Ancien ministre de l’Equipement et des Transports sous le président ATT et président du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), Hamed Diané Séméga a été une personnalité en vue les dix dernières années. Il vit en exil au Sénégal depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Tout en étant loin de Bamako, il partage la douleur du peuple malien. Après une période de retenue, il a accepté de nous parler… Entretien.
Hamed Diané Séméga : Vous avez raison de le souligner, depuis le coup de force de l’année dernière et depuis mon exil forcé, je me suis fixé délibérément une ligne de conduite : la retenue. En particulier, je me suis astreint à une obligation, celle de ne rien dire ou faire qui puisse gêner la résistance engagée par mes camarades et mes compatriotes restés au pays contre le putsch. Et surtout ne rien dire ou faire qui soit susceptible d’affaiblir le combat acharné mené par les forces politiques et sociales de notre pays pour imposer le retour à l’ordre constitutionnel démocratique voulu par les Maliens à l’issue du référendum du 25 février 1992. Je reste encore convaincu de la justesse de cette ligne dont, au demeurant, je n’entends pas m’écarter au cours de cet entretien.
I. R. : Pouvez-vous nous dire, avec franchise et sans subjectivisme, quelles sont les raisons du renversement du régime du président Amadou Touré, dont vous étiez un acteur de premier plan, d’aucuns disent même l’une des figures emblématiques ?
H. D. S. : Rassurez-vous, je n’éprouve véritablement ni haine ni ressentiment lorsque j’évoque ces moments particulièrement difficiles que notre pays vient de vivre dans sa chair et dans son âme. Pour en venir à votre question, je pense que plusieurs causes sont à l’origine de la mutinerie du 22 mars 2012. Parmi celles-ci, il y a sans aucun doute la mauvaise gouvernance qui sévissait dans l’armée à laquelle les solutions idoines n’ont pas été apportées. S’y ajoute la gestion du problème de la rébellion au Nord.
Il y a eu des insuffisances dans la gestion de la crise consécutive à l’attaque d’Aguelhok, il eût fallu prendre à temps certaines décisions, et surtout avoir une autre communication sur le conflit que celle qui a été déroulée. Après le temps de la critique souvent marquée par des jugements définitifs et erronés sur cette période agitée de notre histoire récente, celui de l’autocritique sincère menée par les acteurs eux-mêmes viendra, j’en suis sûr.
S’il y a un enseignement à retenir de tous ces mois d’instabilité, d’affrontements, de divisions, de conflits politico-militaires et de souffrances indicibles des populations, c’est bien celle-ci : la classe politique malienne, à commencer par ceux d’entre nous ayant eu à exercer de hautes responsabilités, doit mener une réflexion approfondie sur elle-même ; sur le sens et le contenu à donner désormais à l’action politique.
La crise multidimensionnelle que nous vivons actuellement à été en effet le révélateur de bien des insuffisances dans notre action, de bien des faiblesses et de nombreux disfonctionnements de la démocratie. Elle doit nous inciter à davantage d’humilité et à être plus à l’écoute du pays, des citoyens et de leurs aspirations profondes.
Mais pour autant, il ne faudrait pas tout confondre et souffler dans la même trompette que ceux qui, pour des raisons purement opportunistes, versent dans le nihilisme stérile et tentent aujourd’hui de passer sous silence les indéniables progrès que le Mali à connu depuis 1992, date de l’avènement de la démocratie, et sous le leadership du président Touré sur le triple plan de la gouvernance, du développement économique et de la lutte contre les inégalités sociales.
Je n’ai pas la prétention de dresser le bilan de tous les progrès que notre pays a accomplis depuis 2002. Les historiens s’en chargeront un jour, mais il est loin du tableau sombre que d’aucuns s’évertuent à dresser pour des intérêts que chacun peut deviner aisément.
Ce qui me préoccupe vraiment, ce sont les défis que notre pays doit désormais relever après tous ces mois de temps perdu, de destructions inutiles, de conflits meurtriers, d’occupation criminelle de notre territoire par des bandits armés qui, sous la bannière de l’islam, se sont rendus coupables des pires crimes contre nos compatriotes vivant dans les régions du Nord. Pour relever ces défis majeurs il y’a deux chantiers prioritaires qui se résument en deux mots clés : réconciliation et reconstruction.
I. R. : Quel regard portez-vous sur le Mali de l’après-putsch et sur les convulsions qu’il continue de vivre en cette période de transition ?
H. D. S. : La période de transition politique que notre pays connaît aujourd’hui a été fortement émaillée de tentatives de remise en cause émanant de ceux qui se sont donné comme mission de récupérer à des fins politiciennes l’action menée par les mutins du 22 mars. Mais à l’instar de mes amis du PDES et du FDR, je garde espoir et confiance en l’avenir de notre pays. J’ai également confiance aux autorités de la transition qui ont la lourde et historique mission de gérer cette période difficile.
