les élections au Mali : Le Poids de la Cour Constitutionnelle». Nous vous rappelons que le premier était «Mon Ambition pour le Mali : Quand l’espoir est permis». Refusant de s’exprimer, votre journal «Le Zénith Balé», après insistance, a pu s’entretenir avec M. Dembélé. Sans langue de bois, il a essayé d’éclairer notre curiosité. Suivez plutôt :

Le Zénith Balé : Que pensez-vous du mode de scrutin majoritaire à deux tours ?

Dramane Dembélé : Du moment où nous n’avions pas d’enjeu électoral majeur, nous devrions nous interroger sur notre mode de scrutin sans polémique ni passion. A cet effet, prenons l’exemple sur les élections législatives de 2002 avec beaucoup de recul, en faisant la relation entre le nombre de députés obtenus par certains partis et le suffrage qu’ils ont obtenus (voir tableau ci- dessous)

L’examen de ce tableau me conduit à m’interroger sur notre mode de scrutin. Je constate que le parti PARENA qui a réuni 4,57% de suffrages des Maliens a été représenté par un seul député par contre le CNID avec 1,37% et le SADI avec 0,46% ont été représentés respectivement par 13 et 6 députés à l’Assemblée nationale qui est supposée être l’émanation du vote populaire. Je trouve ce mode de scrutin injuste et pas équitable.

ZB : Le poids de la Cour Constitutionnelle, faites-vous allusion en quoi ?

DD : Est-ce des allusions ? Je m’interroge fortement à la lecture de certaines données produites de cette institution ?  Est-ce cette institution échappe-t-elle au magnétisme du pouvoir. Pour la clarté et la transparence, la Cour Constitutionnelle gagnerait en crédibilité, en donnant le mécanisme de leur mode opératoire, pour bannir le sentiment du fait du prince. Dans notre imaginaire collective, cette phrase d’IBK, à l’issue des législatives de 2007, «Ils nous ont donné les députés qu’ils ont bien voulu nous donner», refait surface. En interrogeant les résultats des consultations électorales de 2002 (les tableaux ci-dessous)

Je constate, au terme d’une correction de la Cour, un demi million de voix a été annulée soit 25% des résultats fournis par le ministère de l’Administration Territoriale. En ce qui concerne les législatives, sur la même période, il serait intéressant de faire une simple vérification des données déjà traitées par la Cour.

ZB : Avez-vous un mot de la fin ?

DD : La démocratie est le soleil de notre destin en partage. Il éclaire les libertés. La démocratie reste la plus belle promesse de la cohabitation des ambitions pour le Mali. Le vote est un acte de confiance, une délégation de pouvoir qui installe au cœur de la Nation, un président. Mon mot de la fin est une invite à débattre sur notre mode de scrutin par respect pour le peuple malien.

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