Vous savez, le Mali est une grande nation qui a su triompher, tout au long de sa riche histoire, des adversités de tous ordres en préservant l’essentiel : le vouloir vivre en commun de ses fils, qu’ils soient civils ou militaires, du Nord ou du Sud. Notre pays traverse précisément l’un de ces moments critiques où une nation s’interroge sur son avenir, mais grâce à Dieu, à nos amis et grâce au génie propre de notre peuple, nous gagnerons la bataille de l’unité nationale et de la restauration de l’intégrité du territoire national.
Aidés par leurs frères d’arme venus d’Afrique et de France, les soldats maliens se battent vaillamment et tombent sur le champ de l’honneur pour cette cause sacrée.
J’adresse mes sincères condoléances aux familles durement éprouvées des victimes civiles et militaires de cette guerre injuste imposée à notre peuple.
J’insiste, la réconciliation nationale, au sein de la classe politique comme au sein de l’armée, et la reconstruction nationale, après les destructions causées par les terroristes sont les chantiers prioritaires auxquels nous devons maintenant nous atteler. Nous ne pouvons le faire en gardant les yeux rivés sur le rétroviseur ou en regardant notre nombril.
C’est sur ces chantiers que le monde nous attend. Leur réussite passe par celle de la transition actuelle avec la tenue d’élections permettant au peuple de choisir librement ceux qui doivent conduire ses affaires pour les années à venir C’est en relevant ces défis que nous donnerons raison à tous ceux de nos amis qui ont volé à notre secours, pour nous aider à rester la Nation libre, solidaire et fière que nous avons toujours été.
A cet égard, je tiens particulièrement à saluer l’action courageuse et déterminante du président François Hollande dans la bataille engagée par notre pays et notre armée pour recouvrer l’intégrité territoriale de notre pays. L’engagement de la France a, à mes yeux, au-delà des perspectives nouvelles qu’elle offre au Mali et à l’Afrique dans la lutte contre le terrorisme jihadiste et la criminalité organisée, eu pour effet de réconcilier l’élite politique africaine avec ce pays, qui reprend sur la scène internationale sa place de porte étendard des droits de l’Homme et des valeurs démocratiques.
Je salue également la solidarité fraternelle des pays africains, au premier rang desquels le Sénégal, qui ont envoyé des hommes se battre aux côtés des nôtres pour la sauvegarde de notre dignité.
I. R. : Les dates de l’élection présidentielle sont désormais connues : le 1er tour aura lieu le 7 juillet 2013 et le cas échéant un second tour se tiendra le 21 du même mois. Le PDES présentera-t-il un candidat à ce scrutin ?
H. D. S. : Aucun parti politique n’est indifférent à l’échéance présidentielle capitale de 2013 et aux législatives qui vont suivre. Ces rendez-vous politiques sont d’une importance capitale pour notre pays, qui tente de sortir d’une grave crise politico-institutionnelle. Il s’agit de jeter les bases la refondation de l’Etat malien. Elles seront l’occasion de redonner la parole au peuple, qui devra choisir en toute liberté entre les programmes politiques d’une part, et entre les candidats et candidates qui en sont porteurs.
C’est un exercice nécessaire pour donner un socle de légitimité aux institutions et aux dirigeants du pays. Ces scrutins seront l’occasion pour le PDES de sillonner le pays et de rencontrer les Maliens, ceux qui vivent au pays, comme ceux de la diaspora, en défendant les valeurs de réconciliation, d’unité nationale et la nécessité de la reconstruction physique et morale du Mali.
I. R. : Etes-vous personnellement intéressé par ces échéances ?
H. D. S. : Pour l’heure, nous devons tous nous battre pour que les scrutins à venir soient à la hauteur des espérances du peuple malien et des attentes que le monde nourrit à l’égard de notre pays.
Pour le reste, c’est le parti qui posera en son sein le débat sur les candidatures aux différentes élections, les alliances, etc. A ce propos, il convient de rappeler que la dernière convention du PDES, tenue en décembre 2011, avait pris comme résolution de présenter un candidat du parti à l’élection présidentielle initialement fixée pour le mois d’avril 2012 mais finalement différée en raison du coup d’Etat.
Pour ne pas laisser place à la moindre suspicion du gouvernement de l’époque par rapport aux candidatures déclarées, nous avions fini par décider de ne présenter aucun candidat. Aujourd’hui, la donne a changé. Notre pays s’apprête à prendre un nouveau départ et le PDES se doit de répondre aux défis nouveaux qui se posent au pays et de jouer toute sa partition. Il sera, en tout état de cause, présent à tous les scrutins à venir qui sont d’une extrême importance pour l’avenir du Mali et pour sa stabilité. Quant à ma modeste personne, je n’ai aucun agenda : le choix des militantes et militants de mon parti seront les miens.
Fatoumata Haïdara
Envoyée spéciale à Dakar
tu veux dire que tous le monde qui étais avec ATT dans sont gouvernement sont tous des princes heritiés il faut étre reconnaisant de ce qu’ils ont faits vive le mali vive le PDES vive semega
vive semega vive PDES il est honnête travailleur discipliné
s’il est homme (SEMEGA D),qu’il vient nous rendre compte de sa gestion.ce faux type ne merite pas d’etre malien.
prince heritié d’ATT et grand voleur de notre Etat;DIANE. S doit etre puinit de façon exemplaire par la nouvelle génération consciente.
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